Contenu du sommaire : La laïcité comme spiritualité

Dans Les clés retrouvées Benjamin Stora se livre à un exercice qu'il appelle « l'ego-histoire » pour comprendre la complexité d'un parcours d'intégration. C'est l'occasion de faire un retour sur son enfance à Constantine de 1950 à 1962, et de restituer la mémoire de tout un monde disparu ou en train de disparaître, celui des juifs d'Algérie, pour éclairer la situation de la France d'aujourd'hui.

Depuis leur origine, les États-Unis sont un pays laïc. Comment peuvent-ils concilier cette laïcité de l'État avec une étonnante vitalité religieuse ? Pour cela, il faut se rappeler l'histoire, mais aussi prendre conscience des évolutions récentes dans le sens d'une plus grande sécularisation. Il n'en reste pas moins que la symbolique religieuse reste forte.

Le psychanalyste revient sur l'analyse de la palette infinie de sentiments après les attentats du 13 novembre dernier, de la stupeur à l'inhibition même de tout sentiment, et s'interroge sur le sens de la radicalisation d'un point de vue analytique. Qu'est-ce que c'est que le fanatisme ? Pourquoi cela touche-t-il essentiellement des jeunes ?

La laïcité serait-elle un principe déterminant pour construire une société intégrée ? Du fait des violences qui se justifient par une phraséologie religieuse, la question mérite d'être posée. La réflexion est menée depuis un certain temps dans l'Éducation nationale. Des initiatives sont prises aussi par les jeunes eux-mêmes. Elles montrent que la laïcité n'est pas incompatible avec la reconnaissance de l'autre.

Le fantasme totalitaire de l'activisme djihadiste se confond avec une demande accrue de religion. La république peut-elle refonder son pouvoir symbolique, c'est-à-dire son autorité, en se référant à une laïcité conçue comme une spiritualité culturelle ?

Les terribles attentats qui ont marqué l'année 2015 en France ont rendu plus nécessaire que jamais le sentiment d'appartenir à un gouvernement commun par-delà les divisions. Le recours aux valeurs républicaines sera-t-il une réponse suffisante face à la décomposition civique ? Ne vaudrait-il pas mieux retrouver le sens d'une république libérale qui invite les citoyens à prendre part à un gouvernement libre plutôt que de réclamer toujours plus d'autorité ?

La sociologue a enquêté durant quatre années sur les pratiques des « musulmans ordinaires » en Europe, ceux dont on parle peu dans les médias et qui conjuguent leur singularité musulmane et leur intégration dans un pays d'accueil où ils sont minoritaires. Son enquête, réalisée dans 21 villes européennes, se lit comme un roman qui donne enfin des visages à ces musulmans en quête de citoyenneté.

La création artistique a une dimension politique. Par sa liberté, le geste créateur a une puissance émancipatrice pour la communauté à qui s'adresse l'œuvre. Il s'oppose à la mondialisation libérale comme à l'idéologie sécuritaire qui tend à envahir l'espace citoyen. L'examen de destructions et de vandalisations d'œuvres en révèle par contraste la force libératrice.