Contenu du sommaire : Sportifs immigrés : le revers de la médaille

Revue Plein droit Mir@bel
Numéro no 108, mars 2016
Titre du numéro Sportifs immigrés : le revers de la médaille
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Édito

  • Jurisprudence [Cahier central]

  • Sportifs immigrés : le revers de la médaille

    • Quand le sport jongle avec les nationalités - Christophe Daadouch p. 3-6 accès libre avec résumé
      Y aurait-il une nationalité administrative et une nationalité sportive qui relèveraient de deux ordres juridiques différents? Dans les faits, on constate que chaque fédération sportive élabore ses propres règles, indépendamment de la définition qu'en donne le code civil. Et si à chaque compétition sportive, hymnes nationaux et drapeaux réveillent les plus forts sentiments nationaux, il s'agit là d'une fierté qui repose sur une fiction car les véritables règles qui s'appliquent sont liées à la domination d'une nation dans un sport ou à des enjeux financiers.
    • Décorum migratoire pour fable sociale - Nicolas Damont, Olivier Pégard p. 7-10 accès libre avec résumé
      Le lien entre football et immigration ne se résume pas à l'accueil des footballeurs étrangers, mais renvoie à la société française dans son ensemble dès lors que des joueurs « issus de l'immigration » entrent en scène. Et quand une crise éclate au sein d'une équipe qu'on a rêvé en couleur, l'attachement des joueurs à la France est interrogé et la couleur de la peau fait problème. Ces questions traversent aussi les centres de formation, voie d'entrée obligatoire pour des jeunes qui visent le terrain professionnel.
    • RC Lens, de la mine au terrain ? - Marion Fontaine p. 11-14 accès libre avec résumé
      Dans l'ancien bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, où se sont succédé, jusqu'à la fin des années 1960, Belges, Polonais, puis Algériens et Marocains, le Racing Club de Lens a-t-il été le miroir de cette immigration et le vecteur d'intégration que ses dirigeants vantent aujourd'hui ? En réalité, l'histoire du RCL montre que les relations entre football, immigration et intégration sont plus complexes que la mémoire idéalisée du partage d'une même identité à la fois sociale et locale.
    • Bleus et beurs ? - Emmanuel Blanchard p. 15-18 accès libre avec résumé
      Le sport, et le football en particulier, sont généralement érigés en exemples quand il s'agit d'insister sur les vertus « intégratrices » de certaines activités et institutions. L'équipe de France de football est ainsi considérée comme la vitrine d'un « creuset français » au sein duquel se seraient successivement fondus les descendants des principales composantes de l'immigration ouvrière. Au-delà des exemples constamment brandis, une analyse des effectifs de l'équipe de France montre que les descendants d'Algériens ont été bien peu nombreux à être appelés chez les « Bleus ». Les rares élus ont d'ailleurs régulièrement vu la sincérité de leur patriotisme mise en cause.
    • Parcours d'obstacles - Nicolas Damont p. 19-22 accès libre avec résumé
      Le football fait rêver et le destin, souvent mythifié, des joueurs des grands clubs européens alimente la fantasmagorie de jeunes à travers le monde. Au point que certains n'hésitent pas à tout quitter, attirés par l'eldorado européen, oubliant bien vite que la sélection est rude et les places très rares. Portrait de trois jeunes étrangers dont le rêve n'a pas viré au cauchemar… ni au conte de fées.
    • Protection des mineurs ou discrimination ? - Christophe Daadouch p. 23-26 accès libre avec résumé
      En 2009, à la demande d'un club de football amateur parisien, la Ligue des droits de l'Homme alertait différentes autorités sur les pratiques discriminatoires à l'égard de joueurs mineurs étrangers sous couvert d'une législation protectrice édictée par les instances internationales du football. Si les abus dont sont victimes des milliers de jeunes étrangers rêvant de jouer dans des clubs européens sont réels, peut-on pour autant pénaliser les pratiques amateurs ?
    • Un critère d'intégration... ou pas - Laurence Roques p. 27-30 accès libre avec résumé
      La pratique sportive peut-elle favoriser l'obtention d'une carte de séjour ou faciliter l'accès à la nationalité française ? Telle est la question posée à Laurence Roques, avocate spécialisée dans les procédures de naturalisation et le droit des étrangers, et qui a eu à traiter de nombreux dossiers de sportifs. Ses réponses permettent de juger de la persistance de stéréotypes chez les agents de l'administration.
    • La diplomatie par les jeux à Mayotte - Idriss Mohamed Chanfi, Marie Duflo p. 31-34 accès libre avec résumé
      Si les grands événements sportifs sont l'occasion de l'exacerbation du sentiment national, ils peuvent également être un outil au service de la diplomatie qu'elle joue sur les rapports de forces ou qu'elle vise l'apaisement. Illustration avec les Jeux des îles de l'océan Indien dans lesquels s'affrontent la France et l'Union des Comores.
  • Hors-thème

    • 1964 : le Mali réinsère ses ressortissants expulsés - Daouda Gary-Tounkara p. 35-38 accès libre avec résumé
      Le précédent dossier de Plein droit abordait la question des expulsions et de leurs conséquences, notamment sous l'angle de l'« accueil » dans leur pays d'origine des personnes expulsées. Cet article remet cette question dans une perspective historique et rappelle que la réinsertion des expulsés est d'abord une question de volonté politique.
    • En Équateur, la citoyenneté universelle à l'épreuve des faits - Claudia Charles p. 39-43 accès libre avec résumé
      L'adoption d'une nouvelle constitution, en 2008, deux ans après l'arrivée de Rafael Correa à la tête de l'Équateur, a pu faire rêver tous les migrants du monde et toutes les associations de défense de leurs droits en instaurant deux principes révolutionnaires : la citoyenneté universelle et la libre circulation. S'y ajoute l'interdiction de pénaliser les personnes étrangères au seul motif de l'irrégularité de leur séjour. Pourtant, l'examen des faits rappelle la dure réalité.
  • Mémoire des luttes

    • Les réfugiés espagnols en 1939, des « indésirables » - Geneviève Dreyfus-Armand p. 44-48 accès libre avec résumé
      En 1939, l'arrivée soudaine et massive de 500000 Espagnols venus chercher refuge en France suscite autant le rejet que la solidarité. L'« accueil » qui leur est fait illustre les revirements politiques des gouvernements successifs en matière d'asile et inaugure une ère de camps dont ceux de Calais et de Grande-Synthe ne sont que le prolongement près de trois quarts de siècle plus tard.