Contenu du sommaire : Varia
Revue | Revue française d'économie |
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Numéro | Vol. XXVI, no 1, juillet 2011 |
Titre du numéro | Varia |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Introduction - François Langot, Pascale Petit p. 3-9
Première partie : Evaluations à l'aide de méthodes d'évaluation d'impact
- Evaluation aléatoire et expérimentations sociales - Yannick L'Horty, Pascale Petit p. 13-48 Les méthodes d'évaluation aléatoire ont commencé à être appliquées à de grands programmes sociaux en France depuis 2007, soit plus de quarante ans après les premiers travaux analogues menés aux Etats-Unis. Elles connaissent depuis un développement rapide. Ces méthodes expérimentales consistent à évaluer les effets d'une politique en comparant un groupe test à un groupe témoin, constitués par tirage au sort. Dans cet article dont l'objet est de proposer une introduction à l'application de ces méthodes aux expérimentations sociales, nous soulignons que leurs spécificités ne se réduisent pas i) au principe de l'assignation aléatoire. Elles ont aussi pour autres singularités qui les distinguent des autres méthodes d'évaluation : ii) la dimension expérimentale du programme évalué, iii) le partenariat particulier qui est organisé entre le chercheur et l'institution expérimentatrice, iv) la conception a priori d'un protocole d'évaluation et d'un système d'observation et de traitement de l'information. Nous montrons que chacune de ces quatre singularités est la source d'un apport particulier de ces méthodes mais a pour contrepartie une limite spécifique qui mérite d'être soulignée.
- Evaluer l'impact de l'assurance chômage sur les trajectoires individuelles : de la théorie à la pratique - Florent Fremigacci p. 49-95 Cet article revisite sous l'angle de l'évaluation le thème de l'assurance chômage et son impact sur les trajectoires individuelles. Nous présentons les principaux résultats des modèles de recherche d'emploi et discutons des techniques économétriques appropriées pour juger de leur validité empirique et identifier d'éventuelles relations causales. L'indemnisation du chômage est au centre de l'analyse mais nous accordons une attention toute particulière aux différents systèmes d'incitations et d'aides au retour à l'emploi, en lien avec la réalité institutionnelle des régimes d'assurance chômage. Nous complétons l'étude des durées de chômage en considérant également l'impact du dispositif sur la qualité des emplois retrouvés. Afin d'illustrer le passage de la théorie à la pratique, nous concluons par une synthèse des évaluations microéconométriques disponibles sur le sujet.
- Evaluer l'impact de la législation sociale sur le calendrier des départs à la retraite pour les dix prochaines années - François Legendre p. 97-119 Nous évaluons les conséquences de la réforme des retraites de 2010 sur le rythme des départs des hommes à la retraite en mobilisant une modélisation qui reprend la méthode des composantes utilisée pour les projections de population. Nous supposons que l'obtention du « taux plein » est le fait qui déclenche la liquidation des droits. Nous distinguons quinze motifs de départ. Nous utilisons les données de départs à la retraite de 2005 pour caler le modèle et les données des enquêtes emploi de l'Insee pour projeter, jusqu'en 2020, ces départs. La réforme de 2010 conduirait à un recul assez vif de l'âge moyen de départ à la retraite, mettant ainsi en évidence un dilemme effectivité/équité par rapport notamment à la faible effectivité de l'allongement de la durée d'assurance.
- Evaluation aléatoire et expérimentations sociales - Yannick L'Horty, Pascale Petit p. 13-48
Deuxième partie : Evaluations à l'aide d'estimations de modèles structurels
- Evaluer les politiques d'emploi : un plaidoyer pour une approche structurelle - François Langot p. 123-166 Nous présentons des arguments en faveur d'une approche structurelle de l'évaluation des politiques publiques. Pour illustrer notre propos, une évaluation effectuée à l'aide d'un modèle structurel est présentée. Les étapes de la démarche sont : i) définition d'un cadre théorique qui tient compte des effets d'équilibre, ii) résolution numérique et estimation des paramètres structurels sur les données pré-réforme, iii) test des prédictions sur les données post-réforme, et iv) comparaison de la réforme avec d'autres politiques et optimisation de la politique. De plus, afin de valider les causalités du modèle de référence, nous avons estimé un autre modèle dans lequel le comportement d'investissement a été remplacé par une distribution exogène des productivités : cette forme réduite, rejetée par les données post-réforme, montre alors que le modèle de référence est le cadre « nécessaire ». La réforme évaluée est celle de la réduction des charges patronales sur les bas salaires implémentée en France en 1996.
- Evaluer l'impact des modalités d'indemnisation du chômage sur le taux de sortie vers l'emploi en France - Stéfan Lollivier, Laurence Rioux p. 167-200 Nous considérons un modèle structurel dynamique de recherche d'emploi où la non-stationnarité peut provenir de la dégressivité des allocations chômage, de la baisse du taux d'arrivée des offres ou du déplacement vers le bas de la distribution des salaires offerts. Le modèle est estimé sur l'échantillon français de l'ECHP en utilisant l'observation directe des salaires de réserve, des offres d'emploi refusées et des salaires qui leur sont associés. Nous trouvons que les salaires offerts chutent rapidement et fortement (13,8 % après six mois de chômage, 19,2 % après un an et 30 % au bout de deux ans), et que ce changement dans la distribution des salaires offerts est la seule cause de la baisse du taux de sortie avec l'ancienneté au chômage.
- Evaluation de la politique monétaire dans un modèle DSGE pour la zone euro - Stéphane Adjemian, Antoine Devulder p. 201-245 Dans cet article nous présentons de façon détaillée un modèle DSGE canonique et montrons comment celui-ci peut être simulé puis estimé. Nous proposons deux applications sur la base du modèle estimé. Dans la première nous évaluons les conséquences sur le bien-être social de la forme de la politique monétaire. Nous montrons que le bien-être social est significativement dégradé si la Banque centrale ne prend pas en compte l'écart de production. Dans la seconde, nous interrogeons le modèle sur la publicité que la Banque centrale doit faire autour de sa politique. Nous montrons que face à un choc de productivité négatif il est préférable de ne pas annoncer une politique monétaire accommodante, afin de limiter l'ampleur des tensions inflationnistes.
- Evaluer les politiques d'emploi : un plaidoyer pour une approche structurelle - François Langot p. 123-166