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Revue | Africana Linguistica |
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Numéro | n°21, 2015 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Articles
- A Surface Constraint in Xitsonga *Li - William G. Bennett, Seunghun J. Lee p. 3-27 Cet article suggère qu'il existe dans la langue xitsongaune contrainte de surface d'opposition à la séquence phonotactique [ li]. La thèse de cette contrainte est étayée par plusieurs séries de changements synchroniques et diachroniques, identifiés individuellement dans de précédents travaux (Baumbach 1974, 1987 ; du Plessis et al. 1995) et confirmés par nos propres données. Nous observons qu'un changement synchronique de / l/ en [ r] devant [ i] – apparaissant dans un large éventail de morphèmes – concorde avec des restrictions d'occurrence lexicale et des changements diachroniques qui ont retiré de la langue des séquences / li/ présentes autrefois. Nous voyons dans ces diverses stratégies visant à éviter les séquences [ li] de surface un cas de «HOP-HOT » (hétérogénéité de processus/ homogénéité de cible) dans le sens de la Théorie de l'Optimalité (Prince & Smolensky 1993/ 2004), et arguons qu'elles fournissent la preuve d'un cadre phonologique basé sur des contraintes classées, violables.This paper proposes a surface constraint against the phonotactic sequence [ li] in Xitsonga. This constraint is supported by multiple lines of synchronic and diachronic evidence, individually identified in some previous work (Baumbach 1974, 1987 ; du Plessis et al. 1995) and supported in our own data. We observe that a synchronic change of / l/ to [ r] before [ i]— apparent in a wide range of morphemes— dovetails with lexical occurrence restrictions, as well as diachronic changes that removed historical / li/ sequences from the language. We understand these various strategies for avoiding surface [ li] sequences as a case of ‘ Heterogeneity of Process/ Homogeneity of Target' (‘ HOP-HOT') in the sense of Optimality Theory (Prince & Smolensky 1993/ 2004), and argue that it provides evidence for a phonological framework based on ranked, violable constraints.
- L'impersonnalité dans les langues de la région sénégambienne - Denis Creissels, Sokhna Bao Diop, Alain-Christian Bassène, Mame Thierno Cissé, Alexander Cobbinah, El Hadji Dieye, Dame Ndao, Sylvie Nouguier-Voisin, Nicolas Quint, Marie Renaudier, Adjaratou Sall, Guillaume Segerer p. 29-86 La plupart des descriptions de langues ouest-africaines ne soulèvent pas la question de la reconnaissance de constructions impersonnelles, au sens de constructions prédicatives qui posent problème pour la reconnaissance d'un sujet canonique. Cet article montre que des phénomènes syntaxiques largement comparables à ceux pour lesquels cette notion est couramment utilisée se rencontrent aussi en Afrique de l'Ouest, notamment dans les langues de la région Sénégambienne (Sénégal, Cap-Vert, Gambie, Guinée Bissau). Cinq domaines fonctionnels dans lesquels l'absence de sujet canonique est dans les langues du monde un phénomène courant sont successivement passés en revue : (1) phrases décrivant des phénomènes météorologiques, (2) phrases se caractérisant par le caractère indéfini ou générique de l'argument qui pourrait être pris comme sujet, (3) phrases se caractérisant par le caractère non topical de l'argument qui pourrait être pris comme sujet, (4) phrases se caractérisant par le faible degré d'animéité de l'argument qui pourrait être pris comme sujet, (5) phrases se caractérisant par le faible degré d'agentivité de l'argument qui pourrait être pris comme sujet.Most descriptions of West-African languages do not raise the question of recognizing impersonal constructions in the sense of predicative constructions in which the identification of a canonical subject is problematic. This article shows that syntactic phenomena broadly comparable to those for which the notion of impersonal construction is commonly used can be found in West Africa, in particular in the languages of the Senegambian region (Senegal, Cape Verde, Gambia, Guinea Bissao). Five functional domains in which the lack of a canonical subject is cross-linguistically common are successively reviewed : (1) clauses referring to meteorological phenomena, (2) clauses characterized by the indefinite or generic nature of the argument that could be selected as the subject, (3) clauses characterized by the non-topical nature of the argument that could be selected as the subject, (4) clauses characterized a low degree of animacy of the argument that could be selected as the subject, (5) clauses characterized by a low degree of agentivity of the argument that could be selected as the subject.
- Introducing a State-of-the-Art Phylogenetic Classification of the Kikongo Language Cluster - Gilles-Maurice de Schryver, Rebecca Grollemund, Simon Brandford, Koen Bostoen p. 87-162 Durant le XXe siècle, de nombreuses études lexicostatistiques ont été réalisées sur les langues bantu permettant ainsi une meilleure compréhension de celles-ci. Par la suite, le développement des méthodes de classification a permis d'appliquer aux données linguistiques les méthodes appelées «phylogénétiques » empruntées au domaine de la biologie. Pour cette nouvelle étude, nous avons sélectionné le lexique de base de 95 langues bantu représentatives des zones nord-ouest et ouest, avec une attention particulière portée sur la région du Bas-Congo. Les résultats mettent en exergue la découverte d'un groupe particulier que nous avons nommé «agglomérat linguistique kikongo » (Kikongo Language Cluster – KLC), qui se situe au sein du groupe bantu de la côte ouest. Ce groupe, composé de langues bantu proches, constitue cependant un groupe hétérogène. Afin de mieux définir la vraie nature du KLC, nous avons appliqué à nos données les méthodes phylogénétiques. Les arbres et réseaux obtenus permettent de commencer à reconstruire l'histoire et l'évolution de cet agglomérat linguistique.It is shown how past lexicostatistic efforts eventually led to lexically-driven phylogenetic classifications of the Bantu languages. As a new case study, 95 North-West and West Bantu language varieties are sampled across geographical space, with a focus on the wider Lower Congo region. This leads to the discovery of a discrete clade within West-Coastal Bantu, which we term the Kikongo Language Cluster (KLC), a disparate continuum of closely related Bantu languages. Both a branching tree and a continuum model are called in to ‘ define' the true nature of the KLC, and pre-historical implications are drawn from this.
- Examining Variation in the Expression of Tense/Aspect to Classify the Kikongo Language - Sebastian Dom, Koen Bostoen p. 163-211
- The First Known Grammar of (Kahenda-Mbaka) Kimbundu (Lisbon 1697) and Álvares' - Gonçalo Fernandes p. 213-232
- Cycles of Negation in Rangi and Mbugwe - Hannah Gibson, Vera Wilhelmsen p. 233-257 Les langues bantu de Tanzanie que sont le rangi et le mbugwe utilisent toutes deux la négation à double marquage. En rangi, la négation verbale s'effectue à travers la présence d'un marqueur préverbal et d'un autre apparaissant en position postverbale ou en fin de proposition. En mbugwe, la négation est indiquée par un préfixe s'ajoutant à la forme verbale et un marqueur de négation postverbal facultatif. Le présent article décrit la négation dans ces deux langues proches, et explore les origines possibles des négations respectives de chacun des deux cas ainsi que les cheminements de grammaticalisation qu'implique leur développement. Nous proposons que dans les deux langues la négation atteste diverses étapes du cycle de Jesperson : avec ce qui était au début le seul marqueur de négation, et qui devient une négation bipartite. Les données que nous livrons exemplifient la négation dans les deux langues, apportent une contribution à la discussion qui concerne le développement de la négation dans les langues bantu et l'applicabilité du cycle de Jespersen, et met en lumière le rôle possible joué par le contact linguistique dans le développement de la négation dans ces langues.The Tanzanian Bantu languages Rangi and Mbugwe both employ a double negation marking strategy. In Rangi, verbal negation is achieved through the presence of a pre-verbal negative marker and a negative marker which appears either post-verbally or in a clause-final position. In Mbugwe, negation is indicated by a prefix that appears on the verb form and an optional post-verbal negative marker. This paper presents a descriptive account of negation in these two closely related languages, as well as exploring possible origins and grammaticalisation pathways involved in the development of the respective negation strategies in each instance. We propose that negation in these two languages shows evidence of the stages of Jespersen's cycle : with what started out as a single marker of negation giving way to a bipartite negation strategy. We present data exemplifying negation in the two languages, contributing to the discussion of the development of negation in Bantu and the applicability of Jespersen's cycle in the language family, as well as highlighting the possible role played by language contact in the development of negation in these languages.
- A Surface Constraint in Xitsonga *Li - William G. Bennett, Seunghun J. Lee p. 3-27