Contenu du sommaire : Rebelles au travail

Revue Cahiers d'histoire. Revue d'histoire critique Mir@bel
Numéro no 125, 2014
Titre du numéro Rebelles au travail
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Le mot de la rédaction - Anne Jollet p. 5-9 accès libre
  • DOSSIER

    • Expressions de la rébellion : institutions, organisation et individus - Fanny Gallot, David Hamelin p. 13-19 accès libre
    • De la vase aux pavés, la grève des terrassiers havrais en 1900 - Hélène Rannou p. 21-32 accès libre
    • Italie 1915-1918 : communion nationale ou guerre de classes ? - Stéfanie Prezioso p. 33-47 accès libre avec résumé
      À l'heure où la fascination esthétisante pour « l'horreur » semble gagner des adeptes en nombre toujours croissant, tant d'un point de vue historiographique que des différents usages publics et politiques qui en sont faits, cette contribution vise à repenser la guerre en tant qu'espace social signifiant. Elle s'inscrit en effet dans des dynamiques sociales et politiques « ordinaires ». Elle ne peut, dans cette optique, faire abstraction de la compréhension de l'ordre social existant avec son lot d'oppression, mais aussi de refus et de révolte. Cette contribution se propose d'envisager, à partir du cas italien, un cas limite trop souvent oublié dans l'historiographie européenne du premier conflit mondial, les pratiques mais aussi les représentations sociales du conflit, afin de saisir ce que la guerre peut apporter à la compréhension de la conflictualité sociale au début du XXe siècle. Mais aussi de chercher à savoir comment les « résistances » ouvertes ou celées qui s'expriment au cours de la guerre faite et vécue transforment le rapport des soldats à leur groupe social.
    • L'usine du début des années 1930, antre de domination exaltée et de rébellion tempérée - Mélanie Roussel p. 49-68 accès libre avec résumé
      Le présent article se focalise sur les formes de résistance adoptées par un groupe ouvrier de l'industrie textile en temps de crises. Les années 1930, période charnière de l'histoire de la France contemporaine, ont connu nombre de changements dans les différentes sphères de la réalité sociale. Travail, emploi, syndicalisme, contextes politiques et économiques tant nationaux qu'internationaux, sont autant de terrains mouvants qui influent sur l'unité ouvrière et les formes de mobilisation. Pour résister aux licenciements, épisodiquement on se tait, mais certaines épreuves de force subsistent, dissimulées dans la multiplicité des temporalités du quotidien. Dans ce contexte où les « restructurations » s'enchaînent, quels sont les interstices spatio-temporels habités par la rébellion ?
    • Entrer en rébellion : la grève de Saint-Nazaire en 1955 dans le témoignage de Louis Oury - Éliane Le Port p. 69-85 accès libre avec résumé
      Cet article retrace les principaux épisodes de rébellion de la grève de Saint-Nazaire en 1955, à travers le témoignage de Louis Oury, Les prolos. Jeune ouvrier métallurgiste aux chantiers navals de Penhoët, d'origine rurale, étranger au monde de l'usine, ignorant les traditions de lutte du mouvement ouvrier, Louis Oury pose un regard à la fois précis et décalé sur les principaux événements de 1955. Témoin fasciné, il s'arrête longuement sur les formes et les modalités de la contestation ouvrière révélant ainsi plusieurs registres de la rébellion : revendications, remise en cause de l'autorité patronale, violence des affrontements avec les forces de l'ordre, actes incendiaires notamment. Notre contribution s'intéresse aussi à un double basculement : celui d'une grève où la violence emprunte au registre symbolique de la guerre et le basculement du témoin qui devient alors acteur de la révolte.
    • L'ouvrière rebelle au travail : objet ou sujet des discours féministes dans les années 1968 ? - Fanny Gallot p. 87-99 accès libre avec résumé
      Dans les années 1968, dans un contexte d'« insubordination ouvrière » et de développement du mouvement féministe de la deuxième vague, nombreuses sont les militantes féministes cherchant à s'adresser aux ouvrières en lutte afin de les entraîner dans leur mobilisation. Dans le discours de ces militantes, relayé entre autres par leur presse, se dessinent les contours d'une figure d'ouvrière rebelle au travail et prenant la parole, posant des questions relevant de la vie privée, discutant de l'avortement et de la contraception. À partir de ces figures d'ouvrières en grève s'élaborent des orientations stratégiques autour de l'articulation entre le mouvement de libération des femmes et la lutte de classes. Dans quelle mesure les ouvrières sont-elles associées à ces débats ?
    • Transgression du domaine de la lutte : quelle « insubordination ouvrière » dans les grèves des « années 68 » ? - Stéphane Sirot p. 101-117 accès libre
    • Héros et criminels : la figure du peuple en lutte dans les débats d'amnistie de la question sociale sous la Troisième République - Stéphane Gacon p. 119-137 accès libre avec résumé
      Sous la Troisième République, l'amnistie est classiquement utilisée pour régler les grandes crises civiles (boulangisme, affaire Dreyfus), mais elle devient de manière plus nouvelle un outil de régulation du conflit social à une époque où les grèves se multiplient, le monde du travail se transforme et la répression sociale s'intensifie. Pour des raisons pédagogiques liées à la naissance du syndicalisme et à l'organisation du socialisme, les campagnes d'amnistie, de plus en plus personnalisées, produisent, au risque de simplifier à l'extrême les enjeux de la lutte sociale, des héros et des martyrs, alors que les défenseurs de l'ordre dénoncent, dans la tradition renouvelée des « classes dangereuses » du premier xixe siècle, les violences d'un peuple « ensauvagé » et endoctriné par quelques « meneurs ».
  • CHANTIERS

    • Les JC en 68 : crise ou renouveau ? - Mathieu Dubois p. 141-158 accès libre avec résumé
      Principal mouvement de jeunesse politique français, les Jeunesses communistes ont longtemps été oubliées par l'historiographie des années 1968 en dehors de la crise de leur branche étudiante (UEC). Ce silence historiographique reflète la vision d'un déclin du PCF dans la jeunesse, que contredit l'afflux de jeunes militants dans le parti et ses organisations dans les années 1970. Au contraire, Mai 68 constitua un moment d'accélération de l'aggiornamento communiste et de relance pour les Jeunesses communistes, dont l'identité fut profondément redéfinie pour s'adapter aux nouvelles attentes et revendications de la jeunesse. L'autonomie croissante accordée par le parti au mouvement fut l'une des clés de cette transformation, tandis que l'évolution sociologique n'entraînait pas seulement la fin d'une tradition d'encadrement de la jeunesse ouvrière héritée du premier xxe siècle, mais également un véritable renouveau militant avec l'arrivée massive d'étudiants et de lycéens fortement politisés.
  • MÉTIERS

  • LIVRES LUS

    • Pour la jeunesse
  • UN CERTAIN REGARD

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