Contenu du sommaire : Les nations de l'intérieur

Revue Revue française d'études américaines Mir@bel
Numéro no 144, 3ème trimestre 2015
Titre du numéro Les nations de l'intérieur
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Survivance and Liberty: The Turns and Stays of Native Sovereignty - Gerald Vizenor p. 3-13 accès libre
  • Introduction - Marine Le Pluloch, Céline Planchou p. 14-23 accès libre
  • Les Amérindiens comme acteurs du fédéralisme états-unien - Élise Marienstras p. 24-35 accès libre avec résumé en anglais
    This article deals with the role of the Native Americans as authors and actors of American federalism. It first questions the theory according to which the League of the Iroquois influenced the authors of the US Constitution and served as a model of democracy for the Young Republic. However, if Native Americans were not the “authors” of the American democracy, they were nevertheless “actors” in the establishment and consolidation of federal power, because they played a major role in the legitimacy claimed by the first federal government. The presence of American Indians on the continent thus enabled the federal government to assert its superiority over the States. Indigenous nations have therefore transformed a monolithic notion of sovereignty into a plural and diversified notion
  • Le cas des enfants amérindiens : quand la protection de l'enfance fait évoluer les relations entre les tribus et les États - Céline Planchou p. 36-48 accès libre avec résumé en anglais
    In the United States, states have traditionally been excluded from Indian affairs. Yet, state child welfare services have been instrumental in the massive removal of Native children from their families. In 1978, the Indian Child Welfare Act reasserted the authority of tribal governments over their minor members yet limited its expression by encouraging them to negotiate with states. The tribal-state axis has consequently become essential in the organization of Indian child welfare services, thus reshaping tribal-state relations.
  • Indian Nations, Indian Tribes: Notes on the Colonial Career of Twin Concepts - Thomas Grillot p. 49-61 accès libre avec résumé
    Loin d'être un concept émancipateur, le concept de nation appliqué aux Indiens a permis de construire une relation spécifique, de type colonial, avec l'État fédéral aux États-Unis. Il est en cela très proche du concept de tribu, dont il a toujours été mal distingué. Le comprendre comme l'instrument d'une décolonisation intellectuelle et légale, comme c'est aujourd'hui souvent le cas, paraît donc peu productif. Limité dès le xviiie siècle dans leur capacité à mobiliser la philosophie du droit naturel sous-tendant l'usage politique du concept de nation dans le contexte européen, les groupes indiens ont dû se contenter d'en faire un usage restreint, correspondant à un ensemble de droits limités et définis avant tout par l'État américain. Jusqu'aux années 1930, le terme de nation appliqué aux Indiens ne sert d'ailleurs qu'à désigner un état temporaire de séparation vis-à-vis du corps politique américain, promis à la disparition par annihilation ou assimilation. Après le « New deal indien » lancé en 1934, les groupes indiens dans les réserves n'ont jamais pu prétendre recouvrer l'ensemble des attributions habituellement reconnues aux nations. Leur statut de nations continue donc de recouvrir une forme spécifique de souveraineté, entre celles des États fédérés et de l'État fédéral ; une souveraineté limitée qui les place à la fois à l'intérieur et à l'extérieur de la nation américaine.
  • Cobell vs Salazar 2009 : À la reconquête de la souveraineté tribale sur les terres indiennes ? - Sophie Gergaud p. 62-77 accès libre avec résumé en anglais
    This article tackles the issue of tribal sovereignty on Indian territories in relation to the Cobell v. Salazar settlement (Cobell v. Salazar, 573 F. 3d 808, (D.C. Cir.), 2009). As a result of the superimposition of multiple laws and their successive, and sometimes inconsistent, implementation, the legal status of Native American lands in the US is highly intricate and testifies to the complexity of articulating indigenous specificity and the different levels of federalism. Cobell v. Salazar, which puts an end to a class-action lawsuit of fourteen years, recognizes that the federal government has mismanaged Indian trust lands and provides for the allocation of a two-million-dollar fund for tribes to repurchase the tiny tracts of individually owned land deriving from the Dawes Act of 1887. What degree of autonomy has the settlement generated? Is it yet another example of negotiated and partial autonomy?
  • The New Indian Wars: Tribal Sovereignty, The Courts and Judicial Violence - N. Bruce Duthu p. 78-94 accès libre avec résumé
    La Cour suprême des Etats-Unis a rendu plusieurs décisions ces quatre dernières décennies, qui limitent de façon drastique l'autorité souveraine des nations autochtones, notamment sur les personnes qui ne sont pas membres de la tribu. Ironiquement, cette posture judiciaire est apparue en même temps qu'une politique nationale favorisant l'auto-détermination des nations autochtones. Ce phénomène légal institue une forme de violence judiciaire contre les tribus indiennes et permet de saper la promesse de la jeune République d'une société légalement plurielle. Cet article suggère que cette courte vue des pouvoirs souverains des tribus, qui est celle de la cour aujourd'hui, découle de deux préoccupations interdépendantes, mais distinctes l'une de l'autre: (a) l'attention particulière apportée par la cour aux intérêts des personnes qui ne sont pas membres de la tribu, notamment celles habitant en Pays indien; et (b) l'attachement obtus de la cour pour une période de l'histoire américaine pendant laquelle on a envisagé et activement poursuivi un processus d'éradication de la présence autochtone au sein du territoire américain.
  • Identifying and Advancing the Treaty Rights to Health… Signed from 1871 and 1906 in Manitoba - Yvonne Boyer, Sheyenne Spence p. 95-108 avec résumé
    Les traités signés entre les Premières nations et le gouvernement canadien sont formellement inscrits dans la Constitution du pays et sont en cela la loi suprême du Canada. Les droits des autochtones et ceux découlant des traités qu'ils ont signés furent reconnus et confirmés par l'article 35 de la Loi constitutionnelle canadienne de 1982. Les traités numérotés furent signés avec les Premières nations entre 1871 et 1921. Au Manitoba, sept traités furent ainsi signés avec les Premières nations. Alors que des services de santé furent promis au cours des négociations de l'ensemble des traités numérotés, seul le Traité 6 comporte l'accord écrit selon lequel une armoire à pharmacie devait être fournie aux signataires. Cet article analyse les accords oraux et écrits concernant les droits à la santé dans les traités numérotés signés au Manitoba. L'analyse juridique établit le principe selon lequel les Premières nations du Manitoba possèdent des droits à la santé et aux services médicaux.
  • A Tribute to Vine Deloria, Jr.: An Indigenous Visionary - David Wilkins p. 109-118 accès libre
  • Comptes rendus - p. 119-125 accès libre