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Revue | Revue de l'histoire des religions |
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Numéro | tome 182, n°1, 1972 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- La conception des kami japonais à l'époque de Kamakura. Notes sur le premier chapitre du « Sasekishû » - Hartmut-O. Rotermund p. 3-28 Le recueil de "setsuwa" (contes bouddhiques profanes) dit "Sasekishû", compilé par Mujû entre 1279 et 1283, est une des sources les plus riches pour notre connaissance de la vie et des croyances populaires à l'époque de Kamakura. L'article a pour but — en analysant certains mots clés et définitions relatifs aux "kami" (divinités japonaises) — de dégager et d'examiner quelques caractéristiques du shintô médiéval. Après un bref aperçu de la notion de "honjisuijaku" en général, une idée fondamentale du shintô médiéval, "wakô dôjin", est étudiée à travers des passages représentatifs tirés du "Sasekishû". Les kami, identifiés dans cette théorie de "honji-suijaku" aux bouddha, dont ils sont les avatars, se voyaient donc attribuer certaines qualités bouddhiques, dont notamment le "jihi" (compassion), le souci d'éveiller chez les êtres le "bodaishin" ; le cœur de l'éveil et le "dôshin" ; l'esprit pieux, etc. Le profond désir des kami de détourner les êtres de ce bas monde, de décourager l'attachement au "genze-riyaku" (profit immédiat et matériel) est doublé d'une forte insistance sur la seule signification de la vie future ("gose"). Afin d'aider les êtres à se libérer du cercle de "sansara", les divinités mettent à leur disposition des "hôben" : expédients destinés à faciliter l'accès à la voie du bouddhisme. Les récits proprement dits aussi bien que les explications didactiques dont Mujû fait suivre ses "setsuwa" montrent d'une façon très claire le changement intervenu au seuil du Moyen Age dans le portrait caractériel des kami ; ils perdent — dans la logique de la théorie de "honji-suijaku" — leur caractère distinctif par rapport aux bouddha, auxquels ils sont censés être identiques, et sur le plan fonctionnel et sur le plan existentiel.
- L'art de musique chez Michel Maier - Jacques Rebotier p. 29-51 On a pu appeler l'alchimie art de musique ; l'œuvre de M. Maier (1568-1622), d'une grande richesse symbolique, et dont les gravures sont célèbres, illustre parfois cet aspect. Après avoir passé en revue les motivations qui peuvent pousser un alchimiste à se pencher sur l'art des sons, nous situons Maier dans son temps, en nous attardant plus particulièrement sur les contacts musicaux qu'il a pu nouer. L'intérêt que Maier porte à la musique gravite autour du concept d'harmonie, qui va être exprimé symboliquement de deux façons : a) La première, d'ordre cosmologique, fait appel à des spéculations numériques dans la lignée pythagoricienne, ainsi qu'à des correspondances entre les sons, les planètes, les éléments. b) La seconde, d'ordre mythologique, postulant que les mythes sont des codages d'arcanes hermétiques, est un décryptage en termes d'alchimie de certains d'entre eux. c) Enfin, à côté de cet intérêt tout spéculatif pour la musique, Maier s'est également placé sur un plan plus « opératif », en insérant dans un de ses traités des pièces musicales.
- « Elie Steel-Maret » et le renouveau des études sur la Franc-Maçonnerie illuministe à la fin du XIXe siècle - Jean Saunier p. 53-81 Sous le pseudonyme d'Elie Steel-Maret, deux jeunes hommes, Gervais-Annet Bouchet, libraire et chiromancien, et le Dr Marius Boccard, plus tard député, publièrent à Lyon, en 1893, les "Archives secrètes de la Franc-Maçonnerie" qui reproduisent de nombreux documents tirés des archives de Jean-Baptiste Willermoz, qui étaient alors complètement oubliées. Cette étude, fondée sur des correspondances inédites, met au point la biographie et la bibliographie de ces deux personnages et définit leurs rapports avec les francs-maçons, et plus généralement les occultistes de leur temps, au premier rang desquels se trouve le Dr Gérard Encausse (Papus).
Revue des livres
I. — Analyses et comptes rendus
- M. Weber. Le judaïsme antique (Etudes de sociologie de la religion, III) - A. Caquot p. 83-85
- M. Borret. Origène. Contre Celse - A. Méhat p. 85-88
- H. Corbin. En Islam iranien. Aspects spirituels et philosophiques, I et II - G. Vajda p. 88-94
II. — Notices bibliographiques
- W. Kornfeld. Religion und Offenbarung in der Geschichte Israels - A. Caquot p. 95-96
- H. Le Bonniec. Ovide. Les Fastes, II - R. Turcan p. 96
- M. Black. An Aramaic Approach to the Gospels and Acts - A. Guillaumont p. 96-97
- E. Molland. Opuscula patristica - P. Nautin p. 97-98
- R. Weijenborg. Les lettres d'Ignace d'Antioche. Etude de critique littéraire et de théologie - P. Nautin p. 98
- J.-P. Broudéhoux. Mariage et famille chez Clément d'Alexandrie - P. Nautin p. 98-99
- I. Vecchiotti. La filosofia di Tertulliano - P. Nautin p. 99-100
- L. Lèbe. Saint Basile. Les règles morales et portrait du chrétien. Les règles monastiques - A. Guillaumont p. 100
- Y. Bodin. Saint Jérôme - P. Nautin p. 100
- I. S. Kosik. The First Desert Hero. St. Jerome's Vita Pauli - A. Guillaumont p. 101
- L. E. Sansegundo Valls. Paladio. El mundo del desierto (La Historia Lausiaca) - A. Guillaumont p. 101-102
- H. Karpp. La pénitence - I.-H. Dalmais p. 102
- N. Adontz. Armenia in the Period of Justinian - A. Guillaumont p. 103-104
- I. Hausherr. Etudes de spiritualité orientale - A. Guillaumont p. 104-105
- J. Vellian (éd.). The Malabar Church - I.-H. Dalmais p. 105
- T. Manteuffel. Naissance d'une hérésie. Les adeptes de la pauvreté volontaire au Moyen Age - J. Jolivet p. 105-106
- E. Benz. Theologie der Elektrizität. Zur Begegnung und Auseinandersetzung von Theologie und Naturwissenschaft im 17. und 18. Jahrhundert - A. Faivre p. 106-108
- J. Hajjar. L'Europe et les destinées du Proche-Orient (1815-1848) - I.-H. Dalmais p. 108-109
- B. Dagens. Mayamata. Traité sanskrit d'architecture - A. Bareau p. 109
- G. Van der Leeuw. La religion dans son essence et ses manifestations. Phénoménologie de la religion - J.-P. Roux p. 109
- R. Bastide. Le prochain et le lointain - M. Palau Marti p. 110
- Chroniques - A. Guillaumont, P. Nautin, J. Orcibal p. 111-112