Contenu du sommaire : Sanctionner et punir

Étape majeure dans le processus de fin de la guerre froide, la réunification allemande n'a été rendue possible que par une évaluation réaliste et responsable de la situation par les dirigeants de l'époque. Néanmoins, se considérant vainqueurs du conflit, profitant de l'affaiblissement de la Russie et de l'absence de concurrent, les Occidentaux ont rapidement revendiqué le monopole du leadership mondial. Aussi n'ont-ils pas pris la mesure des nouvelles conditions de la mondialisation. Il en résulte aujourd'hui un monde au bord d'une nouvelle guerre froide ainsi qu'une Europe affaiblie, alors même qu'elle devait s'ériger en exemple. Mais l'expérience témoigne que des solutions existent. La clé est la volonté politique pour la reprise, à court terme, d'un dialogue autour des grands défis mondiaux et de la sécurité européenne commune.

L'essor de la production américaine d'hydrocarbures non conventionnels (pétrole et gaz de schiste) à la fin des années 2000 a favorisé l'apparition de l'idée de l'indépendance énergétique des États-Unis. Conjuguée au développement de la politique du pivot asiatique amorcée fin 2011, aux dissensions avec l'Arabie saoudite du fait des impacts des processus révolutionnaires dans le monde arabe et aux tentatives de rapprochement avec l'Iran, cette idée a également fait émerger la thèse d'un désengagement américain du Moyen-Orient. Devenus autosuffisants, les États-Unis n'auraient ainsi plus à se consacrer à la préservation – coûteuse – de la stabilité régionale. Mais ces éléments sont-ils suffisants pour voir les États-Unis rompre avec une des lignes directrices historiques de leur politique étrangère ? À la lumière, entre autres, de la chute des cours du brut amorcée en juin 2014, il semble nécessaire d'examiner plus en profondeur cette révolution énergétique américaine et ses conséquences, tant économiques que géopolitiques.

La géopolitique des protéines se révèle être un jeu pluri-acteurs empreint de dépendances multiples. L'objectif de cet article est triple : mettre en évidence les facteurs historiques et stratégiques qui ont favorisé une dépendance de l'Europe, notamment vis-à-vis des Amériques ; expliquer les conséquences économiques (spécialisation sectorielle et reprimarisation des pays producteurs) et écologiques (déforestation massive accélératrice du changement climatique) de ces déséquilibres ; et enfin expliciter les ressorts d'une politique européenne volontariste permettant de s'affranchir de ces relations de dépendance à moyen terme.

Conçu initialement comme un outil de pilotage visant à accompagner le développement des universités chinoises, le classement de Shanghai dépasse rapidement les frontières de la Chine et s'impose comme un indicateur de visibilité académique des meilleures institutions mondiales. L'étude sur la décennie écoulée fait ressortir le poids croissant des universités domestiques dans le classement et l'affirmation de la Chine comme un foyer scientifique de référence. Par ailleurs, en retenant l'intitulé « classement de Shanghai », les médias ont contribué au rayonnement d'une métropole et au renforcement du pouvoir de cadrage de la Chine bien au-delà du simple champ académique. La diffusion de ce classement et son adoption par les dirigeants de nombreux pays en font un redoutable outil au service de sa diplomatie d'influence. Considérée jusque-là comme l'usine du monde, la Chine entend également s'affirmer comme l'un des acteurs majeurs de l'économie de la connaissance.