Contenu du sommaire : Architecture et politique au XXe siècle

Revue Cahiers d'histoire. Revue d'histoire critique Mir@bel
Numéro no 109, 2009
Titre du numéro Architecture et politique au XXe siècle
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Le mot de la rédaction - Anne Jollet p. 3-7 accès libre
  • DOSSIER

    • Introduction - Pascal Guillot p. 11-14 accès libre
    • Hassan Fathy, construire avec ou pour le peuple? - Thierry Paquot p. 15-25 accès libre avec résumé
      Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l'architecte égyptien Hassan Fathy, en se lançant dans l'aventure architecturale du village de Gourna, propose des constructions économes et expérimente de nouveaux procédés constructifs. Militant de l'auto-construction et d'une esthétique de qualité, il associe les peuples à la construction de leurs maisons et exploite les traditions locales. La réception de son œuvre pose la question d'une architecture pour le peuple et d'une rupture douce avec le passé.
    • Brasilia et Oscar Niemeyer: le contexte politique et la dimension esthétique - Luciana Saboia p. 27-54 accès libre avec résumé
      Le Mouvement moderne gagne le Brésil dès les années 1930. En 1940, le maire de Belo Horizonte, Juscelino Kubitschek, fait appel à Oscar Niemeyer pour l'extension de sa ville. Quelques années plus tard, en tant que président du pays, il confie la réalisation de la nouvelle capitale, Brasilia, à Lucio Costa et à Niemeyer. Comment ce dernier, enclin à une architecture légère aux courbes généreuses, peut-il concilier son engagement militant au Parti communiste et auprès des courants marxistes orthodoxes du pays avec la poursuite de son œuvre pendant la dictature militaire des années 1960 à 1980 ? Dans quelle mesure la grande esplanade de Brasilia, conçue initialement comme un espace vide, lieu de l'appropriation politique populaire, prend-elle une nouvelle signification ?
    • Ombre et lumière sous la ve République: les engagements publics de l'Atelier de Montrouge (1958-1981) - Catherine Blain p. 55-76 accès libre avec résumé
      Dans l'échiquier complexe de la mise en œuvre des cadres de vie, le rôle dévolu aux architectes est de matérialiser les ambitions abstraites, théoriques ou politiques d'espaces, de villes et de formes construites destinés à répondre aux besoins et aux attentes de la société. En France, une fois passée l'urgence de la reconstruction de l'après-guerre, à laquelle contribuent un certain nombre d'architectes ayant déjà fait leurs preuves, la ve République ouvre une nouvelle ère de réflexion et d'expérimentation en la matière. Une nouvelle génération d'architectes, parmi lesquels ceux de l'Atelier de Montrouge, vont emboîter le pas à cette volonté de changement, en s'impliquant activement dans la sphère des décideurs et dans des structures de débat politique, et en plaçant leur pratique sous une position éthique : la construction d'un environnement démocratique, sur la globalité du territoire. Cet article relate le parcours spécifique de cette équipe d'architectes engagés, de 1958 à 1981, de l'ombre à la lumière, composant avec l'horizon des possibles.
    • Lorsque l'engagement entre maîtrise d'ouvrage et maîtres d'œuvre encourage l'innovation architecturale: le cas du centre ville d'Ivry-sur-Seine, 1962-1986 - Bénédicte Chaljub p. 77-94 accès libre avec résumé
      Ivry-sur-Seine, ville de banlieue communiste située aux portes de la capitale, offre en son centre-ville l'image d'un laboratoire d'inventions de logement collectif. Édifiées des années 1970 au milieu des années 1980, rarement égalées en France, ces expérimentations commandées par la municipalité se présentent comme des alternatives à la production courante du moment. Les architectes Renée Gailhoustet et Jean Renaudie y réalisent des édifices majeurs, si bien qu'Ivry-sur-Seine illustre l'accomplissement de leurs parcours. Cet article veut montrer que l'innovation architecturale est le fruit de négociations politiques, économiques et réglementaires permanentes rendues possibles par l'engagement de la maîtrise d'ouvrage. Son accompagnement auprès des architectes est tel qu'elle sacrifie en apparence certaines promesses–comme le fait de vouloir édifier exclusivement des logements sociaux–au profit de gageures architecturales. Au final, les opérations proposées offrent une nouvelle lecture de la relation entre architecture et politique.
    • à propos de Banlieues 89 : entretien avec l'architecte Roland Castro - p. 95-97 accès libre
  • CHANTIERS

  • MÉTIERS

  • DÉBATS

    • Comment faire sortir les villages de leur immobilité ? - Jeremy Hayhoe p. 141-160 accès libre avec résumé
      Dans le cadre de l'histoire qu'il qualifie d'anglo-américaine, l'auteur analyse ce qui est pour lui un renouvellement important de l'histoire rurale de la France de la fin du XVIIIe siècle et de l'époque révolutionnaire. Ce renouvellement est récent, une grosse décennie, et relativement modeste, si on le compare aux grands moments de l'histoire rurale française. Cependant l'auteur montre que des études nouvelles et approfondies amènent à reconsidérer des questions aussi cruciales que celles de l'affaiblissement de la seigneurie, communément admis dans les années 1990, de l'efficacité des justices seigneuriales. Ces études, dont celles de l'auteur sur les justices seigneuriales bourguignonnes, mettent en évidence la conscience chez les paysans du poids du cadre seigneurial et son rejet, dominant parmi les paysans De façon générale, l'accès à l'information des paysans et leur capacité à se saisir des nouveautés institutionnelles sont divers, mais beaucoup plus rapides et larges qu'on ne le pensait, surtout pendant la période révolutionnaire. Certains auteurs vont jusqu'à avancer le fait que la Révolution a provoqué une révolution des mentalités paysannes. La valorisation de la politisation paysanne et la contribution des paysans et paysannes aux constructions politiques locales et nationales apparaissent nettement comme les moteurs de ce renouvellement.
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