Contenu du sommaire : Réseaux et frontières, Internet aux marges

Revue Annales de géographie Mir@bel
Numéro no 645, 2005/5
Titre du numéro Réseaux et frontières, Internet aux marges
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Réseaux et frontières: Internet aux marges - Gabriel Dupuy p. 467-470 accès libre
  • Articles

    • Internet, un réseau sans frontière ? Le cas de la frontière franco-belge - Isabelle Scherrer p. 471-495 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Résumé Le présent article s'intéresse au paradoxe d'un réseau mondial — Internet — confronté à une frontière nationale: il met en évidence et étudie l'existence d'un «effet frontière». L'étude est fondée sur le constat d'un différentiel dans l'organisation du réseau Internet en Belgique et en France, et s'inscrit dans le contexte d'une continuité du tissu urbain de part et d'autre de la frontière franco-belge. La frontière est bien présente au sein du réseau Internet: bien qu'imperceptible à l'utilisation, elle constitue néanmoins une barrière, à différents niveaux (technique, économique, politique, réglementaire, administratif…). Le réseau Internet présente deux fonctionnements nationaux distincts qui s'articulent parfaitement bien avec le minimum de relations.
      This article focuses on the paradox of a world-wide network — Internet — when confronted to national border. The research is based on the finding of a differential in the organization of the network in Belgium and in France, in places where an urban continuum exists in the regional borderland. Indeed, the border exists within the network: although it is transparent for the users, it however forms a barrier on different levels (technical, economical, political, administrative…). Internet network shows two national and separate organizations which work perfectly well with a minimum of relations.
    • L'inscription spatiale de l'insularité: la Corse séparée de la France – sur le Web - Marina Duféal p. 496-509 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Résumé Cet article propose une lecture géographique de la diffusion d'une innovation, Internet, en s'intéressant à la propagation des sites web dans les lieux et dans les secteurs d'activités économiques des villes corses. Cette double facette dans la diffusion des sites est ici mesurée en mettant à jour sa singularité en Corse où les dynamiques spatiales et sectorielles virtuelles se distinguent de celles mises à jour dans les régions continentales du Languedoc-Roussillon et de Provence-Alpes-Côte d'Azur. L'objectif de ce travail est de montrer que les sites web peuvent être appréhendés comme de véritables « objets géographiques», marqueurs de l'espace et des territoires, de leurs caractéristiques et de leurs dynamiques, et qu'à ce titre l'insularité détient une inscription particulière dans cet espace virtuel.
      This article proposes a geographer's reading of the spatial diffusion of websites. In Corsica's cities, it can be seen as an innovation that first spread in specialized economical and industrial places. This double take leads us to the complexity of the web's growth on the island, focusing on the activity sectors and spatial diffusions at different scales (micro and meso). This study aims at developing profile areas, materialized or not, that reflect discrepancies between geographical spaces and their virtual representations in the cyberspace. From a web analysis perspective, it tries to understand the spatial diversity of the dynamics between Corsica and the French continental regions of Languedoc-Roussillon and Provence-Alpes-Côte d'Azur. Our hypothesis is based on the assumption that websites are highly geographical and that their diffusion reflects current spatial contrasts and differences. In this, we would like to show how insularity (of Corsica) can be regarded as singular phenomena in web sites space (cyberspace).
    • Globalisation, civilisation des services et Internet: nouvelles perspectives de développement régional pour les Départements Français d'Amérique ? - Éric Lambourdière p. 510-530 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Résumé L'intégration des réseaux logistiques, sous-tendus par les technologies de l'information et de la communication (notamment Internet), permet désormais aux grandes entreprises de gérer de manière efficiente d'impressionnants flux physiques, financiers et informationnels, dûs principalement à l'atomisation et à l'éparpillement de leurs activités dans le monde. D'aucuns, à juste titre, voient là un bon moyen pour les PME (Petites et Moyennes Entreprises) de l'espace mondial d'intégrer d'une manière beaucoup plus active les réseaux de valeur développés par les firmes transnationales. D'autres y voient, pour les territoires dont la dynamique socio-spatiale est peu enviable, la possibilité d'améliorer leur performance dans la globalisation. Les PME des Départements Français d'Amérique (DFA), en l'occurrence la Guadeloupe, la Guyane et la Martinique, dont les productions sont peu compétitives sur le marché mondial, pourraient elles aussi bénéficier des avantages qu'offre le réseau Internet tels que la diminution des coûts logistiques, des coûts publicitaires, ou de recherche d'information, facteur de performance ô combien important pour les entreprises dans la nouvelle économie. De nombreuses PME de l'espace caribéen semblent déjà, quoiqu'avec des niveaux de qualité de service inégaux, tirer pleinement profit des technologies de l'information et de la communication dans le secteur de la finance internationale. L'inventivité et l'esprit d'entreprise individuels dont font preuve certains acteurs de ces territoires leur permettent en effet de prendre part activement aux réseaux financiers tissés par les opérateurs financiers internationaux. Les DFA sont bien connectés au réseau Internet. La fracture numérique — digital divide — tant redoutée n'a donc pas eu lieu. Or plusieurs obstacles empêchent les Départements Français d'Amérique de bénéficier pleinement des opportunités de la nouvelle économie. L'article les décrit et s'efforce d'en analyser la consistance.
      The integration of logistical networks, underlain by information and communication technology (ICT), most notably the Internet, allows large enterprises to manage efficiently the impressive physical, financial and informational fluxes, resulting from the atomization and to the spreading of their activities in the World. Some people, understandably, see this as a good means for the SME (small and middle-sized enterprises) to integrate more actively valuable networks developed by transnational businesses. Others see the possibility for the territories whose socio-spatial dynamics are rather gloomy, to improve their performance in Globalization. The SMEs of the French overseas departments in South America and the Caribbean, that is Guadeloupe, Guiana and Martinique, whose productions are not very competitive on the world market, could also benefit from the advantages offered by the Internet network; advantages such as the reduction of logistical and advertising costs, or of information research, a performance factor ever so important for enterprises in the new economy. Numerous SMEs in the Caribbean seem to take advantage of the information and communication technologies in the international finance sector, although with differing levels of quality service. Individual resourcefulness and enterprise spirit shown by certain actors in these territories, allow them to take part actively in the financial networks woven by international financial operators. The overseas French Departments in South America and the Caribbean are well connected to the Internet network. The dreaded numeric fracture (digital divide) therefore, did not occur. However several obstacles prevent the French overseas departments from benefiting fully from the opportunities of the new economy. The article describes these obstacles and endeavors to analyze their consistence.
    • Réseaux et frontière: le résistible développement des NTIC à Saint-Pierre et Miquelon - Gabriel Dupuy p. 531-549 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Résumé Situé à plus de 4500 km de la métropole mais seulement à une vingtaine de kilomètres du continent américain, le territoire de Saint-Pierre et Miquelon pourrait bénéficier des réseaux modernes d'information et de communication pour vaincre l'isolement et retrouver un développement économique anéanti par la crise de la pêche. À Saint-Pierre et Miquelon, l'équipement numérique et l'accessibilité aux réseaux sont relativement satisfaisants. Cependant contrairement à ce que l'on observe sur d'autres terrains similaires (Islande, Féroé), il n'y a pas là de véritable projet de développement fondé sur les possibilités des NTIC. La taille réduite de ce territoire de 6300 habitants est certes un handicap. Toutefois celui-ci pourrait être surmonté par une relation plus étroite avec le tout proche voisin Nord-américain. Or malgré quelques réalisations ponctuelles, tout se passe comme si la frontière était trop difficile à franchir par les réseaux. L'article en explique les raisons et conclut sur les possibilités de dépasser cette résistance frontalière dans un prochain avenir.
      The French territory of Saint-Pierre and Miquelon (SPM) is located at more than 4.500 km from France, but is at only 20 km from North America. SPM inhabitants and firms could have taken advantage of the ICT networks to break away from remoteness and to fostering the local economy, weakened by the fishery crisis. Although computers are available of Internet connection is regular, one cannot observe large ICT based projects like in other comparable places (Iceland, Faroe Islands, for example). The small size of this territory of 6.300 inhabitants is without a doubt an obstacle to such a development. But a closer relationship with Canada (Newfoundland) could be a good opportunity for extending ICT networks, improving performance and developing the use of new technologies. Some cross-border solutions have already been found in a few specific cases. But the French/Canadian, European/American border remains the real obstacle hindering major projects. The article explains the reasons why, there and in ICT field, the border seems so difficult to cross. The conclusion is a little more optimistic, looking about future ICT development in SPM.
    • Internet et ses frontières en Afrique de l'Ouest - Éric Bernard p. 550-563 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Résumé Cet article se propose d'explorer le mythe de l'Internet sans frontières à partir de l'espace ouest-africain. Les réseaux électroniques qui ont irrigué l'Afrique de l'Ouest ont en effet toujours été caractérisés par des nœuds de transit situés hors du continent africain, y compris pour les transferts intraafricains. La différence géographique entre les frontières territoriales et les frontières électroniques souligne une dimension désormais importante de la société de l'information: l'existence de territoires frontaliers non-contigus dont les postes frontières sont mouvants mais néanmoins effectifs.
      Looking out from West-African space, this paper aims at exploring the myth of a borderless Internet. The electronic networks existing in West Africa have always been characterized by nodes located outside the African continent, even in the case of intra-African transfers. The geographical difference between territorial boundaries and electronic boundaries highlights an important aspect of the information society: the existence of non-contiguous border space whose border posts are effective, while moving.
  • Notes

  • Comptes rendus