Contenu du sommaire : La santé : miroir des sociétés d'Asie du Sud-Est

Revue Moussons : Recherche en Sciences Humaines sur l'Asie du Sud-Est Mir@bel
Numéro no 15, 2010
Titre du numéro La santé : miroir des sociétés d'Asie du Sud-Est
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Présentation - Laurence Husson p. 5-10 accès libre
  • Articles

    • Se soigner ou soigner les autres  ? Dimensions thérapeutiques d'un culte de possession vietnamien - Claire Chauvet p. 11-27 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les médiums des esprits des Quatre Palais, en articulation avec d'autres spécialistes religieux, participent à l'espace thérapeutique vietnamien. Ils contribuent de longue date, et ce malgré les aléas de l'histoire, à prendre en charge les maladies par le biais de la pratique rituelle et, plus généralement, par le biais des interventions des esprits. Si ces dimensions thérapeutiques ne constituent qu'un aspect du culte, à côté des enjeux religieux, politiques et territoriaux, les requêtes de guérison sont parmi les principales requêtes formulées aux esprits. Cet article examine les dimensions thérapeutiques de la pratique du culte qui s'articulent autour de deux pôles : pratiquer la possession pour soigner les autres ou pour se soigner soi-même. C'est, en effet, la santé, avec l'harmonie au sein de la vie familiale, la réussite dans le commerce ou les études, que les disciples viennent chercher auprès des esprits et de leurs intermédiaires. Par ailleurs, comme pour de nombreux cultes de possession, la maladie est très souvent à l'origine du processus qui mène à la pratique médiumnique. Certains médiums, ainsi que quelques esprits, ont à cet effet des pouvoirs spécialisés dans la guérison. Enfin, l'article envisage certaines transformations du rôle social des médiums.
      Spirits mediums of the Four Palaces have been taking part for a long time, along with other religious specialists, in the Vietnamese therapeutic area. They have helped, and still do despite historical upheavals, taking care of different kind of illnesses through rituals and, more generally, through spirits' interventions. If healing is only one side of the worship, beside religious, political and territorial issues, it is one of the main issues addressed to the spirits. This paper investigates healing dimensions of the worship which are of two kinds : performing spirit possession in order to cure others or in order to cure themselves. Indeed, the disciples seek health, harmony in family life, success in business or education, by the spirits and their mediums. Moreover, as for other spirit possession cults, illness often lies at the origin of the process that leads to regular spirit possession. For that purpose, some mediums and some spirits have special healing powers. Lastly, this paper analyses some transformations of the mediums' social role.
    • Du karma aux planètes - Céline Coderey p. 29-53 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      En Arakan, les conceptions de la maladie et les pratiques thérapeutiques relevant du bouddhisme theravāda, de l'astrologie, du culte des esprits, de la médecine et de bien d'autres domaines forment un ensemble signifiant et hiérarchisé. Ensemble signifiant parce que malades et thérapeutes considèrent ces conceptions et pratiques comme indissociables les unes des autres et devant donc être combinées afin de mener à bien le processus de guérison. Ensemble hiérarchisé car, à l'intérieur de celui-ci, le bouddhisme occupe une place hégémonique au niveau des valeurs. Néanmoins, dans le domaine thérapeutique, son apport est limité. Ce n'est que combinées aux pratiques astrologiques, médicales, etc. que les pratiques bouddhiques peuvent contribuer à la prévention et au soin des maladies. L'attention est ici portée sur la manière dont laquelle cette totalité signifiante et hiérarchisée s'exprime dans les pratiques des thérapeutes. Sur la base d'une étude de cas, l'article montre que souvent les thérapeutes cumulent plusieurs formations et pratiques plus ou moins hétérogènes afin de pouvoir intervenir sur le plus grand nombre possible de facteurs de la maladie : déséquilibre des éléments corporels, mauvais karma, influences planétaires néfastes, agressions par des puissances maléfiques.
      In Arakan, sickness-related conceptions and therapeutic practices issuing from Theravada Buddhism, astrology, spirits cult and medicine form a meaningful and hierarchical whole. This whole is meaningful because patients and healers consider that it is the combination of various conceptions and various practices which makes sense and which guarantees the succes of the healing treatement. The whole is hierarchical because conceptions and practices are organised into a hierarchy where Buddhism occupies an hegemonic position. Nevertheless, in the healing field its contribution is limited. Only if combined with astrological, medical,..practices, buddhist practices can contribute to the prevention and the healing of sickness. Our attention is focused on the way this meaningful, hierarchical whole takes form into the practices of arakanese healers. By illustrating a case study, this article shows that healers often comulate various eterogeneous learnings and practices in the aim of acting at different dimensions of sickness : unbalance between body's elements, bad karma, bad planetary influence, agressions by evil beings.
    • Nourrir la vie : éthique de la relation de soin chez les T'ai Dam du Nord-Laos - Natacha Collomb p. 55-74 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La notion de liang, commune aux langues tai, renvoie à une multiplicité de pratiques : nourrir, élever des animaux et des enfants, adopter, prendre soin de ses parents âgés et rendre un culte. Dans un premier temps, cet article propose d'explorer dans le contexte d'un village de riziculteurs t'ai dam du Nord Laos, le champ sémantique et les différentes pratiques auxquelles renvoie cette notion. Qu'il s'agisse des animaux, des humains ou des esprits, d'élevage, de soin ou de culte, liang implique toujours l'institution et le maintien d'une relation fondée sur le don, réel ou symbolique, de nourriture et appelant une certaine forme de réciprocité. La deuxième partie de l'article, consacré à trois études de cas relatant la difficulté à concevoir et à garder en vie des enfants, montrera que liang relève à la fois d'une aptitude, donnée ou acquise, et d'une valeur qui sont essentielles à la reproduction et bon déroulement du cycle de vie.
      Abstract : The notion of liang, common to all tai languages, denotes a multiplicity of practices : feeding, raising animals and children, adopting, taking care of one's elders, worshiping spirits. Firstly, this article proposes to explore, in the context if a rice-growing t'ai dam village of Northern Laos, the semantic field and variety of practices concerned by this notion. Whichever the beneficiary (animal, human or spirit) and whatever the action (raising, taking care or worshiping), liang always imply the initiation and the preservation of a relationship founded on the gift, real of symbolic, of food. Besides, it requires one sort of another of reciprocity. The second part of the article will be devoted to three case studies narrating difficulties encountered in the conception and raising of children. It will show that liang is all at once a given or achieved aptitude and a value essential to the reproduction and to the continuation of the life cycle.
    • Le Dr Nguyễn Văn Luyện et ses confrères - Laurence Monnais p. 75-95 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Constituant une première histoire de la médecine libérale indigène dans le Viêt Nam sous domination française, cet article revient sur certains acquis historiographiques et propose de nouvelles avenues pour enrichir la recherche sur l'histoire de la santé en contexte colonial. Il s'interroge d'abord sur les conditions et les motifs qui ont permis l'existence de cette communauté médicale a priori marginale ; il en établit ensuite les principales caractéristiques en termes de formation, de parcours professionnel et d'engagement médico-sanitaire et plus largement social. Ces médecins privés apparaissent alors comme des agents actifs, non seulement compétents mais inventifs, de la médicalisation coloniale dans l'entre-deux guerres, susceptibles d'avoir améliorer de façon substantielle la santé de la population colonisée. Pour donner corps et vie à cette médecine libérale, plusieurs de ses acteurs sont évoqués et en particulier le Dr Nguyễn Văn Luyện (1898-1946). Ces fragments biographiques permettent de révéler la polyvalence, l'expertise, le dynamisme et les engagements en santé publique et en matière de soins d'un nouveau groupe social attentif aux attentes de sa communauté, autant de manifestations probantes en même temps d'une demande en santé en mutation.
      This paper constitutes the first account on the history of Vietnamese private medical practice during the French domination over Indochina. It aims to revisit multiple historiographies and at the same time to suggest new ways of writing the history of colonial health and health care. First, I analyse the legal and political context in which Vietnamese private doctors could emerge as a professional and as a social group. Then I insist on the main characteristics of this medical community in terms of training, professional life and scientific and social activities. These Vietnamese doctors would appear as active agents and inventive experts who were to participate actively to the improvement of indigenous health. In order to better understand the activities of the group and their outcomes the paper will focus on one practitioner in particular, Dr. Nguyễn Văn Luyện (1898-1946). Luyện's biography helps to reveal Vietnamese doctors' polyvalence, expertise and dynamism both in terms of public health involvement and individual care ; in doing so one may be able to demonstrate that this new community of experts got in tune with the Vietnamese urban society it was supposed to care for, a society experiencing growing political, economic and social change at the time, especially during the interwar period.
    • Ethnographie d'un hôpital cambodgien - Céline Dumas, Anne-Laure Faurand-Tournaire p. 97-120 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Dès le protectorat français et depuis l'indépendance, l'hôpital a été la « vitrine » politique de santé au Cambodge. Aujourd'hui, l'hôpital fait l'objet d'enjeux politiques, économiques et sociaux qui traversent la société cambodgienne contemporaine. Cet article propose une analyse de l'espace physique et social qui régit le quotidien hospitalier dans le cadre d'une ethnographie d'une maternité de Phnom Penh. Une description ethnographique des espaces de l'hôpital permet de le définir comme un espace ouvert à compartiments clos ; espace ouvert à l'intérieur duquel se dessinent des pôles professionnels et domestiques ou en lien avec la saleté et la propreté. Les frontières entre ces différents pôles délimitent des espaces clos où les accès sont strictement contrôlés. Cet emboîtement des espaces permet de comprendre la dynamique de la gestion de l'espace physique mais également social. L'organisation hospitalière est régie par une double hiérarchie, à la fois professionnelle et sociale. Cette hiérarchisation se retrouve dans la répartition des tâches quotidiennes où le « sale boulot » demeure attribué au personnel au plus bas de l'échelle hospitalière et sociale. Si l'organisation sociale à l'hôpital reflète en partie la hiérarchie de la société cambodgienne, nos observations montrent que le jeu social est plus subtil, faisant parfois intervenir le pouvoir acquis par l'appartenance politique des soignants ou l'origine sociale des malades. De même, il n'est pas uniquement question de pouvoir et de hiérarchie dans les rapports sociaux intra-hospitaliers : les usages de l'argent et son partage entre les divers soignants estompent les rapports de pouvoir entre les personnels soignants et participent à l'élaboration de sociabilité soignante au sein de l'hôpital.
      In Cambodia, hospitals have been the stage of public health politics since the establishment of the French Protectorate. Today, hospital is still at the center of political, economical and social issues that spread across the whole Cambodian society. The theme of the present work is based on the ethnography of a public hospital in Phnom Penh, capital of Cambodia. Fieldwork was conducted in a maternity ward by two researchers. While the first fieldwork observations concentrate on the workers' tasks, the second ethnographic fieldwork, conducted in the delivery ward of this hospital, examines more specifically the medical staff work. The hospital space can be described as “an open space with closed sections”. Within this open space, some areas are characterised by cleanness/dirtiness polarity, as well as domestic/professional polarity. This polarization delimits margins within the hospital space and controlled closed sections, as the “in camera” of a delivery ward. This hospital space analysis points out some issues linked to the social control of space in a hospital. In addition, the study deals with social interactions that organize the health workers lives and work. A double hierarchy, both professional and social, governs the hospital work organization. This hierarchy is reflected through the analysis of the distribution of the dirty work in the day-to-day life of the wards. The assumption could be made that hospital hierarchy partially reflects the social Cambodian hierarchy itself. However, social interactions are more subtle and complex, since the hierarchy can be affected by health workers' length of service, their political affiliation or even the patients social status. Despite the weight of this hierarchy, hospital employees adopt strategies of financial cooperation among themselves, which contributes to create a healthworkers-specific sociability. Hence, we can say that social interactions within the hospital are largely defined by a complex series of interactions between hierarchy and social cooperation.
    • Muslim Midwives between Traditions and Modernities - Claudia Merli p. 121-135 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article traite de la vie et des activités des sages-femmes musulmanes de la province de Satun, en Thaïlande méridionale. Leur art a été presque exclusivement transmis en ligne maternelle et leur savoir traditionnel s'est trouvé modifié, transformé et réinventé sans jamais être abandonné, alors même que des connaissances et des techniques biomédicales leur ont été transmises lors de formations officielles. Ces sages-femmes locales combinent les connaissances nouvelles avec leurs pratiques plus traditionnelles telles que l'usage d'incantations, l'expertise rituelle et les massages pré- et post-partum. Elles conservent leur statut au sein de leur communauté grâce à leur capacité à se rattacher à la fois aux mondes traditionnel et biomédical. L'arrivée de nouveaux équipements et le poids du contrôle bureaucratique représentent de nouveaux éléments dans leur vie et entraînent un décalage avec la nouvelle génération des sages-femmes.
      This article portrays the life and activity of Muslim indigenous midwives in Satun province, Southern Thailand. Their art is transmitted almost exclusively through the maternal line and their traditional knowledge has been modified, transformed and reinvented but never abandoned, even as new biomedical information and techniques have been imparted during formal training. The indigenous midwives combine new knowledge with their more traditional practices such as use of incantations, ritual expertise, pre- and postpartum massages. They maintain their status in their communities thanks to their capacity to relate to both traditional and biomedical worlds. The reception of new equipment and the burden of bureaucratic control represent new elements in their lives and create a gap with the new generation of midwives.
    • Des hôtesses de karaoké à Phnom Penh - Pascale Hancart-Petitet p. 137-155 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Au Cambodge, dans un contexte alliant paupérisation et forte pression sociale à la consommation, des jeunes femmes issues de milieux ruraux viennent s'installer à Phnom Penh, la capitale, afin de trouver une activité permettant de subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille. Parmi elles, nombreuses sont celles qui, par l'intermédiaire d'un membre de leur réseau familial ou amical, ou à la suite d'une information glanée à l'occasion d'une rencontre sur place, trouvent une activité en tant qu'hôtesse de bar karaoké. Cette activité induit des changements corporels, sociaux et culturels divers pour ces jeunes femmes et modifie en partie leur rapport à leur féminité, à leur sexualité et à leur santé. Considérées par les acteurs de santé publique comme des « populations vulnérables », en particulier en raison de leur activité dans la vente de services sexuels, ces femmes sont, parfois, la cible d'activités de prévention et de soins en santé de la reproduction. Cette contribution approche, d'une part, certains aspects de la construction des politiques sanitaires dans le contexte de la prostitution au Cambodge. Par ailleurs, l'article vise à explorer la façon dont ces jeunes femmes s'accommodent de leur nouveau rôle et dont elles mettent en œuvre, négocient ou détournent les pratiques de soins recommandées en matière de prévention du VIH et des grossesses non désirées. Les données ethnographiques illustrent comment les migrations spatiales et sociales des femmes observées au Cambodge induisent des pratiques « inédites » en santé de la reproduction ainsi que des formes nouvelles de construction d'identité de genre et du corps féminin. Au-delà, cette contribution propose de revisiter le concept
      In Cambodia, young women from rural areas come to live in Phnom Penh, the capital city, in order to find an activity able to meet their needs and those of their families. Among them, many are those who find an activity as a hostess bar karaoke. This activity induced physical and social changes, for these young women and tends to modify their relation to their femininity, their sexuality and their health. Considered by public health actors as “vulnerable populations” because of their activity as sex worker, these women are sometimes targeted for prevention and care activities in reproductive health. This contribution approaches certain aspects of the construction of health policies in the context of sex trade in Cambodia. Furthermore, the article seeks to explore how these young women deal with their new role and how they implement or negotiate care practices related to HIV prevention and unwanted pregnancies. The issues raised highlight how social and spatial migrations of women observed in Cambodia induce “unprecedented” practices in reproductive health as well as new forms of construction of gender identity and female body. Beyond that, this contribution proposes to revisit the concept of “sexual economic exchange” in the Cambodian context.
    • Le pluralisme médicamenteux face à l'épidémie de VIH/sida au Viêt Nam - Marie-Ève Blanc p. 157-175 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article traite de la place du pluralisme médicamenteux au Viêt Nam dans le contexte de l'épidémie de VIH/sida et de la mise en place d'une nouvelle politique du médicament qui mène à la régulation du médicament traditionnel. Un des principaux problèmes dans la prise en charge du VIH/sida au Viêt Nam fut l'absence de médicaments appropriés, efficaces et accessibles. Contrairement à la Chine, la médecine traditionnelle au Viêt Nam ne s'est pas adaptée, ni n'a réussi à développer durablement de produits spécifiques. Pourtant, l'OMS favorise et incite les thérapeutes traditionnels à participer et à proposer des solutions et pas seulement dans le cadre de soins complémentaires ou palliatifs. On a pu parfois même observer des attitudes plutôt répressives de la part des autorités vietnamiennes à l'égard d'un médicament traditionnel qui n'était pas passé par l'evidence based medicine. En revanche, contrairement à la Chine, le Viêt Nam s'est orienté vers une production locale de médicaments génériques pour répondre aux besoins locaux et baisser le coût de la prise en charge du VIH. À l'aide d'une analyse de contenu de la presse vietnamienne sur le sujet nous tenterons de comprendre les enjeux politiques, économiques et culturels qui se cachent derrière le faible développement de médicaments traditionnels dans le cadre de la prise en charge du VIH/sida. Nous montrerons que l'occidentalisation pendant la période coloniale, l'ouverture du pays depuis le début des années 1990, la globalisation (vue ici comme la multiplication des échanges avec les pays occidentaux et l'intégration du Viêt Nam au reste du monde et à l'ASEAN) et la chaîne de production du médicament pharmaceutique ont modifié les pratiques de pluralisme médicamenteux ainsi que la politique nationale en matière de santé, avec des implications à plus ou moins long terme sur les pratiques populaires.
      This article deals with the place of drug pluralism in Viêt Nam in the context of HIV/AIDS epidemic and the implementation of a new policy on pharmaceuticals which leads to the regulation of the traditional medicines. One of the principal problems in the management of HIV/AIDS in Viêt Nam was the absence of adapted, effective and accessible drugs. On the other hand, contrary to China, Viêt Nam moved towards a local production of generic drugs to meet the local needs and to lower the cost of HIV/AIDS treatment and care. Using a Vietnamese newspaper content analysis on this subject, we will try to understand economic, cultural and political issues behind the weak development of traditional drugs within the framework of HIV/AIDS management. We will show how the Westernisation during the colonial period, the opening of the country since the 1990's, the globalisation (seen here like the multiplication of the exchanges with the Western countries and the integration of Viêt Nam to the rest of the world and the ASEAN) and the life-cycle of pharmaceutical drugs, modified the recourse to drug pluralism as well as the national policy regarding health, with implications on the people's practices (ways to heal) in the medium and long term.
    • Anthropologie et santé en Asie du Sud-Est - Anne Yvonne Guillou, Evelyne Micollier p. 177-193 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article, sous forme de bilan et perspectives, retrace la constitution progressive d'un champ de recherche spécifique : celui de la santé, de la maladie et des soins, envisagé ici principalement du point de vue historique et anthropologique. En identifiant les courants de ce champ assez récent, l'article souligne les « moments scientifiques » significatifs, évoque les thématiques privilégiées, l'évolution des problématiques ainsi que les principales avancées en Asie du Sud-Est. Cette aire géographique se révèle relativement peu explorée. Découpé de façon à la fois chronologique et thématique en référant à des ouvrages-clés, l'article montre l'étendue et la richesse des questionnements, comme le dynamisme de la discipline.
      Based on both results and prospects, this article traces the gradual construction of a specific field of research, namely, the field of health, disease and care, mainly approached from historical and anthropological viewpoints. By identifying the key research schemes and dynamics of this latter, this work emphasizes significant scientific steps and shifts as well as its major breakthroughs in Southeast Asia. Such lines of research are relatively less explored in this geographical area than others. Following a chronological order in conjunction with a thematic one, while referring to key studies, the article demonstrates the depth and wealth of the debates, as well as the current vitality of this discipline.
  • Notes

  • Comptes rendus