Contenu du sommaire : Géographie et fiction : au-delà du réalisme
Revue | Annales de géographie |
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Numéro | no 709-710, 2016/3-4 |
Titre du numéro | Géographie et fiction : au-delà du réalisme |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Articles
- Géographie : la fiction « au cœur » - Henri Desbois, Philippe Gervais-Lambony, Alain Musset p. 235-245 Ce texte fait un point sur les différentes relations entre la géographie et la fiction dont un certain nombre sont illustrées dans ce numéro des Annales de géographie. Ces relations sont classées ici en trois catégories. Tout d'abord la fiction fait connaître des lieux et des espaces à ceux qui la lisent (roman, nouvelle, bande dessinée), la regardent (cinéma, théâtre) ou la jouent (jeux vidéo) : pour le plus grand nombre, c'est à travers des fictions que le monde est lu, se dévoile et se découvre. Mais la fiction, productrice d'imaginaire, imprègne aussi les lieux qui deviennent, dans les représentations, ce que l'œuvre en fait : bien des lieux sont vécus à travers à la fois l'expérience que l'on en fait et les œuvres d'imagination que l'on en connaît. C'est que, comme l'écrit Edward Soja, nos espaces vécus sont à la fois « réels et imaginés ». Enfin, une troisième catégorie de relation entre géographie et fiction est plus intime encore : les œuvres de fiction sont aussi, en elles-mêmes, de la géographie, elles produisent simultanément des discours sur l'espace et des espaces mais aussi elles rendent compte de l'expérience humaine de l'espace et ce faisant partagent le même objectif que la géographie de l'expérience qui s'inscrit dans la suite du courant que l'on a appelé « géographie humaniste ». Pour toutes ces raisons, les auteurs du présent texte invitent à donner à l'étude des œuvres de fiction toute sa place au sein de la géographie en tant que discipline, sa place « au cœur » de la géographie.This paper explores the highly diverse relations between fiction and geography (some of which are explored in this issue of the Annales de géographie). The authors propose to consider three types of interrelation. First literature, cinema, video-games are the medium through which most people discover the world and its spaces they do not physically experience. Second, fiction also influences our perceptions of spaces and places. To quote Edward Soja our spaces are always “real and imagined”, we know them simultaneously through experience and imaginary settings produced by works of fiction. Last, but not least, authors of fiction are also geographers in their own way ; they often do what humanistic geography was trying to achieve, describe the human experience of space and therefore contribute to understanding it better. For all these reasons, the authors argue here that the study of fiction should not be considered as a marginal activity for geographers, but should be central in the discipline, close to its “heart”.
- Que peut la fiction pour la géographie ? Les apports de la littérature de jeunesse dans les apprentissages - Fabienne Cavaillé p. 246-271 La littérature de jeunesse de fiction renferme a priori des objets et des modes de connaissances qui permettent d'enseigner et d'apprendre une géographie se préoccupant notamment de l'individu et des dimensions subjectives du réel. Ce texte programmatique explore les propriétés des fictions littéraires et en particulier les possibilités que renferme la littérature de jeunesse. Les œuvres de fiction, en tant qu'expérience de pensée, fournissent aux lecteurs des mondes possibles, des mondes mixtes occasionnant des allers et retours entre imaginaire et réel. Il s'agit ici d'apprécier comment la littérature de jeunesse, pléthorique et protéiforme (romans, albums, etc.), peut donner à découvrir de manière particulièrement dense la spatialité et la géographicité. L'étude de trois récits pour la jeunesse de L. Sepúlveda est proposée ; ces œuvres apparaissent intéressantes en tant que fictions réalistes proposant un « réalisme merveilleux ».Fictional children's literature provides knowledge and modes of understanding that allow teaching/learning of a subjective geographical approach to the real. This programme- article explores the fictional narrative characters and in particular the specificities of fictional children's literature (novels and picture books). Fictional narratives, as experiment in thought, offer readers possible worlds and worlds crossed between imagination and reality. The wide scope of children's literature gives the opportunity to discover a rich spatiality and geographicity. Three children's novels from L. Sepúlveda are analysed as an example ; they are pertinent as “realistic fiction” and as having a perspective of “marvellous realism”.
- Aperçu sur la genèse d'une chôra : Libertalia et la Lémurie, de la littérature au mythe - Jean-Baptiste Bing p. 272-289 Cet article tente de saisir la part de l'imaginaire dans la genèse du lieu (considéré non comme topos cartographique mais comme chôra porteuse de sens), en examinant le processus de sémiotisation né de fictions littéraires devenues des mythes. Il examine les cas de deux utopies issues de la présence européenne dans l'océan Indien occidental à partir du xvie siècle : Libertalia et la Lémurie. Méthodologiquement, il relie des sources et des analyses littéraires et historiques à des données récoltées durant plus de deux années de séjour en pays Betsimisaraka (Madagascar). Étudier des mythes portant sur des topos situés dans l'océan Indien occidental bien qu'eurocentrés présente un intérêt heuristique pour mettre en avant le décalage entre topos et chôra et envisager les facteurs d'impacts rétroactifs de la seconde sur le premier. Cet article commence par replacer ces deux figures dans l'histoire littéraire, afin de comprendre comment elles se sont fait mythes. Puis, appliquant la distinction berquienne d'« empreinte » et de « matrice » à la chôra, il interroge d'abord la chôralité-empreinte des mythes (qui, par la culture dont ils sont porteurs, donne sens à l'espace où ils se déploient), puis leur chôralité-matrice (les modifications qu'ils ont engendrées dans le réel).This article attempts to define the way in which imagination contributes to the genesis of a place (considered as a chora which makes sense, not as a cartographic topos) by examining the process of semiotization engendered by fictions which became myths. It focuses on two cases : Libertalia and Lemuria, two utopias born from the European presence in the Western Indian Ocean since the 16th Century. Methodologically it connects sources and literature analysis with data collected in the field over a period of more than two years in Betsimisaraka land (Madagascar). Studying Eurocentric myths which take place in the Western Indian Ocean is heuristically efficient, showing the divergence between topos and chora and to bring to light factors involved in retroactive impacts exerted by the latter on the former. Firstly this article contextualizes those two utopias in the history of literature, in order to understand how they became myths. Then, by transferring on chora the distinction established by Berque between “imprint” and “matrix”, it questions the “imprint-chorality” of myths (giving sense through culture to spaces where these unfurl) and finally their “matrix-chorality” (transforming the reality).
- Le paysage minier et sidérurgique dans les films de fiction français : lieu de mémoire des représentations sociales - Nadège Mariotti p. 290-308 L'image animée ne s'applique pas seulement à la présentation des paysages et des sociétés disparues mais à l'interrogation de toute production humaine dans sa vision à la fois anthropologique, sociologique et historique. Dès lors, comment le paysage industriel au travers de l'image animée et de ses genres cinématographiques peut-il être le reflet d'une temporalité révolue ? En quoi sa transmission filmique, tel un héritage, perpétue-t-elle au fil des décennies les représentations de la société ? À travers l'étude d'un « Lieu de mémoire » (Nora, 1984) original : le film, les représentations du paysage minier et sidérurgique, aujourd'hui disparu, s'imposent comme une mise en scène de la mémoire.The moving picture does not apply just to the presentation of landscapes and societies that have disappeared but also to the the investigation of any human production simultaneously from its anthropological, sociological and historical viewpoints. How therefore can the mining and industrial landscape be made to reflect a bygone temporality, through motion picture and its various film genres ? In what way does the cinematic transmission passing down this temporality, like an inheritance, immortalize the representations of the society over the course of successive decades? Through the study of an original commemorative site (Nora, 1984) the film, the representations of a mining and steel-making landscape, now disappeared, emerge as a stage setting for portraying memory.
- Du personnage du cow-boy solitaire à celui du pêcheur à la mouche : la fiction au fondement de la mutation territoriale de l'ouest du Montana ? - Gabrielle Saumon p. 309-332 L'objet de cet article est d'interroger le rôle de la fiction comme moteur et témoin de la mutation territoriale de l'ouest du Montana, au cœur aujourd'hui d'une dynamique migratoire renouvelée. Les personnages du cow-boy, du pêcheur à la mouche et de l'Amenity rancher constituent les figures emblématiques d'une identité en plein bouleversement, d'un Ouest de la conquête à un Ouest du refuge dans la nature sauvage. Or, si la fiction nourrit des représentations attractives à l'origine de migrations d'agrément, elle met en scène, en retour, ces nouvelles dynamiques et les entérine en fabriquant de nouveaux personnages archétypaux : la fiction enregistre ainsi – et pérennise – la mutation qu'elle a participé à susciter, tout autant qu'elle en est la catharsis.This paper explores how fiction plays an important role in the sweeping change taking place in Western Montana, as a driving force and as a record of these trends. In fact amenity-rich regions of Western Montana have experienced significant growth over the recent decades, mainly due to the "get back to nature" movement. This article aims to highlight how this growth is nourished by new representations of the West as a place to escape to, mainly drawn by fiction (literature, cinema). This picture of Western Montana can be considered as a renewed identity, carried by new characters. If the Lonesome cowboy represented the West as a Frontier to conquest, now the Fly fisherman and the Amenity rancher embody that New West : these fictional characters shape appealing representations underlying amenity migrations, but in turn, show in the fiction the new dynamics that they help to create. What is the contribution of fiction in the sweeping change occurring in Western Montana ? And how does fiction bring onto the stage new characters who instigate as well as endorse these dynamics typical of the New West ?
- Ré-imaginer la Méditerranée avec l'Odyssée, la carte et la photographie. Victor Bérard, un géographe sur les traces d'Ulysse - Estelle Sohier p. 333-359 Depuis l'Antiquité, l'Odyssée d'Homère a façonné l'imaginaire du voyage et la perception de l'espace méditerranéen de ses lecteurs. Cet article interroge l'une des étapes du questionnement géographique autour de la réalité des lieux décrit par le poète, en revenant sur le parcours de l'auteur qui tenta de faire coïncider la fiction et l'espace méditerranéen avec le plus de constance, d'emphase et de preuves, Victor Bérard (1864-1931). En montrant les liens de l'auteur avec l'École française de géographie, cet article montre combien sa théorie (contestée) sur la fiction d'Homère est le produit de l'association étroite dans l'enseignement français de la géographie à l'histoire, mais aussi du « bouillonnement créateur » de la discipline, au moment où émergea l'école vidalienne.Since Antiquity, Homer's Odyssey has shaped the readers' imagination regarding travel and perception of the Mediterranean space. This article examines one of the stages in geographical reflection with regard to the reality of the places described by the poet, revisiting the voyage of the author who sought to superimpose the fiction on the Mediterranean space with the greatest persistence, energy and evidence, Victor Bérard (1864-1931). By showing the ties of the author with the French school of Geography, this article shows the degree to which his theory (contested) about Homer's fiction was the product of the close association in French teaching of geography and history, as well as the “creative ferment” of the discipline at the time of the emergence of the Vidalian school of regional geography.
- Le Caire en 2015 et en 2023 : deux dystopies anticipatrices ? Les avenirs funestes de la capitale égyptienne dans Tower of Dreams et Utopia - Anna Madoeuf, Delphine Pagès-El Karoui p. 360-377 D'immenses tours de verre luxueuses surplombant d'interminables faubourgs misérables, des embouteillages inextricables, une pollution suffocante, des attentats terroristes succédant à des tremblements de terre… Dans un monde où tous les écarts se sont creusés, l'Occident n'accorde plus aucun crédit à l'Égypte, dont la capitale de 35 millions d'habitants est agitée d'intenses soubresauts, sociaux et telluriques. Un aperçu du Caire en 2015… dans le scénario du roman de J. Nasir, Tower of Dreams (1999). Dix ans plus tard, A. Towfiq brosse dans Utopia un portrait du Caire en 2023 qui n'est guère plus réjouissant. Le territoire égyptien est scindé en deux espaces en guerre : les riches Égyptiens occidentalisés vivent retranchés dans quelques cités résidentielles fermées, tandis que le reste du territoire est réduit à un immense bidonville où croupissent des populations misérables. À la lumière des contextes actuels et de la période de production de ces deux romans, sont analysées les représentations parallèles du Caire tel que projeté dans le futur par ces récits d'anticipation à caractère dystopique.Immense, luxurious glass towers dominating endless miserable suburbs, inextricable traffic jams, pollution, terrorist attacks succeeding earthquakes. In a world where all the gaps have become gulfs, the West no longer gives any credit to Egypt, whose capital of 35 million inhabitants is shaken by strong social and shocks: an overview of Cairo in 2015 in the scenario of J. Nasir's novel, Tower of Dreams (1999). Ten years later, the portrait of Cairo in 2023, painted by A. Towfiq, in Utopia, is almost more daunting. There the Egyptian territory is split into two spaces at war ; the rich westernized Egyptians live entrenched in closed, gated residential communities whereas the rest of the territory is reduced to an immense shanty town where miserable populations are rotting away. In the light of the current contexts, and of the period when these two novels were written, the parallel representations of Cairo are analysed as foretellings of the future made by these dystopian narratives of anticipation.
- Jeu de façonnements d'un haut lieu entre récits littéraires et fabrique de la ville : la Main à Montréal - Marie-Laure Poulot p. 378-404 Les fictions littéraires participent à l'invention du boulevard Saint-Laurent – la Main – comme « haut lieu » (Debarbieux, 1995) montréalais dans l'imaginaire urbain et à sa désignation au patrimoine national. La littérature en brosse un portrait vivant, sensuel, avec une attention forte au paysage, tant visuel que sonore, voire olfactif. Cosmopolitisme et nostalgie en sont les principales entrées, venant ainsi perpétuer le mythe de la Main, lieu d'arrivée et d'installation des communautés immigrées durant le XXe siècle. En créant une image forte dans la mémoire collective, la littérature vient également révéler le rapport entretenu par les habitants au boulevard Saint-Laurent. En dépit du déclin actuel des différentes communautés immigrantes le long du boulevard, les récits actuels réinvestissent les anciennes narrations, véritables géographies imaginaires et imaginées de la ville pour aboutir à une réinvention tant du boulevard que du cosmopolitisme qui lui est attaché. Dans cette réinvention, l'imaginaire littéraire du boulevard dans le centre-ville (dans l'ancien Red Light) est mobilisé contre le projet urbain de Quartier des spectacles, comme registre de légitimation.Literary fiction is contributing to the conception of the Saint-Laurent Boulevard – The Main – as a symbolic place in the urban imagination of Montreal and as a national heritage. Literature describes the street in a lively and sensual portrait paying a lot of attention to the townscape, the sounds and the scents. Cosmopolitanism and nostalgia are recurring themes in works of fiction : they are continuing the myth of The Main, as the place where immigrants first settled during the XXth Century. As it creates a strong image in the collective memory, the literature also reveals the links between inhabitants and the street. Despite the departure of many immigrant communities elsewhere in the city, contemporary narratives plough back into the old ones. They tend to reinvent the street, its representation and cosmopolitanism. For example, in the old Red Light District, literature is mobilized against the Quartier des Spectacles urban project, as a form of recognition of its legitimacy.
- Spatialité du déracinement dans La Petite Fille de Monsieur Linh, de Philippe Claudel - Muriel Rosemberg p. 405-417 Entre la représentation imaginaire du monde et sa représentation savante, le dialogue est-il possible ? On voudrait montrer, à partir de l'analyse du roman de Philippe Claudel, que le monde inventé par l'écrivain porte un savoir qui entre en résonance avec celui du géographe. Mais l'absence de toute référence à une réalité localisée dans le temps ou l'espace semble placer l'histoire de Monsieur Linh hors du monde. C'est précisément cette absence qui montre la condition existentielle du déraciné, sous la figure d'un pays qui ne peut être nommé ni cartographié. En figurant l'exilé par son rapport à l'espace et au paysage, l'écrivain dit ce qu'est l'épreuve du déracinement, plus généralement de l'exclusion, et propose, au-delà, une réflexion sur la géographicité.Is dialogue possible between the imaginary representation of the world and its scholarly counterpart ? The article aims to show, by analyzing Philippe Claudel's novel, that the world invented by the writer carries knowledge which resonates with that of the geographer. However, the lack of any reference to a reality located in time and space seems to place Mister Lihn's story outside the world. This is precisely the point : this absence shows the existential condition of the rootless person through the image of a country that cannot be named or mapped. By depicting the exile through his relations to the space and to the landscape, the writer tells of the experience of being uprooted, more generally of being subjected to exclusion. Beyond that, he offers a reflection on geographicity.
- Géographie : la fiction « au cœur » - Henri Desbois, Philippe Gervais-Lambony, Alain Musset p. 235-245
Note
- Hors les murs, sur les toiles : quand la Géographie fait son cinéma - Véronique André-Lamat, Marina Duféal, Isabelle Sacareau, Mayté Banzo, Marie Mellac, Béatrice Collignon p. 418-431 Porté par un groupe d'enseignants-chercheurs du département de géographie de l'Université Bordeaux Montaigne, Géocinéma est un festival qui depuis 10 ans a pour objectif de faire de la géographie autrement : hors les murs, sur les toiles d'un vrai cinéma, le cinéma d'art et d'essai Utopia de Bordeaux. S'adressant à un public ouvert, composé aussi bien d'étudiants que d'amoureux du cinéma, le festival est construit autour de films de fiction pensés à la fois comme support de partage des savoirs entre le monde de la recherche et la société et comme corpus pertinent pour analyser et penser le monde avec les concepts et approches de la géographie. Cette note propose un retour réflexif sur ce festival, ce flash back mettant l'accent sur les modes d'expérimentations qui y ont été déployés en matière de pratique pédagogique et de vulgarisation de la géographie. L'intérêt est ensuite porté sur le contenu même du festival, les films et leurs commentaires qui ont jalonné les différentes éditions de Géocinéma. L'analyse se focalise ensuite sur les films de science-fiction, emblématiques de notre démarche. La lecture géographique des films montre que l'espace ne constitue pas un simple support ou décor de la fiction, mais qu'il participe pleinement de la narration tout en dévoilant le fonctionnement de nos sociétés. Le film de fiction apparaît ainsi comme un objet médiateur pour saisir la réalité de la dimension spatiale des sociétés.The Géocinema film festival, the creation of a team of geographers from Université Bordeaux Montaigne, has provided an alternative venue for the informal study of geography for ten years now. Moving beyond the classroom into the screening rooms of central Bordeaux's legendary Utopia art and repertory Cinema. Géocinema attracts various publics : students, movie lovers, and neighbors of the movie theater where the Festival takes place. There, for three full days, audiences are able to experience mainstream films in which geographical thinking underpins conceptual structure and plot. Serving as supports for a conversation between the general public and accademics, these films also propose valid content for the study of geography and geographical approaches to knowledge. This paper looks back on the festival as a space of experimentations, for the public and for the invited speakers (all scholars) alike. We first present the innovations in higher education didactics tested at the festival, and how the festival makes geographical approaches and concepts accessible to general audiences. We then address Festival content, examining themes tackled over the years, as well as speakers conferences' outcomes from the various festival editions. Lastly, we focus on the science-fiction genre where geographical content tends to command a central narrative role, and where the idea that space is never merely décor is for us most evident. Geocinema shows how movies efficiently reveal the spatial dimension of any given society.
- Hors les murs, sur les toiles : quand la Géographie fait son cinéma - Véronique André-Lamat, Marina Duféal, Isabelle Sacareau, Mayté Banzo, Marie Mellac, Béatrice Collignon p. 418-431
Comptes rendus
- Comptes rendus - p. 432-202