Contenu du sommaire : Homicides aux frontières
Revue | Plein droit |
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Numéro | no 109, juin 2016 |
Titre du numéro | Homicides aux frontières |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Édito
- Dénoncer avec fermeté. Et après ? - p. 1-2
Jurisprudence [cahier central]
- Laisser vivre ou mourir les étrangers - Serge Slama
Homicides aux frontières
- Les frontières tuent - p. 3-5
- Les vies des morts de la migration - Carolina Kobelinsky p. 6-9 Depuis des dizaines d'années, des migrant·e·s meurent aux frontières de l'Europe. On peut s'étonner de la différence de traitement réservé aux vivants et aux morts. Pour les premiers, les technologies les plus avancées pour identifier et garantir la traçabilité des nouveaux arrivants. Pour les seconds, le silence et l'anonymat. Objet anthropologique par excellence pour appréhender une société donnée, la mort pose d'autres questions dès lors qu'elle touche des personnes qui n'en sont pas membres.
- Voir Calais et mourir - Maël Galisson p. 10-14 Si, depuis quelques années, militants et chercheurs commencent à compter les morts sur les routes migratoires, ils ont tendance à se focaliser sur l'arc méditerranéen, négligeant la frontière franco-britannique que l'on pourrait qualifier de nasse calaisienne. Accords européens, traités bilatéraux et leurs corollaires sécuritaires font en effet de cette frontière un mur meurtrier. Et les migrants n'ont d'autre choix que de prendre toujours plus de risques pour le franchir… au péril de leur vie.
- Perdre sa vie, mais pas son nom - Eva Ottavy p. 15-18 Les milliers de personnes qui perdent leur vie dans des traversées périlleuses de la Méditerranée échouent parfois sur les rivages européens. Les autres sont portées disparues… quand elles le sont. Mais comment mettre un nom sur ces corps, comment prévenir les familles de leur décès, comment les renseigner sur le lieu de leur disparition ? Il a fallu la mobilisation des familles et de soutiens associatifs pour que la question de l'identification des migrants morts en mer devienne un enjeu pour les pays du pourtour méditerranéen.
- Au Mexique, des morts moins anonymes - Naawa Siari p. 19-22 Disputées pour leur enjeu stratégique dans le trafic de drogue, les routes mexicaines et centraméricaines sont très dangereuses pour les exilé·e·s. Meurtres et enlèvements sont loin d'y toucher uniquement les migrant·e·s, et le caractère massif des disparitions, dévoilé par le retentissement international du massacre d'Ayotzinapa, suscite une mobilisation croissante de la société civile. Dans ce contexte, les associations de défense des droits des migrant·e·s viennent d'obtenir la création d'une commission d'identification et d'un mécanisme transnational d'identification et de remise des corps.
- Le droit à la vie des migrants - Jean Matringe p. 23-26 En droit international, le droit de migrer se heurte au droit et au pouvoir des États de destination et de transit de contrôler leur territoire et leur population. Ils sont toutefois contraints de respecter leurs obligations internationales en matière de droits humains, notamment le droit à la vie énoncé dans bon nombre de conventions. Mais avec quel effet ?
- Faire émerger la responsabilité des États - Charles Heller, Lorenzo Pezzani, Isabelle Saint-Saens, Violaine Carrère p. 27-31 La mer constitue un défi : elle efface les traces de passages et de naufrages. Si bien que les circonstances des morts en mer de migrants sont rarement documentées et les responsabilités rarement établies. C'est pour documenter ces morts et les violations des droits des migrants qu'a été lancé le projet Forensic Oceanography en 2011 avec pour objectif d'utiliser les nouvelles technologies pour apporter des preuves tangibles de ces drames, nécessaires à la mise en cause des États et autres acteurs supranationaux. Charles Heller et Lorenzo Pezzani, initiateurs de ce projet, se sont saisis du cas du « Left-to-die boat ». Interview réalisée par Isabelle Saint-Saens.
Hors-thème
- Il y a vingt ans, le Sans-papier libéré - p. 32-35 En mai 1996, à l'initiative de la Cimade, de Droits devant !, de la Fasti, de la Fondation Abbé-Pierre, du Gisti, de la Ligue des droits de l'Homme et du Mrap, sortait le Sans-papier libéré en soutien des mobilisations des sans-papiers pour obtenir leur régularisation. Elles débutent par l'occupation de l'église Saint-Ambroise en mars 1996 et se poursuivent jusqu'en août dans de nombreuses villes françaises. Ce journal éphémère (5 numéros) recense les différentes actions, égrène les mots d'ordre et reproduit les courriers envoyés aux différentes autorités pour faire avancer les luttes. Nous reprenons ici une partie de la chronologie des événements (la seconde partie paraîtra dans le numéro 110).
- Il y a vingt ans, le Sans-papier libéré - p. 32-35
Mémoire des luttes
- Le théâtre au service de la cause immigrée (1970-1990) - Samir Hadj Belgacem p. 36-40 Le théâtre a joué un rôle souvent sous-estimé dans l'histoire du mouvement de la « cause immigrée ». Il n'a pas été seulement un moyen d'expression politique ou culturelle, mais a aussi été un outil de mobilisation et de formation militante. La pratique théâtrale participe en effet d'un répertoire d'action militant à part entière.
- Le théâtre au service de la cause immigrée (1970-1990) - Samir Hadj Belgacem p. 36-40