Contenu du sommaire : Enjeux environnementaux, protection sociale et inégalités sociales

Revue Revue française des Affaires sociales Mir@bel
Numéro no 1-2, 2015
Titre du numéro Enjeux environnementaux, protection sociale et inégalités sociales
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Dossier thématique : Enjeux environnementaux, protection sociale et inégalités sociales

    • Présentation du dossier - Floran Augagneur, Jeanne Fagnani p. 7-12 accès libre
    • L'affaire de tous. Libéralisme et théories de la justice sociale et écologique - Cécile Renouard p. 13-32 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Le présent article cherche à déterminer si et comment les principes qui sous-tendent les théories de la justice fournissent des critères (adéquats) pour répondre aux enjeux éthiques actuels liés aux mutations écologiques. Les théories de la justice sociale ont été largement élaborées de façon anthropocentrée et à court terme, à propos du partage des « biens premiers » dans le cadre d'un territoire donné. Avec la globalisation économique et financière et la mise en cause de la souveraineté des États-nations, les penseurs de la justice sociale ont été amenés à réfléchir en termes de justice globale. En effet, les enjeux écologiques de long terme demandent à être intégrés dans une réflexion politique concernant la réforme des institutions afin de considérer, au sein des différentes communautés politiques, les conditions d'une prise en compte d'intérêts qui débordent les intérêts nationaux. L'auteure établit, tout d'abord, une classification des théories de la justice sociale et écologique élaborées dans le cadre des démocraties libérales puis elle invite, dans un deuxième temps, à renforcer l'analyse du poids des acteurs non étatiques, en particulier des entreprises multinationales, au regard des conditions (ou des obstacles) d'un développement soutenable.
      Everyone's business : Liberalism and theories of social and ecological justice. This article addresses the question of knowing if and how the principles that underlie theories of justice provide (adequate) criteria to respond to current ethical challenges relating to ecological changes. Theories of social justice were largely drawn up on an anthropo-centric basis and on a short-term basis, concerning the share-out of “essential goods” within a given territory. With economic and financial globalisation and with the sovereignty of nation states being called into question, social-justice thinkers have been led to think in terms of global justice. Long-term ecological challenges need to be incorporated into a political process of considering reforms to institutions so that, within various political communities, consideration can be given to taking account of interests that go beyond national interests. To begin with, the author sets out a classification of theories of social and ecological justice drawn up in liberal democracies. She goes on to invite a strengthening of the weight of non-state actors, multinational businesses in particular, in view of the conditions (or obstacles) relating to sustainable development.
    • Moins d'inégalités pour un monde vivable - Marie Duru-Bellat p. 33-49 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Alors que des analyses de plus en plus nombreuses explorent les incidences sociales des périls environnementaux, ce texte entend positionner les inégalités sociales non plus (seulement) en aval – comme une conséquence –, mais en amont : il explore dans quelle mesure les inégalités sociales, au-delà des questions de justice qu'elles soulèvent, accroissent en elles-mêmes les problèmes environnementaux. Cette perspective vient compléter l'argumentation pour une lutte contre les inégalités mondiales, en allant au-delà des seules justifications éthiques, toujours discutables. Après avoir synthétisé brièvement les débats philosophiques autour des inégalités mondiales, le texte balaie les travaux qui explorent les effets macrosociologiques, économiques et écologiques de ces dernières. Il s'en dégage que tout faire pour les réduire converge de fait avec les intérêts bien compris non seulement des habitants des pays les plus riches mais de tous ceux de la planète. Cette approche conduit à conclure que seule une justice globale est à même de contrecarrer les urgences écologiques de l'heure.
      Less inequality for a liveable world. Whereas ever-increasing numbers of analyses explore the social implications of environmental dangers, this texts aims at putting social inequality not just downstream, as a consequence, but upstream : it explores the extent to which social inequality, over and above the questions of justice that it raises, itself increases environmental problems. That perspective adds to the argument for a fight against world inequality, by going beyond just ethical justifications, which are always open to question. After having given a brief overview of the philosophical debates around world inequality, the text scans the studies that explore the macro-sociological, economic, and ecological effects of the latter. The impression is that everything that needs to be done to reduce that world inequality converges with the well-understood interests, not only of the inhabitants of the richest countries, but of all the inhabitants of the planet. That approach leads to the conclusion that only global justice is able to counteract the ecological emergencies of the moment.
    • La justice et les inégalités environnementales : concepts, méthodes et traduction politique aux États-Unis et en Europe - Zoé Lejeune p. 51-78 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Dans cet article, nous centrons notre réflexion sur la notion de justice environnementale, depuis son émergence en tant que champ d'investigation scientifique et d'activisme environnemental et social aux États-Unis dans les années 1980. Son intégration progressive au sein de politiques publiques environnementales ainsi que les résultats de cette mise à l'agenda public seront ensuite esquissés pour en montrer les évolutions et les limites. Ensuite, nous analysons son émergence dans le contexte européen pour montrer la plus-value que la justice environnementale peut apporter à la compréhension des rapports entre environnement et justice sociale. Les enjeux pour le contexte européen, en termes de recherche mais aussi de politiques publiques, sont abordés afin de mettre en lumière les apports potentiels de ce courant de recherche foisonnant aux États-Unis pour la réflexion sur le cumul d'inégalités socio-économiques et environnementales en Europe.
      Justice and environmental inequality : concepts, methods, and political translation in the USA and Europe`/titrebIn this article, we focus on the notion of environmental justice since its emergence as a field of scientific research and environmental activism in the USA in the 1980s. Its gradual incorporation into environmental public policy and the results of adding it to the public agenda are sketched out to show their development and limits. Thereafter, we analyse its emergence in the European context to show the added value that environmental justice can bring to understanding relationships between the environment and social justice. The challenges for the European context, in terms of research and of public policies, are covered in order to shed light on the potential contributions of that research trend (which is becoming common in the USA) for considering cumulative socio-economic and environmental inequality in Europe.
    • Inégalités intra et intergénérationnelles à l'aune des préoccupations environnementales - Valérie Deldrève, Jacqueline Candau p. 79-98 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La qualité de l'environnement est progressivement devenue un élément de discrimination au sein des populations et un bien qu'il convient de préserver à long terme dans l'intérêt de l'humanité. L'analyse de mouvements sociaux et courants scientifiques ainsi que plusieurs travaux relatifs aux inégalités environnementales révèlent que cette préservation au bénéfice des générations présentes et futures s'articule difficilement à la lutte contre les inégalités sociales et environnementales. Elle tend même à les renforcer. Afin de comprendre cette difficulté, les auteurs, en prolongeant la réflexion de Pierre Rosanvallon, s'interrogent sur les liens de solidarité où le sentiment d'égalité est ravivé. Ils montrent alors que face aux enjeux environnementaux, la « communauté de destin », élargie aux générations futures et passées, est remise en cause, car distincte de « communautés d'épreuve » plurielles et constituées de collectifs socialement et écologiquement structurés.
      Intra and intergenerational inequality measured by environmental concerns. The quality of the environment has gradually become a matter for discrimination within populations, and an asset that it is important to preserve for the long term in the interests of humanity. The analysis of social movements and scientific trends, as well as several works relating to environmental inequality, reveal that such preservation for the benefit of present and future generations is difficult to link to the fight against social and environmental inequality ; indeed, it tends to reinforce that inequality. In order to better understand that difficulty, the authors, by adding to the thoughts of P. Rosanvallon, wonder about the links of solidarity where the sentiment of equality has been revived. They go on to show that in the face of environmental challenges, the “community of destiny”, widened to include past and future generations, is called into question, because it is distinct from “communities of testing”, which are plural in nature and made up of collectives that are socially and ecologically structured.
    • Les inégalités sociales d'environnement vues par l'économie - Philippe Roman p. 99-123 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Bien que l'allocation et la distribution des ressources rares soient les objets traditionnels de l'analyse économique, ressources naturelles et environnement ont longtemps été négligés en raison de leur nature souvent non marchande. En outre, l'horizon normatif de l'économie étant généralement l'efficacité, la question de la répartition des ressources naturelles et de la qualité environnementale peine encore à trouver sa place. L'économie de l'environnement et des ressources naturelles, qui s'intéresse aux problèmes de pollution et à l'exploitation optimale des ressources, raisonne dans un cadre qui permet difficilement de penser les inégalités d'environnement pour elles-mêmes. Mais les enjeux de justice font trop souvent irruption dans les débats environnementaux pour n'être pas traités, et les économistes en sont de plus en plus conscients. De son côté, le courant de l'économie écologique porte un intérêt particulier à la justice sociale dans le cadre de limites écologiques du développement. De nombreux travaux en relevant interrogent les disparités socio-économiques dans la relation à l'environnement. La question de la justice environnementale et des conflits socio-environnementaux y a d'ailleurs une place importante. Nous proposons dans cet article un tour d'horizon critique et non exhaustif des apports de l'économie à l'étude des inégalités sociales d'environnement.
      Environmental social inequalities as seen by economics. Although the allocation and distribution of scarce resources are traditional subjects for economic analysis, natural resources and the environment have long been neglected because they are often not mercantile in nature. Moreover, the normative aim of economics is efficiency, in general terms, so the question of allocating natural resources and environmental quality still struggles to find its place. The economics of the environment and natural resources, which concerns itself with pollution problems and with the optimum exploitation of resources, reasons within a framework that does not easily allow environmental inequality to be considered in its own right. However, it is all too often the case that the challenges of justice invade environmental debates, and economists are increasingly aware of that situation. For its part, ecological economics takes a particular interest in social justice in the context of the ecological limits of development. Several works on the topic question socio-economic disparities in the relationship with the environment. Indeed, the question of environmental justice and of socio-environmental conflicts has an important place therein. In this article, we offer a critical, non-exhaustive overview of economics' contributions to the study of environmental inequalities.
    • La social-écologie : une perspective théorique et empirique - Eloi Laurent p. 125-143 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article se propose, dans un premier temps, de présenter de manière synthétique le cadre théorique et analytique de l'approche social-écologique, qui vise à lier question sociale et enjeux écologiques, en la resituant dans la problématique plus large du développement soutenable. La relation social-écologique est à double sens : d'un côté les inégalités sociales, dont la montée ces dernières décennies est attestée par de nombreuses études, nourrissent les dégradations environnementales et les crises écologiques contemporaines via un certain nombre de canaux de transmission que l'article identifie ; en retour, ces mêmes crises écologiques aggravent les inégalités sociales qui les ont en partie fait naître en engendrant de nouvelles inégalités, que l'on peut qualifier d'environnementales, et dont on propose ici une typologie.Cet enjeu des inégalités environnementales est, dans la seconde partie de l'article, choisi pour illustrer la pertinence et l'utilité de l'approche social-écologique pour la France. On identifie quatre facettes des inégalités environnementales françaises : les pollutions de l'air, les pollutions du milieu, l'inégalité d'accès aux ressources naturelles (eau, alimentation, énergie) et enfin l'inégalité dans l'exposition aux risques naturels. Cette seconde partie se clôt par un passage en revue des limites de cet agenda de recherche et des obstacles qui peuvent s'opposer à sa traduction en termes de politique publique.
      Social ecology : a theoretical and empirical perspective. This article intends to start off with a synopsis of the theoretical and analytical approach of the socio-ecological approach, which aims at linking the social question and ecological challenges, by setting it within the wider issue of sustainable development. The social-ecological relationship is a dual one : on the one hand, there is social inequality, the increase in which over the last few decades is attested by several studies, and which feeds contemporary environmental deterioration and ecological crises through a certain number of transmission channels identified by the article ; in return, those same ecological crises worsen the social inequality that is partially responsible for their emergence by giving rise to fresh inequality that can be described as environmental, and of which a typology is offered here.The second part of the article chooses the challenge of environmental inequality to illustrate the relevance and usefulness of the socio-ecological approach for France. Four facets of French environmental inequality are identified : air pollution, habitat pollution, unequal access to natural resources (water, food, energy), and, finally, unequal exposure to natural risks. The second part ends with a review of the limitations of that research agenda, and of the obstacles that can stand in the way of its application in terms of public policy.
    • La figure de consommateur écoresponsable du bénéficiaire du droit à l'eau : l'impératif écologique confronté aux droits humains fondamentaux en France - Marie Tsanga Tabi p. 145-162 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Dans la « théorie de l'action » du droit à l'eau mise en œuvre dans les pays du Nord, le statut du bénéficiaire du droit à l'eau trouve une déclinaison opérationnelle dans la figure du « consommateur écoresponsable » qui lui est appliquée de facto pour maintenir son accès au service. Le décryptage de cette représentation du pauvre, qui mêle préoccupations écologiques et inégalités sociales à la lumière de l'approche par les capacités d'Amartya Sen, est intéressant. Il nous permet de réinterroger la légitimité des relations établies entre l'impératif écologique sous-jacent à l'approvisionnement en eau et les inégalités sociales qui interviennent dans l'accès à ce service public essentiel.
      The beneficiary of the right to water as an eco-responsible consumer : the ecological imperative set against fundamental human rights in France. In the “theory of action” relating to the right to water, as implemented in the countries of the North, the status of beneficiary of the right to water takes operational form as the “eco-consumer” which is applied to it on a de facto basis to maintain the beneficiary's access to the service. It is of interest to decrypt that representation of a poor person, a representation that blends ecological concerns and social inequality, in light of the abilities-based approach taken by A. Sen. It enables us to question afresh the legitimacy of relationships established between the ecological imperative that underlies the supply of water and social inequality that intervenes in access to that essential public service.
    • De l'usage du chlordécone en Martinique et en Guadeloupe : l'égalité en question - Malcom Ferdinand p. 163-183 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Le début du XXIe siècle dans les départements d'outre-mer de Martinique et de Guadeloupe fut marqué par la (re)découverte d'une pollution des écosystèmes par une molécule organochlorée : le chlordécone. Son utilisation comme pesticide dans les bananeraies de ces îles entre 1972 et 1993 a engendré une contamination durable, généralisée et délétère pour la santé publique. Tout en rappelant les enjeux environnementaux, sanitaires et économiques de cette pollution, cet article entend montrer que cette affaire comporte aussi des enjeux politiques spécifiques à l'histoire de ces sociétés postcoloniales et postesclavagistes. En restituant les divers points conflictuels par lesquels des services de l'État sont mis en cause, nous décrivons la manière dont cette pollution devient le support de critiques de formes de discrimination des populations antillaises, soulevant la question de l'égalité des ultramarins devant la loi Française. Nous avançons alors l'argument que la discussion de ces enjeux politiques, notamment à travers certaines scènes, permet d'inscrire cette pollution dans l'horizon de construction d'un monde commun, si difficile après la colonisation.
      The use of chlordecone in Martinique and Guadeloupe : equality in question. In the overseas départements of Martinique and Guadeloupe, the start of the 21st century was marked by the (re-)discovery of eco-system pollution by an organo-chlorate molecule : chlordecone. Its use as a pesticide in those islands'banana plantations from 1972 to 1993 led to contamination that was long-lasting, generalised, and deleterious to public health. The article re-states the environmental, sanitary, and economic challenges of that pollution, and sets out to show that the affair also includes political challenges that are specific to the history of those post-colonial, post-slavery societies. By re-stating the various points of conflict that call into question the services of the State, we describe how that pollution offers support to critics of forms of discrimination against the populations of the French West Indies, raising the question of the equality of overseas French citizens before French law. We then put forward the argument that discussing those political challenges, in particular by using certain scenarios, allows that pollution to be placed in the context of building a common world, a task that has proved so difficult after colonisation.
    • La fracturation hydraulique aux États-Unis - Renee Cho p. 185-197 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Ces dix dernières années, les progrès techniques ont transformé l'extraction du gaz naturel contenu dans les roches de schiste en une activité rentable, conduisant à un essor de l'exploitation de cette source d'énergie aux États-Unis. La fracturation hydraulique, technique controversée utilisée pour extraire le gaz naturel, offre de multiples avantages : elle permet d'accéder à une source d'énergie relativement bon marché, renforce la sécurité énergétique, favorise la création d'emplois, augmente les recettes fiscales et réduit la dépendance à l'égard du combustible polluant qu'est le charbon. Toutefois, elle peut aussi accroître les émissions de gaz à effet de serre, aggraver la pollution atmosphérique et avoir des retombées négatives sur la santé, nécessiter l'utilisation d'énormes quantités d'eau et provoquer des séismes. Si la population de certaines régions est favorable à la fracturation en raison de ses retombées économiques positives, d'autres populations tentent de la faire interdire purement et simplement. Le présent article dresse un bilan des avantages et des risques de cette technique aux États-Unis.
      Fracking in the United States. Over the last decade, advances in technology have made it profitable to extract natural gas from shale, leading to a boom in shale gas development in the United States. Hydraulic fracturing, or fracking, the controversial method for extracting natural gas, offers numerous benefits : relatively cheap energy, enhanced energy security, job creation, tax revenues and decreased dependence on dirty coal. Fracking, however, can also increase greenhouse gas emissions, pollute the air and result in health effects, consume huge quantities of water, and cause earthquakes. While some areas welcome fracking for the economic benefits it brings, other communities are attempting to ban fracking altogether. This article examines the benefits and risks of fracking in the U.S.
    • Le climat est un facteur d'injustice sociale : Cet entretien avec Nicolas Hulot, envoyé spécial du président de la République pour la protection de la planète, a eu lieu le 15 janvier 2015. - Nicolas Hulot p. 199-207 accès libre
    • Pour une prospérité sans croissance : Cet entretien avec Joan Martínez Alier, économiste, a été réalisé par messagerie électronique en janvier 2015. - Joan Martinez Alier p. 209-212 accès libre
    • La recherche est très en retard sur l'actualité internationale environnementale : Cet entretien avec Fabrice Flipo, philosophe, a été réalisé le 13 janvier 2015. - Fabrice Flipo p. 213-220 accès libre
    • La question environnementale est une question sociale - Franck von Lennep p. 221-228 accès libre
  • Autre thème

    • Aider à la reconversion des danseurs - Marina Honta, Samuel Julhe, Emilie Salamero p. 229-247 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Depuis 2006, l'Assurance formation des activités du spectacle (AFDAS) propose un dispositif d'« aide à la reconversion » dédié spécifiquement aux artistes chorégraphiques et de cirque. Ce programme permet à ceux qui ne pourraient plus accéder au régime de l'intermittence ou dont les droits à la formation professionnelle seraient clôturés, de bénéficier du financement d'une formation. Cet article interroge la manière dont la « reconversion » de ces catégories d'artistes s'est constituée en problème public. Identifiant les porteurs de cause institutionnels opérant dans un processus de mise à l'agenda, le propos met en avant un déconfinement et une déspécification progressifs de ce thème. Parallèlement, les arguments qui sous-tendent les discours relatifs à l'aide que devraient recevoir ces artistes passent d'une logique « rétributive » visant à donner davantage de poids à la courte carrière de professionnels perçus comme indispensables à la vie artistique d'une nation, à une logique « assistancielle » où il s'agirait de palier à des risques sanitaires qui seraient inhérents à l'exercice individuel de ces métiers où le corps est sans cesse en jeu.
      Re-training” choreographic artists. Since 2006, Assurance Formation des Activités du Spectacle (AFDAS – Entertainment Training Insurance) has offered “help with re-training” aimed specifically at dancers and circus performers. The programme makes funding for training available to people who are no longer able to take seasonal work, or whose vocational-training rights may have ceased to exist. The article looks at the manner in which “re-training” those categories of artists has become a public problem. Identifying institutional bearers of the cause that work towards putting that cause on the agenda, the article emphasises the gradual de-confinement and de-specification of the topic. In parallel, the arguments that underlie the discourse relating to help that those artists ought to receive move from a “remunerative” logic, which aims at giving more weight to the short career of professionals who are seen as essential to the artistic life of a nation, to an “assistance-based” logic, where it is a matter of sanitary risks that may be inherent in professions that ceaselessly make calls upon the body.
  • Notes de lecture critique