Contenu du sommaire : L'Allemagne et l'Europe. / La déprise de l'Empiire napoléonien en Allemagne en 1813
Revue | Revue d'Allemagne |
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Numéro | Tome 47, N°1, janvier-juin 2015 |
Titre du numéro | L'Allemagne et l'Europe. / La déprise de l'Empiire napoléonien en Allemagne en 1813 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Dossier : L' Allemagne et l'Europe
- Dossier dirigé par Sylvain Schirmann- Introduction - Sylvain Schirmann p. 3
- L' Allemagne et la puissance en Europe - Christian Lequesne p. 5 L'Allemagne réunifiée connaît une renaissance de sa puissance en Europe depuis 1989, dont elle ne sait pas toujours que faire. Dans un monde globalisé où l'économie devient un attribut essentiel, l'Allemagne peut être décrite comme la puissance de facto de l'Europe, ce qui lui confère de nouvelles responsabilités qu'elle doit assumer. Pour autant, l'Allemagne n'a pas renoncé à certaines restrictions (notamment militaires) que lui impose son histoire, ce qui fait d'elle une puissance particulière en Europe.Reunified Germany is experienced a revival of its power in Europe since 1989. Germany does not always know how to behave with this power revival. In a globalized world, where economy has become a major attribute of power, Germany can be described as the de facto power of Europe, with an obligation to fulfil new responsibilities. However, Germany has not renounced to a certain number of limits (for instance in the military field) coming from its history. It makes Germany still a special country regarding the exercise of power in Europe.
- Parés pour l'avenir ? La soutenabilité du modèle allemand en question - Claire Demesmay et Barbara Kunz p. 15 Cet article analyse la façon dont des acteurs économiques allemands voient les défis auxquels leur pays, et plus largement l'Europe, sont confrontés ; mais aussi les risques et les chances qu'ils associent à l'avenir. L'attitude optimiste des personnes interrogées ne signifie cependant pas qu'elles n'ont aucune inquiétude concernant les prochaines années et décennies.Le premier de ces défis, qui est en même temps une particularité allemande, renvoie à la transition démographique – ses conséquences sont loin de se limiter au marché du travail. Les questions liées à l'énergie et à la politique énergétique suivent de très près : le tournant énergétique apparaît comme un projet politique très ambitieux, qui comporte une véritable charge explosive pour la politique intérieure allemande et aura de très importantes conséquences sur la puissance économique du pays. Au-delà, la crise qui touche la zone euro est un sujet de préoccupation pour la plupart des acteurs économiques, qui souvent s'interrogent sur la pérennité et la poursuite de l'intégration européenne.
- Réformer la gouvernance de la zone euro : le dilemme allemand - Yves-Sven Rittelmeyer p. 25
- Au nom de l'Europe. Les fondations politiques allemandes face à l'intégration européenne - Dorota Dakowska p. 37
- Les syndicats allemands et l'Europe - Christine Aquatias p. 47 L'engagement des syndicats allemands dans la construction européenne et dans la coordination syndicale au niveau européen est une constante de l'action de la Confédération allemande des syndicats, le DGB, depuis sa fondation en octobre 1949. Les mesures que le DGB propose fin 2012 dans son Plan Marshall pour l'Europe afin de rétablir l'investissement, la croissance et l'emploi en Europe peuvent également être replacées dans cette perspective historique. Pour autant, les stratégies nationales des syndicats composant le DGB (« corporatisme concurrentiel » puis « corporatisme de crise ») ont contribué depuis le traité de Maastricht à l'aggravation du déséquilibre en matière d'économie réelle entre l'Allemagne et ses partenaires de la zone euro. Au vu des dernières évolutions de la crise de la dette, des mesures adoptées dans certains pays en échange de leur sauvetage financier par l'Union et de la dégradation des positions syndicales que ces mesures impliquèrent dans ces pays, les directions de certains syndicats allemands semblent, au nom de l'avenir des syndicats en Europe, vouloir adapter leur politique « intérieure » et combler leurs lacunes stratégiques en matière de politique européenne. De la difficulté d'articuler intérêts nationaux et intérêts supranationaux…
- La politique à l' Est de l'Allemagne unifiée. Changements dans la continuité ou l' Ostpolitik à l'épreuve de la crise ukrainienne - Stephan Martens p. 59
- Grenzüberschreitende Zusammenarbeit in Europa als mittel der "kleinen" deutschen Außenpolitik : das Beispiel des oberrheins - Birte Wassenberg p. 77
- Wie viel Gemeinsame Sicherheits- und Verteidigungspolitik verträgt die Europäische Union ? Ein Zwischenruf aus historischer Sicht - Jürgen Elvert p. 97 Sur l'arrière-plan de l'évolution de la politique étrangère européenne depuis la fin du XIXe siècle, cet article se propose, d'une part de montrer comment s'est constitué un système normatif relevant du droit international et servant de règles à la politique étrangère européenne pour la résolution des crises, d'autre part de rappeler les causes de la mise en commun de certains domaines politiques, ce qui engagea le processus d'intégration européenne. Compte tenu des infractions systématiques au droit international et à d'autres normes juridiques par la Russie, l'auteur plaide en outre pour la mise en commun des politiques de sécurité et de défense européennes et soutient par là les demandes du président de la Commission européenne Juncker de début mars 2015.
Dossier : La déprise de l'Empire napoléonien en Allemagne en 1813
- Dossier dirigé par Nicolas Bourguinat- Présentation - Nicolas Bourguinat p. 111
- L'historiographie allemande et le mythe d'une "guerre de libération" en 1813. Le cas du royaume de Westphalie - Armin Owzar p. 117
- "Le roi appela et ils accoururent tous". Les provinces prussiennes cédées en 1807, dans la guerre de 1813-1814 - Nicola Todorov p. 135
- Entre opposition et intégration. Les départements du Rhin dans la première phase de la restauration (1814-1832) - Gabriele B. Clemens p. 151 Entre 1794 et 1814, la rive gauche du Rhin changea deux fois de régime politique : sous la Révolution puis au congrès de Vienne. À la fin du XIXe siècle, l'historiographie allemande la considéra comme le bastion avancé de la germanité, mais l'analyse historique récente retire une impression plus mitigée des traces écrites laissées par les cadres de l'administration et de la justice ou les bourgeois, notamment dans les territoires attribués à la Prusse en 1815. L'attachement à l'État ne se définissant alors pas en termes nationaux, les Français avaient été jugés à leur comportement, notamment aux réformes qu'ils avaient introduites (modernisation juridique, vente de biens nationaux) qui trouvèrent un écho favorable dans la population. Le passage à l'administration prussienne en 1815 ne se fit pas sans controverses, qui poussèrent le nouveau pouvoir à entériner les transferts de propriété et à ne pas restaurer complètement l'ancienne prééminence de la noblesse. Des difficultés économiques dues au coût des guerres contre Napoléon et aux mauvaises récoltes achevèrent de rendre le retour à l'Allemagne moins attractif que le souvenir de l'annexion française.
- Des alliés aux ennemis : le rôle des forces de la Tierce Allemagne dans les occupations du territoire français (1814 et 1815-1818) - Christine Haynes p. 163 Pendant la déprise de l'Empire en 1814 et encore en 1815-1818, les envahisseurs prussiens et, dans une moindre mesure, autrichiens sont connus pour avoir été particulièrement violents envers les Français. Moins bien étudiées sont les forces de la « Tierce Allemagne » dans les occupations de France en 1814 et 1815-1818. Employant des archives policières et judiciaires locales et nationales, ainsi que des documents militaires allemands, cet article analyse les cas de trois petites puissances qui ont participé à ces occupations : la Saxe, la Bavière et le Wurtemberg. Décrivant les rapports entre occupants et occupés dans leurs zones, il montre que ces anciens alliés étaient aussi durs avec les Français que leurs ennemis traditionnels.During the collapse of the Empire in 1814 and again in 1815, the Prussian and, to a lesser extent, the Austrian invaders are known to have been particularly violent toward the French. Less well studied is the role of forces from the “Third Germany” in the occupations of France in 1814 and 1815-1818. With the help of local and national police and judicial archives as well as German military records, this article examines the cases of three smaller powers involved in these occupations: Saxony, Bavaria and Württemberg. Describing the relations between occupiers and occupied in their zones, it argues that these former allies were no more friendly toward the French than their long-time enemies.
- La réception mémorielle allemande de la campagne de Russie des soldats westphaliens après 1813 - Anika Bethan p. 177
- Mémoires, mythes et relecture de la bataille de Leipzig en Allemagne de 1813 à 1871 - Jérôme Schweitzer p. 185
- Réciter , chanter et mettre en scène. Les enjeux des "guerres de libération" dans la culture scolaire en Allemagne (1814-1913) - Bettina Severin-Barboutie p. 195
Varia
- Les maires des grandes villes allemandes - un réseau de sociabilité contre le national-socialisme ? - Sylvie Wüstefeld p. 211
- L'intelligentsia littéraire est-allemande et la chute du mur de Berlin : un discours sur soi - Carol-Ann Bellefeuille p. 225 À l'automne 1989, alors qu'une vague de protestation populaire déferle sur la République démocratique allemande (RDA), l'intelligentsia littéraire de ce pays s'implique dans les manifestations populaires plus par l'écrit que par l'action. Se proclamant tour à tour victime du régime, dissidente et porte-parole de la population en colère, elle développe cependant un discours qui se rapproche plus de celui de l'État-Parti que de celui des citoyens. Cet article propose une lecture critique des textes et déclarations des écrivains de RDA dans la foulée de la chute du mur de Berlin, en prenant soin de relever les ambiguïtés qu'ils ont alors passées sous silence.In fall 1989, when a wave of popular protest sweeps over the German Democratic Republic (GDR), the East German writers get involved more by writing than by acting. They describe themselves as victims, dissidents and representatives of an angry population, but develop nevertheless a discourse that is similar to the one of the State and which designates the citizens as « traitors » and « bad socialists ». This article offers a reading of the texts and declarations of the East German writers in the wake of the collapse of the Berlin Wall and addresses the ambiguities they then ignored.
- Chronique juridique - La nouvelle réglementation allemande sur les énergies renouvelables - Sandie Calme p. 243
- In memoriam : Jacques Bariety (1930-2014) - p. 249
- Appels à contributions. L'année 1917 en Europe - p. 271