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À travers une analyse des projets d'aménagement pour la reconversion des sites militaires dans trois villes italiennes – Rome, Tarente et Udine –, cet article contribue aux débats sur l'évolution des relations entre les gouvernements urbains et l'État depuis les années 1990. Il montre l'échec des négociations autour des projets urbains et l'émergence de nouveaux conflits entre les villes et l'État. Alors que les travaux sur les villes ont mis l'accent sur la construction d'accords localisés dans la production des politiques urbaines, le cas des sites militaires amène à défendre l'idée qu'un modèle territorial décentralisé, mais également structuré par des logiques étatiques de retraits et de coupes budgétaires, produit de nouveaux conflits entre centre et périphérie.

À partir de l'analyse du fonds de la nonciature apostolique de Paris (Archives secrètes du Vatican), cet article interroge les fondements de la politique de rechristianisation de la société française impulsée sous le pontificat de Pie XI. Alors que la spécialisation de l'action catholique suggère une transformation du rapport de l'institution aux classes populaires, l'encadrement et la formation ne sont pourtant pas envisagés comme vecteurs d'émancipation sociale ou d'engagement politique dans l'entre-deux-guerres. D'un point de vue organisationnel en revanche, la mise en place d'une méthode d'apostolat « par le milieu » concurrence la structuration diocésaine et déstabilise du même coup l'ordre hiérarchique existant.

À partir d'une combinaison d'observations directes, entretiens et questionnaire auprès du public, cet article propose de comparer les décisions de contrôle des policiers français et allemands, en rapportant ces pratiques à des styles d'action policière. Si les objectifs sont similaires (lutte contre la criminalité, affirmation de l'autorité, collecte d'information), les modalités diffèrent. Les policiers français contrôlent plus souvent que leurs collègues allemands. Les minorités visibles constituent une cible bien plus récurrente des initiatives policières de contrôle en France qu'en Allemagne. Les logiques d'action qui sous-tendent ces pratiques reposent sur la formation, l'ethos professionnel (plus ou moins tournée vers le citoyen), la politique policière nationale (et de la définition de la performance) et l'organisation policière locale.

Comment qualifier aujourd'hui les modes de gestion des manifestations de rue en Europe ? Est-on revenu au modèle coercitif des années 1960-1970 ? Doit-on plutôt parler d'une hybridation du modèle coercitif et du modèle plus tolérant des années 1980-1990, témoignant d'une plasticité des doctrines policières au regard des changements de contexte ? Après un bref rappel des styles successifs de police identifiés par la recherche, nous décrivons, en nous appuyant sur une recherche comparée sur les systèmes de maintien de l'ordre en Europe, comment aujourd'hui la préparation des services d'ordre, leur mise en œuvre sur le terrain aussi bien que l'évaluation post-action sont de plus en plus largement soumises à un nouveau modèle reposant sur une stratégie dite de désescalade.