Contenu du sommaire : Au nom des pauvres

Revue Cahiers d'histoire. Revue d'histoire critique Mir@bel
Numéro no 101, 2007
Titre du numéro Au nom des pauvres
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Le mot de la rédaction - Anne Jollet p. 5-8 accès libre
  • DOSSIER

    • Au nom des pauvres - Jean-François Wagniart p. 11-13 accès libre
    • L'anarchiste comme discrédit de la figure du pauvre dans le discours politique révolutionnaire - Marc Deleplace p. 15-29 accès libre avec résumé
      « L' anarchiste », figure complexe de la désignation politique pendant la Révolution française, initialement associé au jacobin pour stigmatiser le gouvernement révolutionnaire de l'an II, rencontre à partir de l'an III la figure du pauvre pour discréditer rapidement la « politique du peuple ». Ce faisant, il inaugure également la représentation (a)sociale du pauvre vagabond.
    • Le poète et l'anarchiste : du côté de la pauvreté errante à la fin du XIXe siècle - Jean-François Wagniart p. 31-49 accès libre avec résumé
      La fin du XIXe siècle lance un regard cruel sur ses pauvres, surtout quand ceux-ci sont marginalisés. Ces « mauvais pauvres » accusés de tous les vices et de toutes les tares trouvent chez les anarchistes et dans les marges littéraires leurs plus fidèles soutiens. Ces derniers ne se contentent pas de dénoncer les injustices sociales, ils prennent position pour le rétablissement des pauvres dans leurs droits et se veulent les porte-parole des sans-voix. En cela ils rompent non seulement avec la pensée bourgeoise qui méprise ceux qui refusent la morale du travail mais aussi avec toute une gauche qui, sous des habits humanistes, a adopté les mêmes critères d'exclusion.
    • La pauvreté comme une parenthèse : survivre en grève du XIXe siècle à la Seconde Guerre mondiale - Stéphane Sirot p. 51-64 accès libre avec résumé
      La cessation collective du travail s'accompagne de celle du salaire. Du XIXe siècle aux années 1930, alors que les confrontations sociales se multiplient et gagnent en durée, la grève s'apparente donc quelquefois à une parenthèse de pauvreté pour le monde ouvrier. Échapper à la menace du dénuement ou en limiter les effets représente alors une dimension cruciale de la pratique conflictuelle influant sur le dénouement du rapport de forces. La nécessité de vivre sans produire impose la construction de solidarités et peut également contribuer à renforcer la cohésion du groupe en mouvement. Mais il n'est pas toujours possible d'échapper au besoin : la pauvreté vécue s'inscrit dès lors au cœur de l'expérience ouvrière de la grève.
    • « Des pauvres toujours à nos côtés ? » Les guerres contre la pauvreté aux États-Unis au vingtième siècle. - Romain Huret p. 65-79 accès libre avec résumé
      Cet article s'intéresse aux modalités de prise en charge de la pauvreté aux États-Unis au cours du vingtième siècle. Il démontre les mutations importantes dans le domaine de l'assistance sociale et s'intéresse aux acteurs dont le rôle a changé au cours du siècle. Des dispositifs d'assistances privés ont été provisoirement relayés par l'État fédéral avant que celui-ci n'entame un lent mais inéluctable désengagement.
  • CHANTIERS

    • Lévi-Strauss en socialisme - Vincent Chambarlhac p. 83-99 accès libre avec résumé
      Tristes Tropiques commence par un chapitre intitulé : « La fin des voyages ». Mais pourquoi les voyages sont-ils au juste finis et pourquoi le Brésil est-il un lieu privilégié pour la vérification de cette fin ? Ces deux questions en présupposent une autre : qu'est-ce que voyager si on entend par là non pas simplement un déplacement des corps mais une aventure de l'esprit ?
  • MÉTIERS

    • Transmettre l'Histoire
      • Du musée de l'Homme au musée du quai Branly : la régression culturelle - Bernard Sergent p. 109-118 accès libre avec résumé
        L'ouverture du nouveau musée du quai Branly, grand chantier du président Chirac, a eu lieu à la suite d'un long combat des défenseurs du musée de l'Homme. Ce musée dont la réalisation remontait au Front populaire a en effet été partiellement vidé de ses collections pour constituer le nouveau musée. Or la visée de celui-ci, essentiellement esthétique, est profondément différente de celle du musée de l'Homme dont les expositions visaient à rendre compte de l'ensemble des pratiques des sociétés considérées sans préjuger de la valeur esthétique des objets au regard des normes occidentales. Bernard Sergent, acteur de ce combat, en reprend ici les enjeux.
      • À propos de la mallette pédagogique de la Ligue des Droits de l'Homme - Marie-Christine Vergiat p. 103-107 accès libre avec résumé
        En 2006, la LDH de Seine-Saint-Denis a mis à disposition des enseignants une mallette pédagogique accompagnant l'exposition de photographies du centenaire de la Ligue, ceci en partenariat avec l'Inspection académique et le Conseil général du département. Cet outil comporte une douzaine de fiches de quatre pages. Deux de celles-ci, destinées aux élèves, comportent la photographie d'un grand artiste (Depardon, Ronis…) et des textes de référence illustrant un droit ainsi qu'un questionnaire. Les pages internes aident l'enseignant à utiliser l'outil et ouvrent d'autres pistes (analyse de l'image, commentaires de la Ligue, bibliographie…).
  • DÉBATS

    • Trous de mémoire, silences, relectures apologétiques et histoire de colonisation : du bon usage du terme « négationnisme » - Sébastien Jahan p. 121-129 accès libre avec résumé
      Prolongeant le débat organisé par les Cahiers sur les relectures de l'histoire coloniale, cet article questionne la pertinence du terme « négationnisme » appliqué à l'entreprise de réhabilitation du passé impérial de la France. L'existence de points communs entre le projet des négateurs des génocides du XXe siècle et celui des apologistes de la présence française outre-mer n'autorise pas pour autant la banalisation d'un vocable que le contexte actuel de « judiciarisation » de l'histoire rend d'autant plus périlleuse.
    • Réflexions sur le marxisme aujourd'hui et le communisme arabe du XXe siècle - Karim Mroué p. 131-143 accès libre avec résumé
      Karim Mroué est aujourd'hui un écrivain reconnu pour ses analyses politiques et historiques dans l'ensemble du monde arabe. Il a été l'un des dirigeants du Parti communiste libanais pendant de longues années. Nous l'avons rencontré à Paris à l'automne 2006 à l'occasion de la parution en France du livre Communistes dans le monde arabe. Dans les textes de ce livre partagé avec Samir Amin, il examine les origines des difficultés des communistes arabes et l'apport possible de Marx à la réflexion sociale contemporaine.
  • LIVRES LUS