Contenu du sommaire : Faut-il « désoccidentaliser » l'humanitaire ?
Revue | Humanitaire |
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Numéro | no 24, mars 2010 |
Titre du numéro | Faut-il « désoccidentaliser » l'humanitaire ? |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Éditorial
- « Désoccidentaliser » n'est pas renoncer - Pierre Micheletti
Retour sur
- Séisme d'Haïti : l'urgence en plein chaos - Sandra Rude Au moment de la rédaction de cet article, le bilan officiel du tremblement de terre du 12 janvier à Haïti s'élève à 230 000 victimes, 300 000 blessés et 1,2 million de sans-abri. MDM a réagi immédiatement en envoyant une équipe d'urgence le surlendemain du séisme.
- Séisme d'Haïti : l'urgence en plein chaos - Sandra Rude
Dossier
table ronde
- Faut-il « désoccidentaliser » l'humanitaire ? Table ronde organisée le 4 février 2010 Animée par Pénélope Larzillière et Pierre Micheletti (Avec :) Bernard Hours, anthropologue Frédéric Jacquet, médecin de santé publique, secrétaire général de Médecins du Monde, responsable de missions RDC et Rwanda Marcel Kabanda, président de Ibuka France Michel Sauquet, Institut de recherche et débat sur la gouvernance (IRG) et enseignant à Sciences-Po Paris Michel Galy, sociologue, revue Cultures et Conflits
- Faut-il « désoccidentaliser » l'humanitaire ?
- L'aide humanitaire internationale non-gouvernementale : un monopole occidental - Marie Bazin, Antoine Fry, Pierre Levasseur En matière d'aide humanitaire d'urgence, l'omniprésence quasi-exclusive des ONG du Nord dans toutes les régions du monde traduit un véritable monopole occidental. Un tel monopole passe la plupart du temps pour « normal » tant la conception de l'humanitaire qui le sous-tend est littéralement « occidentale », c'est-à-dire liée à l'histoire de l'Occident et aux valeurs qui s'y rattachent. On peut même se demander dans quelle mesure l'humanitaire ne représente pas dans l'inconscient collectif de nos sociétés la continuation de cette « mission civilisatrice » dont l'Occident s'est longtemps cru le porte-étendard. De manière plus factuelle, il ne fait pas de doute que l'humanitaire présente une double caractéristique de plus en plus problématique : une aide du Nord essentiellement orientée vers le Sud et une dépendance de celui qui est aidé envers celui qui aide.
- Au risque du refus ? - Pénélope Larzillière, Michel Galy Les ONG sont confrontées de façon croissante à des réticences, des réactions de refus voire d'hostilité sur leurs terrains d'opération. Leur personnel peut être pris comme cible, l'utilité de leurs programmes remise en cause, les objectifs exacts de leur intervention questionnés. Contestant leur volonté de neutralité, les détracteurs des ONGsoulignent les liens avec les États anciennement colonisateurs ou les considèrent comme le poste avancé d'un impérialisme occidental.
- Ma rencontre avec l'Humanitaire - François-Xavier Ngarambe Rencontre ambiguë, douloureuse même, que celle de François-Xavier Ngarambe avec l'humanitaire. L'ancien président d'Ibuka au Rwanda, une association de rescapés du génocide perpétré contre les Tutsis en 1994, nous livre un témoignage personnel qui en dit long sur le ressentiment que peuvent provoquer les ONG occidentales.
- La perception de MSF sur les terrains d'intervention : le cas du Niger - Caroline Abu-Sada En juin 2007, MSF Suisse a lancé un projet de recherche sur la perception de l'action humanitaire en général et celle de MSF Suisse en particulier, dans un ensemble de contextes où l'organisation intervient. Dix pays ont été étudiés : Niger, Cameroun, Liberia, Kenya, Ouganda, Palestine, Irak, Jordanie, Guatemala et Kirghizistan. L'étude cherchait à comprendre comment l'ensemble des acteurs impliqués dans un projet médical d'urgence ou de moyen terme (les équipes, nationale et expatriée, les patients, la population, les autres ONG locales et internationales, les agences des Nations unies, les autorités politiques, de santé, religieuses, etc.) perçoit ce projet et l'organisation qui le met en place. Sachant que MSF, en sa qualité d'organisation dite « dunantiste », prône une action humanitaire basée sur les principes d'indépendance, de neutralité et d'impartialité, une partie des questions portait également sur ces derniers.
- « S'appuyer sur la force et l'énergie des populations affectées » - Alok Mukhopadhyay
- La désoccidentalisation, vue du terrain - Stéphane Vinhas En lettres rouges, le titre du livre de Pierre Micheletti interpelle : Humanitaire, s'adapter ou renoncer. Ce dilemme, ce choix darwinien est posé comme une affirmation, non une interrogation. Renoncer, cela signifie la mort de l'action – et la tranquillité de l'âme ? –... S'adapter alors, oui, mais comment ? Pierre Micheletti, qui a consacré sa vie à l'humanitaire, sait de quoi il parle. Il a résumé fort bien, à mon sens, les difficultés auxquelles peuvent être confrontés les humanitaires d'aujourd'hui, ainsi que les diverses voies à prendre. Pour ma part, je souhaiterais revenir sur certains points de son livre qui ont fait écho à mon expérience de terrain.
- « Il ne s'agit pas de désoccidentaliser l'humanitaire mais de considérer que des formes d'entraide se développent ailleurs et qu'elles n'ont pas moins ni plus de légitimité » - Rony Brauman Entretien avec Rony Brauman, ancien président de Médecins sans frontières (MSF), directeur de recherches à la Fondation MSF et professeur associé à l'Institut d'Etudes Politiques de Paris.
Nouveaux champs de l'humanitaire
- Humanitaires, verts et alters ? - Christophe Buffet Au-delà de l'échec des négociations, le Sommet de Copenhague a montré une forte mobilisation de la « société civile » qui poursuit une forme de reconfiguration, en particulier entre les pôles environnementaliste, humanitaire/développement et altermondialiste. Entre coopération et distinction, enjeux locaux et globaux, des liens se tissent non seulement pour des plaidoyers communs mais également des actions de terrain. Les humanitaires sont amenés à reconsidérer leurs réseaux traditionnels, voire leurs modes d'action.
- Humanitaires, verts et alters ? - Christophe Buffet
Lire, écouter, voir
- Défense civile - Karl Blanchet
- Entre ombres et Lumières - François Rubio
- Sept médecins, un pharmacien, trois sociologues - Nelly Staderini
- Redonner corps aux victimes - Denis Maillard