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Revue Revue des Sciences Philosophiques et Théologiques — RSPT Mir@bel
Numéro Tome 92, no 4, 2008
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Autour de Christian Duquoc. Colloque de Mondorf (Luxembourg), 26-27 janvier 2007

    • Patience de Dieu et fin de l'histoire - Christian Duquoc (†) p. 715-723 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Le Messie n'est pas le produit de l'évolution historique, mais surgissement de l'inattendu du Règne de Dieu. Ce que vient interrompre le Messie, c'est la faute. L'histoire entendue comme lieu de la culpabilité conduit à lier souffrance et expiation de la faute. Le lien entre souffrance et expiation est ici rejeté car il ne fait pas droit à la complexité du réel et méconnaît la présence discrète de Dieu qui, par son Esprit, assiste ceux qui œuvrent à la justice. Le jugement entendu comme justice faite aux victimes conclut l'histoire perçue comme procès entre oppresseurs et opprimés; en rejetant le méchant, le jugement n'échappe pas à l'ambiguïté d'une semi-victoire de Dieu. Le projet de Dieu peut-il échouer? Jésus est à la fois le juge et l'avocat pour faire justice aux victimes et entendre la plaidoirie des malfaiteurs. En vertu de cette double fonction christique, la fin de l'histoire apparaît comme indécidable.
      The Messiah is not the product of a historical process but the eruption of the unexpected in the Kingdom of God. The Messiah comes to put an end to human wrongdoing. History, which is taken to be the place of liability, leads to the linking of suffering and the atonement for guilt. The linking of suffering and atonement is rejected here, for it does not do justice to the complexity of the real, and is not alive to the discrete presence of God who, by his Spirit, helps those who work for justice. Judgment, understood as the justice administered to victims, concludes history, which is to be perceived as the trial between oppressors and the oppressed; because it involves the rejection of the wicked, judgment must face the ambiguity that God is only partially victorious. Can the divine plan fail? Jesus is both judge and advocate, administering justice to victims and hearing the appeals of the wicked. Because Christ plays both these roles the end of history must remain uncertain.
    • L'Esprit de différence : À propos de la théologie trinitaire de Christian Duquoc - Isabelle Chareire p. 725-736 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La pneumatologie de Christian Duquoc est présentée ici à travers trois œuvres : Messianisme de Jésus et discrétion de Dieu, L'Unique Christ, Dieu partagé. Ch. Duquoc pense l'Esprit comme inachèvement de la révélation plutôt que comme sceau de celle-ci. L'Esprit permet d'échapper au risque totalitaire d'une unité trop précocement posée : en effet, le sens ultime nous échappe; dans ce cadre, le lien de l'individu au collectif est essentiellement pensé en termes de résistance. Enfin, l'Esprit désigne l'universel de l'expérience chrétienne à travers trois critères que donne l'Écriture pour discerner ce qui vient de l'Esprit : une doctrine raisonnable, le respect d'autrui et la fidélité créatrice des témoins. Cette théologie si libératrice et si féconde de l'écart n'a-t-elle pas son revers : comment assumer le caractère fragmentaire de la vérité sans évacuer la cohérence?
      The pneumatology of Christian Duquoc is presented in three works: Messianisme de Jésus et discrétion de Dieu, L'Unique Christ and Dieu partagé. Duquoc conceives of the Spirit as the incompleteness of revelation, rather than as its seal. The Spirit enables us to avoid succumbing to the totalitarian temptation of positing a premature unity : in fact, ultimate meaning eludes us; in that context, the relation between the individual and the collective is conceived essentially in terms of resistance. In the end, the Spirit designates that which is universal in Christian experience via three criteria given in Scripture for discerning what is of the Spirit : reasonable doctrine, respect for the other and the creative fidelity of the witness. But for all that it is rich and liberating, is there not another side to this theology of the interim : how can one grant the fragmentary character of the truth without evacuating it of coherence?
    • Le messianisme de Jésus : La contribution de Christian Duquoc - Bernard Lauret p. 737-752 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Ch. Duquoc développe une critique du messianisme comme utopie imaginaire et source de nouvelles violences possibles dans l'histoire. Cette interprétation suppose que le titre « Christ » n'aurait plus le même sens que le titre « Messie » ; cela marquerait une rupture entre la pratique messianique de Jésus avant Pâques (que Ch. Duquoc reconnaît) et son destin postpascal et rendrait difficile un dialogue constructif avec le judaïsme. Elle réduirait trop le messianisme à une dimension politique ou utopique au détriment de son sens originel : la rédemption de l'histoire de la souffrance (W. Benjamin) et le salut de ce qui est perdu (au-delà de la dénonciation de la violence chez R. Girard). La « discrétion de Dieu » est inséparable de sa révélation comme accomplissement messianique et communion trinitaire.
      Ch. Duquoc criticizes messianism as an imaginary utopia which risks becoming the source of new violence in history. Such an interpretation assumes that the title « Christ » no longer has the same meaning as the title « Messiah »; for that would signify a break between the messianic acts and practices of Jesus before Easter and his destiny after the Resurrection, and would make constructive dialogue with Judaism difficult. It reduces messianism to its political or utopian dimension at the expense of its original meaning which precisely challenges the violence of history : the redemption of the history of suffering (W. Benjamin) and the salvation of what was lost (going beyond the denunciation of violence by R. Girard). « God's discretion » in history is linked to his revelation as the fulfilment of messianic promise and trinitarian communion.
  • Articles

    • Droits collectifs, libéralisme et tolérance : Un débat entre Rawls, Kymlicka, Taylor et Habermas - Soumaya Mestiri p. 753-771 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      On a coutume de reprocher au libéralisme une indifférence coupable à l'égard des minorités. La question de l'octroi de droits collectifs cristallise, à cet égard, un certain nombre d'analyses dont il est intéressant de remarquer qu'elles ne se donnent pas toujours les moyens théoriques de leur positionnement politique. De ce point de vue, le libéralisme de John Rawls semble être, assez paradoxalement, le mieux placé pour rendre justice aux minorités, entre le juridisme d'un Jürgen Habermas et les positions multiculturalistes de Charles Taylor et de Will Kymlicka. Telles sont les tensions conceptuelles qu'examine cet article aux fins d'aboutir à une nouvelle définition de la tolérance.
      Liberalism tends to be reproached for showing a culpable indifference towards minorities. In that respect, the problem of granting collective rights unites a certain number of analyses which, interestingly, do not always give the theoretical foundations for their political positions. Paradoxically enough, it is John Rawls' liberalism which, from that perspective, seems best placed to do justice to minorities, situated as it is between the legalism of a Jürgen Habermas and the multiculturalist positions of Charles Taylor and Will Kymlicka. These are the conceptual tensions analysed in this article, with a view to arriving at a new definition of tolerance.
    • La ponctuation de l'absolu : Nature, saisie et expression de l'absolu chez Hegel et Bergson : éléments de confrontation - Luc Trabichet p. 773-797 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article confronte la nature de l'absolu chez Hegel et chez Bergson. Il étudie les parentés et les ruptures qui apparaissent entre une logique dialectique et spéculative et une pensée intuitive, dans leur appréhension d'un absolu pensé par tous deux comme un flux immanent au réel. On découvre leur proximité quant à la caractérisation de l'absolu comme élan. Apparaît une rupture très significative quant à la façon de l'exprimer – et par là, quant à la manière dont l'absolu scande lui-même son extériorisation.
      This article compares the nature of the Absolute in the philosophies of Hegel and Bergson. It considers the relations and the rifts which arise between a dialectical and speculative logic and an intuitive conceptuality, in the apprehension of an Absolute which both philosophers conceive of as a flux immanent within reality. The proximity between them is revealed through the characterization of the Absolute as impetus (élan). A very significant rift appears, however, in the way each of them describes the Absolute – and consequently in the way in which the Absolute itself articulates its exterior expression.
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