Contenu du sommaire
Revue | Revue d'économie politique |
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Numéro | volume 125, novembre-décembre 2015 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Débats / Opinions
- Myths and Self-Deceptions about the Greek Debt Crisis - Stergios Skaperdas p. 755-785 La longue course de la crise de la dette publique Grecque a été accompagnée d'une guerre de l'information qui a occulté de nombreux aspects importants de ce qui a eu lieu. Les idées reçues, les illusions et les mythes associés à la crise ont été, au moins, en partie responsables de la réponse, de toute évidence insuffisante, à la crise, ce qui a non seulement nuit à l'économie et à la société grecque mais également au projet de la zone euro. Je m'oppose contre sept de ces mythes relatifs aux effets du défaut, à la cause principale de la crise, aux effets probables de la sortie de la zone euro, au pouvoir de négociation du gouvernement Grec dans ses négociations avec la troïka Union Européenne – Commission Européenne – Fonds Monétaire International, et à d'autres sujets connexes. Je discute également du contexte de l'important recul de la démocratie dans l'Union Européenne et de ses perspectives d'avenir.The long-running Greek public debt crisis has been accompanied by an information war that has obscured many important aspects of what has occurred. The misconceptions, self-deceptions, and myths associated with the crisis have been at least partly responsible for the obviously inadequate response to the crisis that has not only damaged the economy and society of Greece, but has also harmed the euro zone project. I argue against seven such myths about the effects of default, the primary cause of the crisis, the likely effects of an exit from the euro zone, the bargaining power of the Greek government in its negotiations with the EU/ECB/IMF troika, and other related issues. I also discuss the context of the wider retreat of democracy in the European Union and its future prospects.
- Myths and Self-Deceptions about the Greek Debt Crisis - Stergios Skaperdas p. 755-785
Bilan / Essai
- A Survey of the Causes of Civil Conflicts: Natural Factors and Economic Conditions - Mathieu Couttenier, Raphael Soubeyran p. 787-810 Dans cet article, nous proposons un panorama de la recherche académique qui s'intéresse aux causes des guerres civiles. Nous considérons tout particuliérement les conditions économiques et les facteurs naturels comme déterminants importants des guerre civiles. Les études les plus récentes (analyses quasi-expérimentales) s'intéressent à l'effet de la richesse économique, des prix des matières premières et du climat sur le risque de conflit civil. En préambule, afin d'illustrer théoriquement les résultats empiriques, nous présentons une revue de la littérature d'articles théoriques qui nous permettent de d'aborder deux explication majeures ; l'effet sur la « capacité » et le coût « d'opportunité individuel de s'engager dans un conflit armé ». Nous proposons aussi des implications politiques pour la prévention des conflits civils.We provide an overview of the roots of civil conflict and distinguish between economic conditions and natural factors. We discuss the very recent (quasi-experimental) evidence on the effect of economic wealth, commodity prices and climate on the likelihood of civil conflict. As a preamble, we present an overview of the theoretical literature on the roots of conflict and distinguish between “capacity-related” and “opportunity-related” causes of conflict. We also provide policy implications regarding the prevention of civil conflicts.
- A Survey of the Causes of Civil Conflicts: Natural Factors and Economic Conditions - Mathieu Couttenier, Raphael Soubeyran p. 787-810
Articles
- Influence and Social Tragedy in Networks - Yann Rébillé, Lionel RICHEFORT p. 811-833 On étudie un jeu avec complémentarités stratégiques et externalités négatives, où les joueurs sont répartis au sein d'un réseau social. Cette classe de jeux couvre de nombreuses applications en économie, des influences sociales sur les comportements tabagiques à la course aux armements entre des pays adversaires. Des conditions suffisantes pour l'existence d'un unique équilibre et d'un unique optimum social sont établies. Le lien entre ces deux profils est réalisé grâce à la mesure de centralité de Bonacich. Il est ensuite montré que chaque joueur ayant ou subissant de l'influence au sein du réseau exerce un effort strictement trop important à l'équilibre. Lorsque l'optimum social est une solution intérieure, l'excédent d'effort, la perte de bien-être et la taxe optimale apparaissent alors être des fonctions de la structure du réseau.We model agents in a network game with strategic complementarities and negative externalities. This class of games encompass many economic applications, ranging from social influences in smoking behavior to the arms race between enemy countries. Sufficient conditions for the existence of a unique Nash equilibrium and a unique social optimum are established. The connection between these two profiles is made through the Bonacich centrality measure. Next, it is shown that each player who causes or receives some influence in the network exerts strictly too much effort at equilibrium. When the social optimum is interior, the over effort, the loss in welfare and the optimal tax, then, appear to be functions of the structure of the network.
- Évolution des carrières et des salaires des enseignants chercheurs depuis le plan de revalorisation de 2008. L'exemple de la section 5 du CNU (Sciences Économiques) - Thomas Jobert p. 835-855 Le plan carrière de 2008 a permis une revalorisation des salaires des Maîtres de Conférences nouvellement recrutés ainsi qu'une hausse significative des taux de promotion, ce qui s'est traduit par un nouvel écrasement des hiérarchies salariales pour les enseignants-chercheurs. La reconstitution de la carrière de chacun des professeurs promus de la section 5 sur la période 2009-2014 permet d'appréhender les effets globaux et individuels de cette hausse du nombre de promotions. Au niveau du corps des professeurs, cela a désengorgé la Seconde Classe, et permis une meilleure fluidité pour le passage de la Première Classe à la Classe Exceptionnelle, dont la population a plus que doublé créant un goulot d'étranglement au moment du passage vers le deuxième échelon de la Classe Exceptionnelle. Pour saisir les effets au niveau individuel, nous proposons deux mesures des gains nets obtenus par chacun des professeurs promus. L'analyse démographique des promus montre que ceux récompensés par le CNU sont en moyenne plus jeunes que ceux passant par la voie locale. La dispersion de l'âge des promus CNU varie beaucoup d'une mandature à l'autre.Evolution of careers and academic salaries since 2008 upgrading plan. The example of Section 5 of the CNU (Economics) The 2008 Plan de carriere enabled a newly recruited Maîtres de Conférences (equivalent Assistant Professor) salary revaluing as well as a significant increase in promotion numbers, which translated into a new flattening of the hierarchies for research-professors. The reconstruction of each of the promoted professors from the section 5 (economics), on the 2009-2014 period enables an apprehension of the global and individual effects of this increase in promotion numbers. This has reduced the overload in the sub rank 1, enabled a better fluidity from the sub rank 2 to the sub rank 3, population of which has more than doubled, creating an stranglehold when going up to the sub rank 4. To understand the effects at the individual level, we offer two measures of net gains obtained from each promoted professors. The demographic analysis of the promoted shows that those who were rewarded by the national committee (CNU) are in average younger than those going through the local committees. The dispersion of the age of the national committee promoted varies a lot from one mandate to the other.
- Grèves et productivité du travail : application au cas français - Jeremy Tanguy p. 857-885 L'objectif de cet article est d'apporter une première évaluation de l'effet de la fréquence des grèves sur la productivité du travail, dans le cadre des entreprises françaises, à partir des données appariées de l'enquête REPONSE 2004-2005 et des Enquêtes Annuelles d'Entreprises. Les travaux anglo-saxons présentent des arguments théoriques contradictoires sur cette question et conduisent à des résultats économétriques contrastés. En contrôlant le biais d'hétérogénéité inobservée, à travers l'utilisation d'une approche par fonction de contrôle, nous montrons que la fréquence des grèves a un effet non-linéaire sur la productivité du travail des entreprises françaises, qui s'avère être positif et croissant jusqu'à un certain seuil, puis neutre au-delà. Nous mettons ensuite en évidence que l'effet des grèves sur la productivité du travail varie sensiblement en fonction de l'absentéisme des salariés dans l'entreprise. L'incidence de grèves peut affecter positivement et indirectement la productivité du travail, à condition de ne pas être associée à un problème d'absentéisme des salariés. A l'inverse, lorsqu'elles s'accompagnent de cette expression individuelle de conflit des salariés, les grèves ne présentent aucun effet sur la productivité du travail.Strikes and Labor Productivity: Evidence from France The aim of this paper is to provide a first assessment of the effect of strike frequency on labor productivity, in the context of French firms, using merged data from the REPONSE 2004-2005 survey (Dares) and the French Annual Business Survey – EAE (Insee). The Anglo-Saxon literature outlines contradictory theoretical arguments on this question and provides mixed empirical results. Controlling for the unobserved heterogeneity bias, using a control function approach, we show that strike frequency has a non-linear effect on French firms' labor productivity, which proves to be positive and growing up to a certain threshold, and non-significant beyond. Then, we highlight that the effect of strike frequency on labor productivity varies significantly depending on employees' absenteeism within the firm. Strike incidence may affect positively and indirectly labor productivity, provided not to be associated with a problematic absenteeism within the workforce. In contrast, when associated with this individual expression of conflict from employees, strikes have no effect on labor productivity.
- The impact of phase II of the EU ETS on wholesale electricity prices - Ibrahim Ahamada, Djamel Kirat p. 887-908 Cet article traite de l'impact économique du système communautaire d'échange de quotas d'émission (SCEQE) sur les prix de gros de l'électricité en France et en Allemagne au cours de la période d'engagement de Kyoto (2008-2012). Nous identifions une rupture structurelle survenue sur la série de prix spot du carbone, en octobre 2008, que nous imputons principalement à la crise économique et financière de 2008. Nous trouvons que le prix du carbone n'a pas été répercuté sur les prix de l'électricité des deux pays avant octobre 2008. Les producteurs d'électricité des deux pays ont fait face à des incertitudes relatives à l'avenir du SCEQE et ont donc adopté une attitude attentiste jusqu'à la fin de 2008. La communication des plans nationaux d'allocation (NAPs), fin d'octobre 2008, et l'adoption définitive du paquet énergie-climat par le Parlement européen en décembre 2008 a mis fin à ces incertitudes. Nous trouvons également qu'à partir d'octobre 2008, les producteurs d'électricité des deux pays ont été contraints d'inclure le prix du carbone dans leurs fonctions de coût de production. Pendant cette période, les producteurs français étaient plus contraints que leurs homologues allemands, l'élasticité du prix de l'électricité par rapport au prix du carbone étant plus élevé en France qu'en Allemagne. En comparant les résultats avec ceux de Kirat et Ahamada [2011] concernant la première phase du SCEQE nous concluons que les changements dans le design du SCEQE introduits dans la phase II (transferrabilité des permis et plus faible allocations dans les NAPs) ont rendu le marché du carbone plus efficace. Enfin, nous trouvons une corrélation conditionnelle plus élevée entre les prix de gros de l'électricité en France et en Allemagne au cours de la deuxième phase du SCEQE reflétant une meilleure intégration des marchés de l'électricité français et allemands.This paper addresses the economic impact of the European Union Emission Trading Scheme (EU ETS) for carbon on wholesale electricity prices in France and Germany during the Kyoto commitment period (2008-2012). We identify a structural break occurred on the carbon spot price series in October 2008, which is mainly resulting from the financial and economic crisis. We find that the price of carbon does not matter for electricity prices in either countries before October 2008. Electricity producers in both countries were facing uncertainties regarding the future of the EU ETS and thus adopted a wait and see attitude until the end of 2008. The communication of national allocation plans (NAPs) in late October 2008, and the definitive adoption of the European Union climate and energy package by the European Parliament in December 2008 puts an end to these uncertainties. We find also that after October 2008, electricity producers in both countries were constrained to include the carbon price in their cost functions. During that period, French electricity producers were more constrained than their German counterparts, the elasticity of the electricity price relative to the price of carbon being higher in France than in Germany. By comparing the results with those in Kirat and Ahamada [2011] concerning the first phase of the EU ETS we conclude that the changes in the EU ETS introduced in phase II (banking and lower allowances in NAPs) have rendered the carbon market more efficient. Finally, we find a higher conditional correlation between wholesale electricity prices in France and Germany during the second phase of the EU ETS reflecting more integrated French and German electricity markets.
- Influence and Social Tragedy in Networks - Yann Rébillé, Lionel RICHEFORT p. 811-833