Contenu du sommaire : Quel modèle économique pour quel modèle de solidarité ?
Revue | Humanitaire |
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Numéro | no 39, novembre 2014 |
Titre du numéro | Quel modèle économique pour quel modèle de solidarité ? |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Éditorial
- L'argent, nerf de l'humanitaire ? - Christophe Adam, Olivier Lebel p. 2-3
Retour sur...
- La Grande Guerre et la philanthropie - Francisco Rubio p. 4-9
Dossier
Table ronde
- Quel modèle économique pour quel modèle de solidarité ? - Pascal Canfin, Olivier Kayser, Olivier Lebel, Christophe Courtin, Christophe Adam p. 12-35
- Médecins du Monde : une stratégie de développement au service du changement social - Christophe Adam, Luc Evrard p. 36-45 Emblématique de ces French doctors qui inventèrent un modèle économique de la solidarité fondé en grande partie sur le financement citoyen, l'association Médecins du Monde tente de composer avec une réalité plus complexe. Entre doutes quant à la pérennité des dons de particuliers et des subventions publiques et ouverture aux financements des entreprises, les deux auteurs retracent l'itinéraire d'une association de médecins d'un monde qui change, mais qu'ils ne désespèrent pas de changer…
- ECHO octroie ses financements, non pas en fonction de ses partenaires mais des besoins sur le terrain - Jean-Pierre Buisseret, Boris Martin p. 46-49
- De la charité au marché du bien : les mutations de la collecte de fonds - Jean-François Riffaud p. 50-57 Qu'on l'accepte ou non, que l'on s'en méfie ou qu'on lorgne les financements à en attendre, la collecte de fonds connaît d'incontestables mutations. Depuis Internet et les sites de crowdfunding, en passant par l'Ice Bucket Challenge jusqu'aux partenariats avec des entreprises ou leurs fondations, l'auteur estime qu'il y a plus d'opportunités à en attendre que de craintes à nourrir.
- Secteur privé et humanitaire : quelles relations ? - Myriam Bincaille p. 58-63 Depuis quelques années, les fondations sont l'une des modalités par lesquelles les entreprises s'investissent – certains diraient « investissent » – dans la solidarité, que ce soit par des actions directes sur le terrain, le financement d'ONG ou le mécénat de compétences. Du côté des associations, la méfiance domine toujours, puisant en partie à la source d'une méconnaissance réciproque, voire d'une hostilité historique. L'auteure lève ici une partie du voile sur ce que peuvent être à la fois l'analyse, les actions et les intentions d'une fondation.
- Les ONG, cheval de Troie du néolibéralisme ? - Caroline Broudic p. 64-75 L'article qui suit offre un regard résolument global et critique, décryptant à travers l'exemple de la protection sociale – pourtant a priori peu suspecte de menées libérales – des logiques systémiques auxquelles les ONG prêteraient, malgré elles, leur concours. Ce faisant, l'auteure pourrait bien nous aider à comprendre, par un détour par les politiques de développement, ce qui se joue dans la « libéralisation de l'humanitaire ».
- Nous sommes une ONG qui a de nombreuses entreprises à son service - A. Mushtaque R. Chowdhury, Boris Martin p. 76-81 A. Mushtaque R. Chowdhury est professeur en santé populationnelle et familiale, vice-président et directeur exécutif par interim de BRAC (Bangladesh Rural Advancement Committee). Basée à Dacca, cette véritable institution – presque aussi puissante et ancienne que l'État bangladais lui-même – est un modèle original d'entreprise sociale combinant forme commerciale et statut d'ONG. Implantée dans les 64 districts du pays où elle déploie un large éventail d'activités, de la microfinance à la santé en passant par l'éducation, elle est également présente dans une dizaine de pays étrangers. Avec 120 000 salariés déclarés et 126 millions de bénéficiaires, on dit d'elle qu'elle est la plus grande ONG au monde.
- Le financement participatif est-il le futur de la solidarité ? - Arnaud Poissonnier p. 82-87 Dernier regard d'un de ces « nouveaux acteurs » de la solidarité, celui d'un site de crowdfunding. Cette forme de financement participatif qui s'est fait connaître en soutenant des projets artistiques est également de plus en plus utilisée pour appuyer des projets humanitaires. Elle pourrait bien, à terme, selon l'auteur de cet article, reconfigurer le « marché du don ».
Tribune
- WWW : What a wonderful world - Patrick Beauverie, Xavier Carrard, Charline Ferrand p. 88-95 Dans la gestation en cours d'un monde nouveau – à moins qu'il ne s'agisse d'une révolution, au sens physique, de l'ancien –, pour Médecins du Monde comme pour d'autres associations, l'écart semble se creuser entre elles et le monde réel. Pour autant, c'est moins cet écart qui doit inquiéter que la perspective qu'il aille encore et toujours croissant et que, chemin faisant, les associations, faute d'en avoir conscience, ne sachent pas y répondre. À cet égard, la réflexion que Médecins du Monde mène en interne depuis plusieurs mois sur son projet associatif, condensé des valeurs qui fondent l'ONG, peut intéresser l'ensemble du milieu de la solidarité.
- WWW : What a wonderful world - Patrick Beauverie, Xavier Carrard, Charline Ferrand p. 88-95
Reportage
- BRAC : l'ONG-monde - Boris Martin p. 96-103 La plus grande ONG du monde est bangladaise… et le monde entier l'ignore. Ce n'est qu'une question de temps. La réussite de BRAC (Bangladesh Rural Advancement Committee) est telle que sa réputation franchit peu à peu les frontières. Au diapason de ses actions qui, d'abord circonscrites au « pays du Bengale », essaiment dans une dizaine d'autres pays d'Asie, d'Afrique et des Caraïbes. Retour sur une success-story.
- BRAC : l'ONG-monde - Boris Martin p. 96-103
Lire, écouter, voir
- La défaite des « think tanks » ? - Francisco Rubio p. 114-115
- Hommes révoltés et perdants magnifiques - Boris Martin p. 115-117