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Cette étude est consacrée à la réception du livre XII de la Métaphysique aristotélicienne dans l'œuvre de Thomas d'Aquin. Après une brève analyse de toutes les références à ce livre chez Thomas, l'auteur compare la manière dont Averroès, Albert le Grand et Thomas d'Aquin structurent leurs Commentaires du livre Lambda. Finalement, l'auteur analyse le commentaire thomasien des chapitres du texte aristotélicien où il est question de la connaissance divine.

L'article s'emploie à comparer la doctrine de l'Incarnation dans les trois grandes œuvres spéculatives de saint Thomas : Scriptum super Sententiis, Summa contra Gentiles, Summa theologiae. Il examine d'abord le plan suivi dans les trois ouvrages pour traiter ce thème ; puis la façon dont saint Thomas remédie à deux lacunes de la christologie du Lombard (convenances de l'Incarnation, mystères de la vie du Christ) ; ensuite, les deux opinions christologiques du Lombard rejetées par les docteurs parisiens et concernant, l'une, l'âme séparée du corps et, l'autre, la question de savoir si, durant le triduum mortis, le Christ était un homme ; enfin, dix-sept des articuli in quibus. Malgré son caractère pointilliste, cette recherche permet d'explorer les aspects essentiels de la christologie de saint Thomas, de souligner les progrès de sa pensée et aussi de relever quelques positions problématiques de son enseignement.

Balthasar est connu pour sa vision radicale et controversée du descensus Christi, qui présente un Christ passif et souffrant, partageant jusqu'à la poena damni des réprouvés, pour sauver non pas seulement les justes de l'Ancienne Alliance mais tous les hommes. Le présent article se propose d'évaluer cette position. Pour ce faire, après une présentation synthétique de la thèse de Balthasar et de son cadre christologique et trinitaire, il opte pour une clef de compréhension sotériologique, qui seule peut rendre raison de la conception balthasarienne du Samedi saint. De fait, si le Christ nous sauve par représentation vicaire et si les enfers sont avant tout le « lieu » de la mort, le Sauveur doit assumer cette condition et le faire pour tous, par delà les limites de la temporalité de l'histoire. Cependant la sotériologie met aussi en lumière la contradiction interne que constituerait un partage du refus définitif de Dieu des réprouvés, car la représentation vicaire signifie au contraire obéissance et ouverture à Dieu pro nobis. À condition de le dégager de ce dernier aspect, l'enseignement de Balthasar peut constituer un apport appréciable à une compréhension plénière du descensus.