Contenu du sommaire : Penser et lutter contre la guerre (XIXe-XXe siècles)

Revue Cahiers d'histoire. Revue d'histoire critique Mir@bel
Numéro no 127, 2015
Titre du numéro Penser et lutter contre la guerre (XIXe-XXe siècles)
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Le mot de la rédaction - Anne Jollet p. 5-8 accès libre
  • DOSSIER

    • Introduction : Penser et lutter contre la guerre - Anne Jollet p. 11-21 accès libre
    • La Ligue des droits de l'homme dans la Grande Guerre : entre pacifisme et défense nationale - Gilles Manceron p. 23-32 accès libre avec résumé
      L'orientation de la Ligue des droits de l'homme en 1914-1918 ne peut pas être réduite à une adhésion à « l'union sacrée ». Elle a plutôt privilégié l'idée de « défense nationale », puisque la France était envahie et déplorait de nombreuses victimes civiles. C'est la ligne qu'a défendue son vice-président, Victor Basch. D'autres responsables ont connu un positionnement différent. Certains ont eu un discours plus « patriotique », y compris son président, Ferdinand Buisson, au début de la guerre. D'autres ont voulu dénoncer davantage la guerre. Insistant sur les responsabilités de l'Entente dans l'enclenchement du conflit, certains comme Mathias Morhardt ont créé en janvier 1916 la Société d'études diplomatiques et critiques de la guerre (SEDCG). Vingt ans plus tard, leur « pacifisme intégral » les conduira à être munichois et à refuser la guerre contre Hitler. En revanche, Victor Basch choisira dans les années 1930 l'antinazisme puis la Résistance.
    • Paix, humanitaire et droits de l'homme. Notes sur des acteurs de la société civile au tournant des XIXe et XXe - Emmanuel Naquet p. 33-50 accès libre avec résumé
      Les conflictualités ont modifié les pacifismes et les humanitaires. Avant comme après la Grande Guerre, des acteurs, individuels et collectifs, ont cherché non seulement à penser l'humanité, mais encore à intervenir au nom des droits de l'homme. Il s'agit, singulièrement pour la Ligue des droits de l'homme (LDH) comme pour la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH), de protéger les individus, mais aussi de reconnaître leurs droits d'hommes, quelle que soit leur appartenance nationale, religieuse, politique, et sans oublier le droit des peuples. Face aux États souverains forts et à une organisation internationale, la SDN, faible dans un ordre westphalien, le projet de généralisation des droits, porté autant par des juristes que par des militants, révèle l'avènement de sociétés civiles analysant la communauté internationale et va plus loin que l'urgence humanitaire, avec tous les silences et les absences d'une inscription en politique.
    • Pacifisme, antifascisme et anticolonialisme dans l'Égypte des années 1930 : l'expérience de la ligue pacifiste Ansâr al Sâlam - Didier Monciaud p. 51-74 accès libre avec résumé
      Dans les années 1930, la montée du fascisme inquiète en Égypte, en particulier dans les milieux cosmopolites, égyptianisés et étrangers. Une « Ligue pacifiste » (LP) se met en place en 1935 et se lie au « Rassemblement universel pour la paix » (RUP). Dénommée en arabe ansâr al salâm (partisans de la paix), cette campagne établit des liens avec des personnalités politiques égyptiennes, surtout féministes et nationalistes. Une approche antifasciste marquée par le contexte colonial se cristallise. La Ligue pacifiste sert alors de matrice à la radicalisation de jeunes éduqués et de creuset pour la recomposition dans le pays d'une gauche marxiste, en particulier communiste.
    • Otto Klineberg (1899-1992), la psychologie appliquée à l'antiracisme, à la paix et à la compréhension internationale - Chloé Maurel p. 75-94 accès libre avec résumé
      L'intellectuel canadien Otto Klineberg a toute sa vie œuvré pour la paix et la compréhension internationale au moyen de ses recherches, de ses publications, de ses cours et de ses conférences, dans lesquels, en lien avec des structures internationales comme l'Unesco, il s'est attaché à démonter les préjugés racistes et à apaiser les tensions entre groupes humains, peuples et nations. Il a mis sa discipline, la psychologie, au service de la paix et a ainsi réussi à faire le lien entre théorie et pratique, entre activité universitaire et militantisme pacifiste.
    • Des fluctuations du consentement patriotique à travers les trêves et les fraternisations (1914-1918) - Anne Geslin-Ferron p. 95-114 accès libre avec résumé
      S'il est vrai que le sentiment national était constitué en 1914, il devait alors agir d'une part comme un lien interne tissé entre des Français solidaires, d'autre part comme un repoussoir contre l'ennemi. Tout notre propos tendra à confronter cette thèse à la réalité qui transparaît dans les sources. En effet, l'union sacrée aurait dû, si nous suivons une définition basique, entraîner des solidarités nationales entre compatriotes et forger une attitude de rejet de l'ennemi. Force est de constater qu'au début du conflit, l'animosité fut forte envers l'adversaire, mais elle ne résista pas à la durée et à la lassitude que le conflit engendra. À cela s'ajoute que cette haine pourra s'amenuiser au contact d'un blessé par exemple et de trêves tacites. Dans cet article, nous introduirons donc la notion « d'entente tacite » que nous opposerons à celle de « fraternité » dont la charge idéologique est forte.
  • CHANTIERS

  • MÉTIERS

  • DÉBATS

    • Christophe Charle, le parcours et les idées d'un historien - Chloé Maurel p. 149-166 accès libre avec résumé
      Christophe Charle est professeur d'histoire contemporaine à l'université Paris 1. Il est spécialiste d'histoire sociale, d'histoire culturelle et d'histoire comparée. Il a publié de nombreux livres sur l'histoire des intellectuels, des universitaires, des écrivains, du théâtre, de la presse. Parmi ses œuvres, on peut citer : Histoire sociale de la France au XIXe siècle (1991), La République des universitaires (1994), Les Intellectuels en Europe au XIXe siècle (1996, nouvelle éd. 2001), Paris fin de siècle, culture et politique (1998), La Crise des sociétés impériales (2001), Théâtres en capitales, naissance de la société du spectacle à Paris, Berlin, Londres et Vienne, 1860-1914 (2008), Discordance des temps. Une brève histoire de la modernité (2011), Histoire des universités XIIe-XXIe siècles (2012) et Homo Historicus. Réflexion sur l'histoire, les historiens et les sciences sociales (2013). Il publie en 2015 La dérégulation culturelle, essai d'histoire des cultures en Europe. Comment a-t-il bâti son parcours intellectuel ? Quelles influences l'ont guidé ? Quelles idées fortes affirme-t-il dans ses travaux ? Quel regard jette-t-il sur la situation actuelle de l'histoire et du métier d'historien en France et dans le monde ?
  • LIVRES LUS

    • Sur l'Algérie
    • Pour la jeunesse
  • UN CERTAIN REGARD

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