Contenu du sommaire : Le renseignement, un monde fermé dans une société ouverte
Revue | Hermès (Cognition, Communication, Politique) |
---|---|
Numéro | no 76, 2016/3 |
Titre du numéro | Le renseignement, un monde fermé dans une société ouverte |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Avant-propos - Dominique Wolton p. 11-13
- Introduction - Franck Bulinge, Nicolas Moinet p. 14-21
I. Le renseignement, entre crises et mutations
- Une brève histoire contemporaine du renseignement français - Gérald Arboit p. 23-30 De 1989 à 2016, le renseignement a connu une mutation dans sa médiatisation, en raison de l'évolution incertaine des relations internationales. Ce phénomène touchait tous les services, tranchant avec leur discrétion pendant la guerre froide. Cette époque a également été marquée par une adaptation du renseignement français à un fonctionnement communautaire, reflétant l'élargissement de son périmètre. Dans le même temps, cette mutualisation du renseignement agrégea les compétences de plusieurs ministères. Au-delà d'un simple effet de politisation du renseignement, elle ne fait que refléter une prise en compte de la notion de sécurité intérieure au niveau politique. Mais, au lieu de favoriser le renseignement intérieur dans sa diversité, le renseignement territorial se trouve marginalisé sous prétexte d'informatisation des services de renseignement et de sécurité et d'une croyance illusoire dans les interceptions qui impacte leurs capacités d'analyse.From 1989 to 2016, media coverage of intelligence changed significantly with growing uncertainties over contemporary developments in international relations. The same phenomenon occurred across all intelligence services, contrasting greatly with their discretion during the Cold War. This period also saw the French intelligence agencies adapting to operations within an intelligence community, which was reflected in a broadened scope of activity. At the same time, the pooling of intelligence resulted in aggregating the competences of several ministries. These developments reflected not only the politicisation of intelligence, but also the integration of internal security at the political level. But rather than boosting domestic intelligence in its diverse forms, the result has been to marginalise territorial intelligence gathering on the pretext of digitising intelligence and security services, based on an unfounded belief in interceptions that has an impact on their capacities for analysing.
- La CIA et les dividendes de la paix : l'ouverture du renseignement américain au lendemain de la guerre froide - Raphaël Ramos p. 31-36 Au lendemain de la chute de l'Union soviétique, la Central Intelligence Agency (CIA) a pris une initiative d'ouverture, en apparente contradiction avec les us et coutumes d'une agence de renseignement. Au terme de près d'un demi-siècle d'opérations secrètes et de scandales, cette démarche devait permettre de redorer l'image de la communauté du renseignement afin de pouvoir résister aux conséquences potentiellement funestes de la disparition de sa cible originelle. Si la mise en œuvre de ce projet a révélé les difficultés induites par une révolution culturelle de ce type, la CIA est néanmoins parvenue à créer une dynamique favorable à la déclassification de documents d'archive qui a bénéficié à la communauté scientifique. Mais en accroissant la visibilité du renseignement, cette initiative a également servi son instrumentalisation à des fins politiques.After the collapse of the Soviet Union, the Central Intelligence Agency (CIA) launched an openness initiative that seemed to contradict the longstanding traditions of intelligence agencies. After almost half a century of secrecy and scandals, this initiative was supposed to rehabilitate the tarnished image of the intelligence community and help to keep it afloat despite the potentially disastrous consequences of the disappearance of its initial target. Although the plan's implementation revealed all the difficulties involved in a cultural revolution of this type, the CIA nevertheless succeeded in creating a favourable climate for document declassification that benefited the scientific community. But by increasing the visibility of intelligence gathering, this initiative also contributed to its instrumentalisation for political ends
- Le fanatisme ne se réduit pas à des données : renseignement contre djihadisme - François-Bernard Huyghe p. 37-43 Si personne ne doute du caractère crucial du renseignement pour lutter contre le djihadisme, il requiert aussi une capacité de perturber les vecteurs du message djihadiste, et de comprendre leur logique et leur fascination, sans même parler d'élaborer un contre-discours efficace. Nos « sociétés de l'information » autoproclamées sont loin de savoir combattre ces réseaux et cette rhétorique.While none would deny the crucial role of intelligence in countering Jihadism, it also has to able to disrupt the vectors of the Jihadist message and to understand both their logic and their fascination before it can even attempt to develop an effective counter-discourse. Our self-proclaimed “information societies” are by no means capable as yet of taking an effective stand against these networks and their rhetoric.
- « Il y a un manque de culture politique en France sur le renseignement » : Entretien inédit - Michel Rocard, Franck Bulinge p. 44-49
- De la judiciarisation du renseignement : le cas des procès de djihadistes : On the judicialization of intelligence in trials of Jihadists - Antoine Mégie, Ariane Jossin p. 50-58 Le 24 juillet 2015, la France se dote pour la première fois d'un cadre normatif d'envergure pour l'ensemble des pratiques de surveillance et de renseignement. Cette loi entérine ainsi les rapports complexes entre sécurité, liberté, droit et technologie dans le cadre d'un nouveau régime de surveillance qui se caractérise par sa dimension globale et sa convergence vers d'autres régimes internationaux. À travers l'analyse de la genèse politique et institutionnelle de cette loi, nous verrons comment, dans le contexte des attentats de janvier 2015, les solutions en faveur d'un renforcement de la lutte contre le terrorisme se sont imposées. Parallèlement à la compréhension de ces dynamiques d'adoption, cet article propose également de considérer les effets concrets de ces dispositifs dans les pratiques de l'antiterrorisme actuel. Ainsi à partir de l'observation ethnographique d'une série de procès de personnes accusées de terrorisme, nous pourrons mettre en perspectives les usages judiciaires du système de renseignement hexagonal.On 24 July 2015, France, for the first time, adopted a wideranging normative framework for all surveillance and intelligence activities. The legislation confirms the complexity of the relationships between security, liberty, law and technology under a new surveillance regime characterised by its overarching dimension and its convergence with other international regimes. Through an analysis of the political and institutional origins of this legislation, we will see how, in the context of the January 2015 attacks in France, solutions were imposed with a view to boosting the fight against terrorism. In parallel with a discussion of the dynamics underlying the adoption of the legislation, this article also considers its actual effects on current anti-terrorist practice. From ethnographic observations of a series of trials of people accused of terrorism, we develop perspectives on the judicial uses of the French intelligence system.
- Renseignement et politique de sécurité : un paradoxe orwellien - Franck Bulinge p. 59-67 Aux attentats qui frappent régulièrement la France depuis 2012, répondent des lois successives, jusqu'à l'état d'urgence que le gouvernement a souhaité inscrire dans une loi constitutionnelle, resserrant de facto le champ des libertés individuelles et publiques comme prix de la sécurité nationale. En dépit de ces mesures, des discours martiaux et du soutien politique infaillible aux services de renseignement, la politique de sécurité ne parvient pas à enrayer le triple phénomène que représentent la « radicalisation », le départ de jeunes en Syrie et la commission d'attentats sur le territoire. En dépit de son inefficacité assumée, les sondages de population restent favorables à cette politique. Dans cet article, nous mettons en évidence ce phénomène que nous qualifions de paradoxe orwellien.The attacks that have regularly hit France since 2012 have been met with successive laws, culminating in the state of emergency that the government has been seeking to write into constitutional law and which would, de facto, narrow the field of individual and public liberties as the price to pay for national security. Despite these measures, their accompanying warmongering messages and the infallible political support for intelligence agencies, the security policy has not succeeded in curbing the triple phenomenon of “radicalisation”, young people's departures for Syria and terrorist attacks within France. And despite its alleged ineffectiveness, public opinion polls have remained favourable to this policy. This article discusses this situation as an Orwellian paradox.
- La sousveillance. Vers un renseignement ordinaire - Camille Alloing p. 68-73 La sousveillance consiste, dans son aspect premier, à surveiller les surveillants. Que ces surveillants soient visibles dans l'espace public (forces de l'ordre, caméras de surveillance), qu'ils participent à nos sociabilités numériques (plateformes web) ou qu'ils organisent de manière législative le contrôle social formel. Dans cet article, nous proposons de questionner les pratiques de sousveillance comme une forme de renseignement à la fois ordinaire, car accessible à tous, mais aussi citoyenne, puisqu'elle vise à un équilibre entre une surveillance « du dessus », et une « du dessous ».“Subveillance” is a neologism that basically means “watching the watchers” : whether the watchers are visible to the public (police, security cameras), whether they are part of our social networks (web platforms) or whether they are the legislators of formal social control. In this article, we discuss subveillance as a form of everyday intelligence gathering – in the sense that it can be done by everyone – but also as an expression of citizenship, since its aim is to strike a balance between surveillance “from above” and surveillance “from below”.
- Le renseignement citoyen : l'exemple de la cartographie d'information - Gael Cérez p. 74-79
- Le monde du renseignement face à la guerre de l'information - Christian Harbulot p. 80-85 Le passage progressif à la société de l'information a modifié la nature des enjeux stratégiques dans l'usage offensif de l'information. Les premiers à l'avoir compris furent les services de renseignement de la jeune république soviétique qui, après la révolution de 1917, cherchèrent à populariser les idées communistes en infiltrant les milieux intellectuels occidentaux afin d'en faire des caisses de résonance indirecte au service de leur cause. La Seconde Guerre mondiale, la guerre froide et la guerre du Viêt Nam ont intronisé une nouvelle forme de guerre : la guerre de l'information. Les conflits de la fin du xxe siècle et du début du xxie siècle ont confirmé cette relation de plus en plus étroite entre la conduite d'une guerre militaire classique et l'orchestration d'une guerre de l'information dans des situations de plus en complexes, à l'image de la situation syrienne. Le monde du renseignement, qui fut à l'origine très en pointe dans cette nouvelle forme de gestion de l'affrontement, est bousculé dans ses certitudes par les dynamiques subversives initiées par les groupes terroristes et par des mouvances politico-religieuses qui cherchent à miner les fondements des démocraties. En France, la dimension économique de la guerre de l'information est encore suivie de manière très diffuse et sans réelle réflexion de la part du pouvoir politique sur sa portée stratégique.The gradual transition towards the information society changed the nature of the strategic issues at stake in aggressive uses of information. The first who understood this were the intelligence agencies of the young Soviet republic which, after 1917, sought to popularise communist ideas by infiltrating western intellectual circles to create echo chambers for their cause. The Second World War, the Cold War and the Vietnam War established a new kind of warfare, the information war. The wars of the late 20th century and early 21st century confirmed the increasingly close relationship between the conduct of classic military warfare and the orchestration of information wars in increasingly complex situations, as the situation in Syria currently illustrates. The world of intelligence, originally firmly established at the forefront of this new pattern in the organisation of conflict, has been shaken by the subversive dynamics set in motion by terrorist groups and by politico-religious movements seeking to undermine the foundations of democracy. In France, investigations of the economic dimension of the information war have been few and far between and have not given any in-depth attention to the effect of political influence on its strategic goals.
- Les signaux faibles : du mythe à la mystification - Camille Alloing, Nicolas Moinet p. 86-92
- Du renseignement à l'intelligence stratégique - Jean-Luc Angibault p. 93-97
- Mutations du renseignement, métamorphoses de la trahison - Sébastien Schehr p. 98-105 L'article vise à appréhender les mutations du renseignement à partir de la question de la trahison et de ses métamorphoses contemporaines. La première partie précise ce qu'est une trahison d'un point de vue sociologique et s'intéresse tout à la fois aux spécificités des trahisons impliquant des personnes travaillant dans ce domaine d'activité et aux dispositifs sociaux communément utilisés par les États et leurs services pour en limiter l'occurrence. La deuxième partie est consacrée à l'évolution des formes de trahison et à l'émergence de la figure du « lanceur d'alerte » du renseignement. Elle vise à caractériser ce phénomène et surtout à comprendre son développement dans un tel contexte : certaines évolutions sociétales tout comme les transformations qui affectent les activités de renseignement jouent ainsi un rôle essentiel dans cette dynamique. L'article évoque enfin la question de la régulation possible de ce type de pratiques et l'enjeu qu'elle représente pour ces organisations.This article aims to understand transformations in intelligence gathering by investigating the question of betrayal and its contemporary metamorphoses. In the first part, we explain what a betrayal is in sociological terms, focusing at once on the specific features of betrayals involving people who work in this sphere of activity and on the social systems commonly used by states to limit their occurrence. The second part discusses changes in forms of betrayal and the emergence of the “whistleblower” on intelligence gathering. The idea is to characterise the phenomenon and especially to understand its development in this particular context : some changes in society, like the changes affecting intelligence gathering, play an essential part in driving these dynamics. Finally, we look into the question of possible means for regulating whistleblowing practice and the issues these would raise for the relevant organisations.
- Une brève histoire contemporaine du renseignement français - Gérald Arboit p. 23-30
II. Ouverture au renseignement, ouverture du renseignement
- « Communiquer pour expliquer et pour rassurer » : Entretien - Bernard Bajolet, Nicolas Moinet p. 107-115
- Logos et insignes dans le monde du renseignement : entre nécessité de se taire et besoin de le dire - Franck Bulinge p. 116-120
- Communiquer sur le secret - Isabelle Hare, Annelise Touboul p. 121-130 Les services secrets et la figure de l'espion ont toujours nourri un imaginaire fictionnel important. Depuis plusieurs années, la direction générale de la Sécurité extérieure (DGSE) prône une stratégie de transparence et d'ouverture à l'égard du public. L'article se propose d'analyser la communication de la DGSE sur son site web : entre imaginaire et réalité, comment se construisent les discours sur le renseignement ? La DGSE propose-t-elle une mise en récit caractéristique de la tradition française du renseignement ou s'inspire-t-elle d'autres univers, d'autres pays ?The secret services and the figure of the spy have always been an important source of inspiration in imaginative fiction. For several years, the French foreign intelligence agency (DGSE, equivalent to the UK's MI6 and the USA's CIA) has been advocating a strategy of transparency and openness towards the public. This article analyses the DGSE's communication on its website : how, moving from imagination to reality, does it build up its discourse on intelligence ? Is the DGSE's narrative characteristic of the French intelligence tradition, or does it draw on others, in other countries ?
- Le rôle du renseignement dans une stratégie globale d'influence - Emmanuel Bloch, Romain Zerbib p. 131-136 Cet article montre qu'une évolution de la perception – passant d'une approche technico-numérique à une approche politico-systémique – permet de mieux décrypter et anticiper des mouvements d'influence et de contre-influence. L'ambition étant de gérer plus efficacement les multiples forces qui opèrent une inflexion sur l'infrastructure normative, cognitive et idéologique qui constituent la zone de tolérance de l'entreprise. Nous verrons que le renseignement joue un rôle central dans cette démarche.This article shows how influence and counter-influence strategies can be better understood and predicted by moving from a technical/digital to a political/systemic approach.The aim is to achieve more effective management of the multiple forces that have an impact on what we define as the “tolerance zone”, which is the normative, cognitive and ideological infrastructure in which a company operates. We show how developing an efficient intelligence methodology is central to this approach.
- Le « renseignement économique obligé ». De l'information contrainte à la transparence - Olivier de Maison Rouge p. 137-142 Le renseignement est communément appréhendé comme étant une pratique active de collecte de l'information qualifiée. Il se peut cependant que le renseignement s'obtienne de manière passive pour son destinataire, dans la mesure où le titulaire légitime de l'information se voit investi d'une obligation de renseigner, c'est-à-dire de se défaire de ses connaissances pertinentes. Ainsi, à côté du droit de savoir, il existe une obligation de révéler, parfois largement intrusive pour son détenteur qui se trouve à devoir s'en défaire malgré lui. Il doit donc s'en déposséder toutes les fois que la demande lui est légalement soumise : administration fiscale, commissaire aux comptes, autorité judiciaire, autorité de la concurrence, fisc, etc. La contrepartie du destinataire de l'information est à charge pour lui de la conserver secrète. Cette garantie est en quelque sorte la résultante de la confidence du secret dévoilé.Intelligence gathering is generally seen as the practice of actively collecting qualified information. However, intelligence is sometimes obtained passively, from the recipient's point of view, in the sense that legitimate holders of information may come under an obligation to disclose it, in other words to hand over relevant knowledge they may have. The right to hold knowledge is then paralleled by an obligation to disclose it, which can be highly intrusive for information holders who are forced to hand it over against their will whenever required to do so by law : to tax authorities, auditors, legal authorities, competition and market authorities, etc. The recipient, in return has an obligation to keep the information confidential. This guarantee is in a sense the result of confidentiality in the disclosure of secrets.
- « Les métiers du renseignement sont une métaphore du métier d'écrivain » : Entretien - Serge Bramly, Franck Bulinge p. 143-151
- « Donner aujourd'hui les réponses aux questions qui se poseront demain » : Entretien - Maurice Botbol, Nicolas Moinet p. 152-155
- Surveiller et prédire - Franck Renucci p. 156-161
- Sous la légende. Le récit inédit du renseignement français - Ève Lamendour p. 162-168 Dans l'imaginaire français, il ne semble y avoir aucune place pour le thème de l'espionnage. L'hégémonie anglo-saxonne est patente. Visible dans la diffusion des représentations sur le renseignement à travers pléthore de romans, films ou séries télévisées, elle s'impose aussi comme la source d'inspiration des rares productions nationales, copies ou pastiches des œuvres originales. Une série récente, Le Bureau des légendes, semble faire exception à cette absence d'appétence de la fiction française pour la figure de l'espion. Étudier le portrait inédit du monde du renseignement qu'elle offre va permettre de saisir les motifs de cet intrigant désintérêt.Espionage, so far, is not a theme that has captured the French imagination. It has clearly been monopolised by the Anglo-Saxon world, whose representations of espionage are legion in novels, films and TV series, although the theme has been a source of inspiration for a few French copies or pastiches of original works. A recent series, Le Bureau des légendes, seems to be an exception to the lack of appetite for spy characters in French fiction. Our analysis of the original picture it gives of the world of French intelligence aims to help understand the reasons for this intriguing gap in French fiction.
Diagonales
- L'importance du renouvellement des activités info-communicationnelles et des modèles économiques dans le design des dispositifs de presse écrite en ligne - Laurent Collet p. 169-178 Dans le milieu des années 1990, l'arrivée d'Internet dans le secteur de la presse écrite devait renouveler la démocratie, proposer une nouvelle économie et développer des formes de journalisme multimédia. Les recherches issues des sciences de l'information et de la communication ont démontré que le secteur a, certes, connu des transformations mais peut-être pas celles attendues initialement. Cet article ne propose pas de revenir sur les acquis de ces recherches. Le point de vue développé ici est que le succès d'une innovation technologique consiste à mettre en signe des activités et des contenus, qui ont un sens socio-économique : médiation sociale et modèle d'affaires viables. C'est cette capacité à « designer » des formes et des activités nouvelles pour les usagers et à les rendre monétisables, qui nous semble centrale dans le processus d'appropriation d'une innovation technologique par des acteurs économiques.The arrival of the Internet in the landscape of the written press in the mid-1990s was supposed to herald a renewal of democracy and a new economic model, and to develop journalism in new multimedia forms. Research in the information and communication sciences has shown that while major changes have occurred in the sector, they are not always the changes anticipated. Rather than reviewing the knowledge gained from this research, this article discusses the idea that the success of a technological innovation relies on the signs it produces to represent activities and contents that are socio-economically meaningful, such as social mediation and viable business models. We argue that this capacity for « designing » new forms and activities for users and for monetising them is central to the process of appropriation of a technological innovation by economic players.
- L'importance du renouvellement des activités info-communicationnelles et des modèles économiques dans le design des dispositifs de presse écrite en ligne - Laurent Collet p. 169-178
Hommage
- Michel Butor (1926-2016) : L'expérimentateur textuel - Thierry Paquot p. 179-184
Lectures
- Lectures - Brigitte Chapelain p. 185-193