Contenu du sommaire : Les dynamiques démographiques internes de la France

Revue Espace Populations Sociétés Mir@bel
Numéro no 3, 2011
Titre du numéro Les dynamiques démographiques internes de la France
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Editorial

    • Éditorial - Vincent Houillon, Guy Desplanques p. 409-411 accès libre
  • Articles

    • Les spécificités démo-géographiques des territoires en France métropolitaine : analyse de l'évolution des critères de différenciation pour une typologie synthétique - Nicolas Cauchi-Duval, Christophe Bergouignan p. 425-439 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'étude des évolutions 1968-2006 des caractéristiques démographiques des cantons de France métropolitaine permet d'identifier les manifestations territoriales des principales transformations socio-démographiques. Elles concernent l'économie et l'emploi (tertiarisation et montée du chômage), l'allongement de la durée des études et l'entrée dans la vie adulte, la constitution de la famille et la cohabitation intergénérationnelle. L'analyse multidimensionnelle systématique de l'expression spatiale de ces évolutions plus générales fait apparaître, en 2006, l'existence de 7 profils de territoire (ouvrier, touristique rural, touristique urbanisé, urbain en difficulté, urbain central provincial, urbain central francilien et urbain périphérique familial). Ils résultent de la mutation des espaces ruraux via la réduction du poids des agriculteurs, le développement des activités touristiques, le déplacement et la transformation de certaines activités industrielles et l'extension de l'aire d'influence des villes. Dans les espaces les plus urbanisés ces profils traduisent aussi l'effet des concentrations de populations en rapide augmentation (étudiants, cadres, chômeurs, familles monoparentales).
      The 1968-2006 demographic trends, analyzed at the district level, leads to identify spatial expression of main socio-demographic trends. These major socio-demographic trends involve economy and employment (growth of services and unemployment), lengthening of school duration and later beginning of the adult life, family formation and co-residence. Multidimensional analysis of the spatial expression of those general evolutions leads, in 2006, to identify 7 clusters of places (blue collar, rural tourist, urban tourist, urban poor, urban central – for Paris and other big cities –, suburbs). In rural areas these clusters of places are the result of the decrease of the farmers proportion, the growth of tourism services, the changes in industrial production and the urban sprawl. In urban areas these clusters are the results of some growing populations (students, white collars, unemployed, one-parent families).
    • Les évolutions démographiques 1999-2007 de la France métropolitaine : continuités ou ruptures ? - Laurent Chalard p. 441-457 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La France a changé depuis 2004 de méthode de recensement, ce qui entraîne des biais dans l'étude des évolutions démographiques par rapport au dernier recensement exhaustif de 1999. Pour remédier à ce problème, la mise en place d'une méthode de correction reposant sur l'évolution de la vacance, permet de déterminer de manière plus pertinente les évolutions démographiques 1999-2007 de la France métropolitaine. En effet, cette méthode de redressement montre l'existence d'un écart de 420 000 habitants entre les deux recensements, qui peut correspondre aux personnes oubliées en 1999, année d'un recensement de mauvaise qualité. À l'arrivée, que peut-on en déduire suivant les différentes échelles ? À l'échelle nationale, la croissance démographique est semblable à celle de la période intercensitaire précédente, contrairement à ce que laisserait penser les chiffres bruts, qui témoignent d'une accélération de la croissance. À l'échelle régionale, de nouveau, nous n'avons pas de ruptures apparentes, puisque les régions du Sud et de l'Ouest sont toujours celles connaissant la plus forte progression de leur population, alors que les régions du Nord-Est stagnent relativement. Enfin, à l'échelle départementale, se constate une poursuite des tendances constatées dans les décennies précédentes, à travers le renforcement de l'attractivité démographique des départements littoraux, des départements périurbains, en particulier autour de Toulouse, et des départements ruraux de la moitié sud de la France au cadre de vie jugé agréable. En définitive, les évolutions démographiques 1999-2007 de la France métropolitaine s'inscrivent dans la continuité des périodes intercensitaires précédentes, la dernière rupture démographique française remontant à 1975 et la fin du baby-boom.
      Since 2004, France adopted a new census method. So, comparing the population of France in 1999 and in 2007 is not pertinent because the figures were calculated according to different census methods. In order to better interpret the population evolution of France, it is necessary to adopt a method of population rectification. This latter shows that there is a difference of 420 000 inhabitants between the two census, that can be explained very easily by the bad quality of 1999 census. What are the results at different geographical scales ? Concerning the all country, France's population is growing at the same rate in the 2000's than in the 1990's, whereas the official figures show an increasing of population growth. So, France population is not booming. At the regional scale, the trends are also the same than in the previous decade : the south and the west are growing, whereas the north-east is relatively stagnating. At the “department” scale, the 1990's trends are accentuated : the growth being more and more higher on Mediterranean and Atlantic coasts, in departments near big metropolis, especially Toulouse, and in sunny and “beautiful” southern rural places. In conclusion, continuity is the rule. The last demographic rupture remains the end of baby boom in 1975.
    • Les disparités géographiques de fécondité en France - Guy Desplanques p. 459-473 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les disparités régionales de fécondité en France perdurent. La fécondité est la plus élevée dans les Pays de la Loire et dans le Nord - Pas-de-Calais. Elle est la plus faible dans le Sud-Ouest de la France. Ce schéma diffère peu de celui qui prévalait dans les années du baby-boom, il y a 50 ans. Cependant, la fécondité de l'Île-de-France est désormais supérieure à la moyenne nationale, alors qu'elle était la région de plus faible fécondité. Au niveau infrarégional, la fécondité est plus basse dans les zones les plus urbanisées, surtout dans des régions où une part importante de la population reste rurale. Ces disparités entre zones rurales et zones urbaines, de même que les disparités entre villes-centres et banlieues, renvoient aux disparités relatives aux structures familiales. Ainsi, à Paris, la part de personnes seules parmi les femmes en âge de procréer est forte et la fécondité est faible. Quelques départements de la banlieue parisienne où la présence immigrée est importante ont une forte fécondité. Mais d'autres, comme la Mayenne, comptent peu d'immigrés et ont aussi une fécondité élevée. L'inverse est également vrai : une forte présence immigrée ne s'accompagne pas toujours d'une fécondité forte. Dans toutes les régions, les femmes les moins diplômées ont une fécondité plus forte. Mais l'écart entre les plus diplômées et les moins diplômées varie : très faible dans l'Ouest de la France, il est marqué dans le Nord - Pas-de-Calais. Au total, ces différents facteurs n'expliquent qu'une faible part des disparités régionales, finalement assez durables.
      Regional fertility differentials are everlasting. Fertility is the highest in Pays de Loire and Nord - Pas-de-Calais regions ; it is the lowest in the South-West. This is not far from what was during the baby-boom times. Nevertheless, in Île-de-France, fertility is now above the national mean. It was the lowest before. At an infra-regional level, fertility is lower in urban areas, especially in the regions where an important part of population lives in rural areas. This gap between rural and urban areas, as well as the gap between town centres and suburbs, is linked to the question of family structure. So, in Paris, the part of persons living alone among women in the age of maternity is high and fertility is low. Some departments of Île-de-France where there are many migrants have a high fertility. But other departments with high fertility, like Mayenne, have few migrants. The opposite can be true : a high proportion of migrants does not mean a high fertility. In all regions, women with low level of education have a higher fertility. But the discrepancy between highest levels and lowest levels vary according to the region : very low in west regions, it is high in Nord - Pas-de-Calais region. In a whole, these different possible causes explain only a low part of regional differentials, which are finally steady.
    • Les DOM : terres de migrations - Claude-Valentin Marie, Franck Temporal p. 475-491 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Particulièrement forte au cours des décennies passées, la croissance démographique des départements d'outre-mer (Dom) connaît aujourd'hui une évolution plus différenciée. Si son rythme demeure soutenu à La Réunion et plus encore en Guyane, il n'en va plus de même aux Antilles, où il est désormais inférieur à la moyenne métropolitaine. Cet article propose une étude originale des déterminants de cette croissance démographique, de ses composantes et de ses variations dans chacun des quatre départements. Il accorde une place privilégiée aux conséquences des migrations sur la recomposition de la population de ces territoires selon l'âge, le sexe et l'origine des individus. Depuis les débuts de la colonisation, les migrations ont joué un rôle déterminant dans le peuplement des DOM, en répondant d'abord à des impératifs économiques. Ce trait demeure et constitue toujours une composante essentielle de leur dynamique démographique et sociale Il explique, notamment, l'émigration en Métropole d'une part importante des actifs de ces départements et, notamment, des plus diplômés. Les effets des mouvements croisés de départs et retours des natifs et d'arrivées de populations nouvelles dans chacun des départements sont évalués à partir d'une exploitation des recensements de population dans les Dom et en Métropole. Mais, parce que ces recensements n'offrent qu'une vision partielle de ces migrations, nous avons initié une enquête spécifique : Migration, Famille et Vieillissement (MFV) qui autorise, pour la première fois, une connaissance des dynamiques sous-jacentes à chacun de ces mouvements et notamment celle relative aux « migrants de retour » dans leur département, après un séjour durable en Métropole.
      Following strong demographic growth over previous decades, the « Départements d'outremer (DOM, French overseas territories) are now going through a series of different transformations. Whilst the populations of La Réunion island and French Guyana are still increasing, this is not the case for the French Caribbean islands, whose growth is slower than for mainland France as a whole. This article is based on an original study of the determinants and components of this demographic growth, as well on the variations between the four territories. The consequences of migration on changes in the composition of these populations (age, sex, geographical origin) are highlighted. Migration has always, since the beginning of colonisation, played a determining role in population changes in these territories. Colonisation was initially motivated by economic imperatives and this trait remains an essential component of the social and demographic dynamics of these regions. The emigration to mainland France of an important proportion of the working age population, notably the most highly-educated, is largely explained by economic motives. The effects of the criss-cross movements of emigrants, returnees and new arrivals in the overseas territories are assessed using census data for the territories and mainland France. However, since the census only gives a partial view of the migration phenomenon, we conducted a specific survey Migration, Family and Ageing (MFV). This survey will give access, for the very first time, to a thorough knowledge of the dynamics underlying these movements, notably those of “return migrants” after a long stay in mainland France.
    • Les concentrations ethniques en France : évolution 1968-2005 - Bernard Aubry, Michèle Tribalat p. 493-507 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La rareté des données sur les origines (lieu de naissance et filiation) oblige, pour retracer les transformations du peuplement des territoires qui ont accompagné différents moments de l'immigration, à se concentrer sur un segment de population particulier : les plus jeunes encore au foyer de leurs parents. Le fichier SAPHIR construit par Bernard Aubry a permis de mener ce type d'analyse entre 1968 et 2005 en retenant la proportion de jeunes âgés de 0-17 ans d'origine étrangère. L'étude de l'évolution des concentrations ethniques est un préalable et un précieux complément à celle d'indicateurs plus sophistiqués, et notamment des indicateurs de dissimilarité, d'usage courant, ou d'autres indicateurs de composition des voisinages. Une telle étude montre une réelle évolution des lieux de concentration ethnique singularisant fortement l'Ile-de-France devenue la région de très forte concentration ethnique qu'elle n'était pas à la fin des années 1960, alors devancée par les régions de la façade méditerranéenne et la Lorraine. L'exception du grand quart ouest de la France, autrefois très peu touché par l'immigration, est désormais terminée. Enfin, ces concentrations ethniques sont devenues un phénomène de plus en plus urbain, reflétant les changements dans la composition des origines et un chassé-croisé entre les familles de natifs et celles d'immigrés, les premières préférant de plus en plus les zones d'habitat rural et périurbain quand les secondes se sont implantées prioritairement dans les communes de taille moyenne, des grandes zones urbaines.
      A key obstacle in analysing the evolution of the population by origin in French geographic areas is the scarcity of data on foreign background (place of birth and filiation). A proxy is given by the proportion of children under 18 with a foreign background which is available at each census, since they live with their parents. The SAPHIR file contains this information from 1968 to 2005. The analysis of ethnic concentrations is a prerequisite and brings a valuable help to the use of more sophisticated indicators like the dissimilarity index which is now in common use or other indicators on neighbourhoods. The study of ethnic concentrations from 1968 to 2005 shows a real change. Île-de-France has become a region of huge ethnic concentration which it was not at the end of the sixties. It was then behind the Mediterranean coast regions and Lorraine. At the end of the sixties, the large west quarter of France was virtually free of immigration and its demographic impact. It is no longer true. Finally, ethnic concentrations have become more and more an urban phenomenon, which is the result of a change in the ethnic composition of immigration and a crossover between natives and immigrants families. The former have shown a preference for rural or periurban areas while the later has settled in medium-sized cities in the outskirts of big cities.
    • Les migrations résidentielles des Britanniques et des Néerlandais : une figure originale de la nouvelle attractivité des moyennes montagnes françaises - Françoise Cognard p. 509-520 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article tente de faire le point sur les migrations résidentielles nord-européennes, et plus spécifiquement britanniques et néerlandaises, à l'échelle des régions rurales françaises de moyenne montagne. Après être revenu sur la dynamique de ce mouvement d'installations, relativement sensible à la conjoncture économique, et la géographie de ces migrations, il esquisse un portrait de ces résidents étrangers, en insistant sur la diversité de leurs profils et sur l'évolution récente de ces derniers. Puis il s'interroge sur les déterminants de leurs migrations et leurs critères de localisation dans les espaces ruraux de moyenne montagne.
      This article attempts to review North-European residential migrations, specifically British and Dutch ones, affecting rural areas of French middle mountains regions. After describing the dynamics of these movements of settlement, relatively sensitive to economic conditions, and the geography of these migrations, it sketches a portrait of the foreign residents by emphasizing the diversity of their profiles and their recent evolution. Then it questions the determinants of their migrations and their location criteria in the rural areas of low mountain ranges.
    • Dynamiques des espaces ruraux en France : vers un modèle des trajectoires démographiques ? - Marc Dedeire, Lala Razafimahefa, Pascal Chevalier, Maud Hirczak p. 521-537 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La recomposition démographique des espaces ruraux est un phénomène acquis en France depuis une trentaine d'années. Même si elle est aujourd'hui en grande partie généralisée, elle s'inscrit encore de manière très différenciée dans l'espace et dans le temps. L'objectif de cet article est de proposer une lecture des trajectoires démographiques et de leur complexité en mettant en exergue les processus de continuité/discontinuité temporelle et spatiale auxquels les espaces ruraux sont soumis. Ce travail statistique et cartographique étudie ces trajectoires à partir de l'analyse dynamique des comportements des différentes composantes démographiques, croît naturel, solde migratoire et variation totale de la population, à l'échelle de l'ensemble des communes rurales françaises, de 1962 à 2006. Il permet d'identifier des modèles de trajectoires qui sont discutés et confrontés aux situations territoriales. Ces modèles s'inscrivent-ils dans des contextes régionaux bien identifiés ou au contraire assiste-t-on à une forte atomisation des comportements démographiques des campagnes françaises ?
      The demographic restructuring of rural areas is an acquired phenomenon in France for thirty years. Although it is now largely widespread, it still fits in very different ways in space and time. The aim of this paper is to propose a reading of the demographic trajectories and of their complexity by highlighting the processes of temporal and spatial continuity-discontinuity to which rural areas are subjected. This statistical and cartographic work studies these trajectories from the dynamic analysis of the different demographic components' behaviors, natural increase, migratory balance and total variation of population, for the whole French rural municipalities, from 1962 to 2006. It allows identifying models of trajectories that are discussed and confronted with territorial situations. Do these models fit into well-defined regional contexts or, conversely, do we assist to a strong atomization of the French countryside's demographic behaviors ?
    • Migrations résidentielles et renouveaux démographiques des campagnes françaises métropolitaines - Pierre Pistre p. 539-555 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les campagnes françaises, même parmi les moins denses et les plus éloignées des principaux centres urbains, tendent à se repeupler depuis les années 1970-1980. Si ce constat général est aujourd'hui largement partagé, peu de travaux en ont recherché une compréhension approfondie, dans ses caractéristiques spatiales et sociodémographiques. À partir des données détaillées du recensement INSEE 2007, cet article propose une analyse plurielle des « renaissances rurales » contemporaines en France métropolitaine. Une étude des migrations résidentielles au sein du territoire national – d'origines urbaines et rurales vers des types de campagne préalablement identifiés - est privilégiée, pour identifier les régions les plus attractives et les profils des nouveaux résidents (âges, CSP). Les traitements statistiques et cartographiques successifs mettent en évidence une poursuite intense des processus de périurbanisation autour des principales métropoles régionales, mais aussi de pôles plus modestes. D'autre part, ils révèlent des reprises démographiques non négligeables au sein d'espaces ruraux peu dépendants de l'attractivité urbaine, et dont les contours restent largement à étudier dans une perspective nationale et quantitative.
      Even among the most remote from major urban centers, French rural areas have been repopulated since the 1970s. Nowadays, this observation is widely shared but few researches have sought a deeper understanding of its geographical and socio-demographic features. Using census data INSEE 2007, this article proposes an analysis of rural revivals in metropolitan France. We particularly focus on studying internal French migrations - from urban and rural areas to types of rural areas previously identified - in order to define the most attractive and profiles of newcomers (ages, Socio-Professional Categories). First of all, our statistical treatments show a strong continuation of suburbanization processes around major regional cities, and smaller ones as well. Then, they reveal significant demographic increases within rural areas less dependent on urban attractiveness ; their characteristics are still to study both in the national French context and with a quantitative approach.
    • L'évolution sociodémographique des villes moyennes de 1968 à 2006 - Jean-François Léger p. 557-576 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      À la fin des années 60, la structure par âge et la composition socioprofessionnelle des villes moyennes françaises étaient comparables à celles des villes de plus de 100 000 habitants. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Entre 1968 et 2006, le vieillissement de la population des villes moyennes a été plus important que celui de la population nationale. Dans le même temps, la proportion de cadres et professions intermédiaires résidant dans ces villes a moins augmenté qu'à l'échelle nationale. En 2006, la composition sociodémographique des villes moyennes est proche de celle des villes de moins de 50 000 habitants. La moitié des villes moyennes a connu une évolution de ce type. D'autres s'en écartent donc, de manière plus ou moins nette. On peut ainsi déterminer 6 groupes. Le type d'activité économique sur lequel elles reposaient à la fin des années 60 et leur situation géographique (localisation par rapport aux grands axes routiers, aux métropoles, au littoral, etc.) sont parmi les principaux facteurs de cette diversité des évolutions.
      At the end of the 60s, the age distribution and the socio-economic composition of French middle-sized towns were comparable to those of bigger cities. They are not anymore today. Between 1968 and 2006, the ageing of population in middle-sized towns was far above the national average. During the same period of time, the increase of the management personal and intermediate occupations proportion in those towns was less important than the national average. So now, the average socio-demographic composition of middle-sized towns is close to smaller towns one. But, all middle-sized towns didn't follow the same development. They can be classified into 6 groups. The type of activity on which their economy was based at the end of the 60s and their location (in relation to major roads, to cities, to coastline, etc.) are among the main factors for this diversity of evolutions.
    • Les territoires périurbains à l'épreuve de la progression des célibataires et familles monoparentales - Benjamin Motte-Baumvol, Leslie Belton-Chevallier p. 577-589 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La seconde transition démographique est associée à une diversification et une diminution de la taille des ménages. Dans le contexte territorial et sociodémographique spécifique du périurbain, les formes de cette transition démographique sont distinctes de celles qui ont marqué les territoires urbains. En effet, une faible urbanité et la forte représentation des couples avec enfants caractérisent traditionnellement les territoires périurbains. Ce type d'environnement est a priori peu adapté aux attentes des petits ménages, notamment les célibataires les plus jeunes, à la recherche d'aménités urbaines proches. Ces petits ménages ne cessent pourtant d'augmenter dans le périurbain francilien. Mais ces évolutions sont très fortement marquées selon le degré d'urbanité des territoires et le passé marital des ménages.
      The second demographic transition is associated with diversification and reduction in household size. In the specific context of outer suburbs, second demographic transition's forms are distinct from those characterizing urban areas. Indeed, low urbanity and high representation of couples with children traditionally characterize outer suburbs areas. This environment does not seem to match with expectations of small households, especially young singles, in search of urban amenities nearby. However, these small households continue to increase in the outer suburbs of Paris. But these developments are strongly related to territories' degree of urbanity and households' marital past.
    • Les villes nouvelles franciliennes : un exemple de périphéries urbaines en cours de maturation - Christophe Imbert, Anthony Brune, Caroline Rozenholc p. 591-602 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Édifiées depuis le début des années 1970, les villes nouvelles franciliennes constituent une illustration du vieillissement des périphéries les plus anciennement urbanisées. Ce vieillissement, lié aux évolutions démographiques (la dynamique naturelle prenant le relais de la dynamique migratoire) s'accompagne d'un ancrage local des populations. Les signes de cet ancrage s'observent dans les mobilités résidentielles de plus en plus locales, dans l'implantation d'une partie de la descendance des premiers habitants et dans un recrutement de plus en plus local du marché de l'emploi. Outre l'exploitation des résultats de nos travaux doctoraux [Imbert, 2005] reposant sur l'enquête « biographies et entourage » (Ined, 2000-2001) qui ont montré un ancrage résidentiel à la fois dynamique (4 enquêtés sur 10 y ont occupé au moins 2 logements) intergénérationnel (les enfants y ont décohabité), notre propos s'appuie sur d'autres travaux menés depuis, notamment au sein de l'IAU Île-de-France, ainsi que sur une analyse à l'échelon communal des résultats du recensement de 2007 pour illustrer l'enchevêtrement complexe qui existe entre mobilités résidentielles et quotidiennes. Finalement les villes nouvelles sont devenues de véritables centres secondaires de l'agglomération parisienne. Le renouvellement de leurs équipements et la diversification de leur parc de logements seront les défis qu'elles devront relever pour devenir des villes « anciennes ».
      Built from the beginning of the 70's, the new towns of the Île-de-France region illustrate well the aging of formerly urbanised outskirts. This aging, linked to the demographic changes (natural dynamics are taking over migratory flows), is going with a local stabilisation of the populations. Thus, this article describes this anchoring process which can be seen in the increasingly local residential mobility, as much as in the fixation of a part of the first inhabitants' offspring and in a job market recruiting now preferentially on a local scale. In addition to the results of our PhD work [Imbert, 2005] based on the “Biographies et entourage” study (INED, 2000-2001) that showed a residential anchorage, both dynamic and intergenerational, this article takes on other works realised since then – particularly within the Institut of Development and Planning of the Île-de-France region (IAU Île-de-France) and on a municipal level analysis of the 2007 census results – to illustrate the complex links between residential and daily mobility. Finally, the new towns have become real secondary centres in the Paris region. The renewal of their equipment and the diversification of their housing stock will be the challenges they will have to take up in order to become “old” cities.
    • La dynamique du peuplement dans le Centre-Ouest de la France : quel rôle joue encore la Loire ? - Dominique Andrieu, Laurent Nowik p. 603-616 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article interroge le rôle joué par la Loire dans la dynamique du peuplement des territoires traversés par ce cours d'eau, en aval d'Orléans. Pour ce faire, il convient de replacer la Loire dans un ensemble géographique plus vaste composé des régions Centre et Pays de la Loire. Si le fleuve n'a plus le rôle structurant qu'il a joué dans le passé, sa présence explique encore aujourd'hui les relations entre certaines villes et certains territoires ruraux. Les habitants du Centre-Ouest se concentrent désormais autour des agglomérations qui subissent le mouvement général d'extension des couronnes périurbaines. L'organisation des agglomérations oppose deux réseaux urbains disjoints : à l'ouest, la façade atlantique forme un réseau de villes tournées vers la Bretagne ; à l'est, la vallée entre Orléans et Tours est un axe majeur de la région Centre. Dans cet ensemble, la Loire est le trait d'union entre la métropole parisienne et l'Atlantique. Le développement des moyens de transports individuels a facilité l'accessibilité des agglomérations à des territoires jusqu'alors démographiquement peu dynamiques. Dans la vallée de la Loire, on assiste à une polarisation de la population qui prend, pour des raisons historiques, la forme d'un chapelet de pôles urbains. À l'échelle locale, l'accroissement urbain a profité aux plateaux qui surplombent la vallée. Mais l'amélioration des transports de transit grâce à la construction de ponts et périphériques, favorise l'intégration urbaine des vallées et leur attractivité. Aujourd'hui, La dynamique de peuplement des grandes villes riveraines - dont une modélisation est proposée - s'émancipe ainsi de la contrainte géographique que le fleuve a longtemps fait peser sur leur développement.
      This article investigates the role played by the Loire in the population dynamics of the regions downstream from Orleans, crossed by this river. To this end, it isuseful to re-situate the Loire in a larger geographic zone, made up of the Centre and Pays de la Loire regions. While the river no longer has the structuring role that it has played in the past, its presence still explains the relations between certain regions today. The inhabitants of west-central France are now concentrated around urban areas which are affected by the general trend of the extension of periurban rings. The organisation of these urban areas contrasts two distinct urban networks : in the west, the Atlantic front region forms a network of towns oriented towards Brittany ; in the east, the valley between Orleans and Tours is the principal axis of the Centre region. In west-central France, the Loire is the link between the metropolis of Paris and the Atlantic. In recent decades, the development of individual means of transport has made these urban areas more accessible from sparsely populated areas. In the Loire Valley, we are witnessing a polarization of the population, which has taken, for historic reasons, the form of a string of urban centers. On the local level, urban growth has benefited from the highlands which overhang the valley. But the improved flow of through traffic, thanks to the construction of bridges and ring roads, encourages the urban integration of the valleys and increases their attractiveness. Today, the population dynamics of the large riverside cities – for which a model is proposed – are therefore becoming free from the geographic constraints which the river has long imposed on their development.
    • « La Ruée vers l'Ouest ? » - Didier Vye p. 603-616 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Espaces convoités, les littoraux français sont généralement soumis à une forte attraction résidentielle, elle-même porteuse d'enjeux territoriaux majeurs. Toutefois, il existe un décalage entre l'importance de ces enjeux et la difficile évaluation de l'attraction du littoral, particulièrement en France. La perspective d'exploiter les données du recensement 2006 représente une excellente occasion de se pencher sur cette question en étudiant plus particulièrement la façade atlantique, devenue la plus attractive de France depuis 1999. Après s'être interrogé sur les indicateurs pertinents pour mesurer l'attraction résidentielle, l'article propose d'évaluer l'ampleur de ce processus au sein des villes du littoral atlantique puis d'en décliner les modalités (origine géographique et profil des migrants, espaces privilégiés d'implantation), notamment à partir d'une comparaison entre deux villes-ports : Lorient et La Rochelle.
      French coastal areas are much sought after and generally subject to high residential attraction, which itself gives rise to major regional challenges. However, there is a mismatch between the scale of these challenges and the problematic evaluation of the coastline's appeal, especially in France. The prospect of drawing on data from the 2006 census provides an excellent opportunity to examine this question with a particular focus on the Atlantic zone, which has emerged as the most attractive stretch of coastline in France since 1999. After considering the key indicators in gauging residential attraction, the article assesses the extent of this process within the cities of the Atlantic coast then sets out the modalities (geographical origin and profile of migrants, favoured areas for setting up home), primarily through a comparison between the port cities of Lorient and La Rochelle.
    • Un papy-boom aura lieu, même si l'espérance de vie ne progressait plus - Nathalie Blanpain, Olivier Chardon p. 617-637 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Si les tendances démographiques récentes se maintiennent, nous serons 73,6 millions d'habitants en France métropolitaine en 2060, soit 11,8 millions de plus qu'en 2007. C'est surtout le nombre de personnes de 60 ans et plus qui progressera puisqu'il atteindra 23,6 millions en 2060, soit 10,4 millions de plus qu'en 2007. A court terme, les évolutions de la population et sa structure par âge seront largement dictées par notre passé. En particulier, le papy-boom est déjà inscrit dans la pyramide des âges actuelle : il s'explique en grande partie par le baby-boom des années 1946-1974. Ainsi, même en supposant que l'espérance de vie reste à son niveau de 2007, l'augmentation du nombre de 60 ans et plus sera soutenue jusqu'en 2035, date à laquelle toutes les générations du baby-boom auront atteint cet âge. À plus long terme, les évolutions de la population et sa structure par âge dépendront davantage des hypothèses de la projection et notamment, pour les âges les plus élevées, de l'évolution de l'espérance de vie. Par ailleurs, tous les pays européens vont être confrontés au vieillissement de leur population, la France plutôt moins que l'ensemble des autres pays de l'Union européenne.
      If recent demographic trends continue, there will be 73.6m inhabitants in mainland France in 2060, i.e. 11.8m more than in 2007. The number of people of 60 years old and over will increase the most, reaching 23.6m in 2060, i.e. 10.4m more than in 2007. In the short-term, population trends and age structure will continue to depend on the past. In particular, the baby-boom of the years 1946-74 has led to a substantial increase in the number of elderly people, a phenomenon visible in the country's population pyramid today. Even if we assume that life expectancy remains at its 2007 level, the increase in the number of people of 60 years old and over will continue until 2035, when all the baby-boomers will have turned 60. In the longer term, population trends and age structure will depend on projection hypothesis, and for the elderly in particular, on developments regarding life expectancy. All European countries are facing a growing population, even though this trend is rather less marked in France than elsewhere.
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