L'aporie du Ménon met en scène une difficulté connue : comment saisir une réalité qu'on nomme pour émettre à son sujet quelque proposition, alors qu'on ne sait rien d'elle, même pas si elle existe ? Distinguer « parler de » et « parler sur » quelque chose est essentiel quand il s'agit de vérité comme l'entend Socrate. Les langues logiques ont pu contourner la difficulté en n'opérant que sur des objets « quelconques ». Nos discours eux doivent l'affronter, leurs objets, « ordinaires » ou non, n'étant jamais « sans qualités ». La réflexion d'E. Cassirer sur la « fonction symbolique » et la « représentation » permet de donner à ce problème une solution moins mythique que la « Réminiscence » platonicienne ou que les théories empiristes du « Mind ». La « morphologie » de l'objectivation que le philosophe dégage des langues, de l'intuition, des mythes et de la science est un soutien heuristique pour réfléchir aux opérations d'une logique naturelle des objets de la pensée discursive.
L'aporie du Ménon met en scène une difficulté connue : comment saisir une réalité qu'on nomme pour émettre à son sujet quelque proposition, alors qu'on ne sait rien d'elle, même pas si elle existe ? Distinguer « parler de » et « parler sur » quelque chose est essentiel quand il s'agit de vérité comme l'entend Socrate. Les langues logiques ont pu contourner la difficulté en n'opérant que sur des objets « quelconques ». Nos discours eux doivent l'affronter, leurs objets, « ordinaires » ou non, n'étant jamais « sans qualités ». La réflexion d'E. Cassirer sur la « fonction symbolique » et la « représentation » permet de donner à ce problème une solution moins mythique que la « Réminiscence » platonicienne ou que les théories empiristes du « Mind ». La « morphologie » de l'objectivation que le philosophe dégage des langues, de l'intuition, des mythes et de la science est un soutien heuristique pour réfléchir aux opérations d'une logique naturelle des objets de la pensée discursive.