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Analyse des textes des annalistes relatifs aux deux premiers rois fondateurs de Rome ; construction du récit en deux actes et huit tableaux ; portée de l'antithèse Romulus-Numa et de la complémentarité guerre-paix sur le plan du droit : le droit romuléen du rех combattant est un droit de la force sauvage et barbare, qui culmine dans l'enlèvement des Sabines et la transgression du "mos" ; à ce droit s'oppose celui du roi Sabin, prêtre et juge, qui médiatise le droit par les rites. Sens du processus de ritualisation au niveau juridique. Aperçu sur les formes dualistes du droit.

Le caractère littéraire très particulier des sources rabbiniques et singulièrement des Talmuds rend exlraordinairemenl malaisée une investigation historique réduite à ne se fonder que sur elles. Toutefois, le scrupule avec lequel elles ont conservé toutes les traditions relatives à un sujet donné, même lorsqu'elles sont inconciliables entre elles, permet de remédier à cette difficulté spécifique. Les recherches concernant la vie de R. Yohanan ben Zakkaï fournissent une illustration exemplaire des propositions qui précèdent. L'on s'efforce de montrer ici, au moyen d'un examen circonspect des textes, que R. Yohanan n'était pas d'extraction sacerdotale ; que pour servir les intérêts du parti pharisien il réussit à provoquer l'interruption du rite de la vache rousse et cause la mort du pontife sadducêen Anan le Jeune ; que la mort du fils de R. Yohanan, du fait, semble-t-il, de représailles sadducéennes, doit être comptée au nombre des raisons qui déterminèrent le docteur à quitter Jérusalem assiégée pour le camp de Vespasien. C'est la subordination à Rome qui explique aussi en partie la démarche très particulière de sa politique à la tête de l'académie de Yabneh : R. Yohanan s'efforça de promouvoir la piété individuelle au détriment des sentiments nationaux, notamment en dépouillant Jérusalem de sa prééminence religieuse traditionnelle.

Pour tenter de poser avec plus de clarté le problème des rapports entre la foi et la raison, dans le cas de la civilisation musulmane classique, cet article étudie un livre d'apologétique écrit à la fin du IVe/IXe siècle par al-lÂmirī. L'intérêt de ce texte est qu'il est écrit par un disciple des philosophes grecs, et dans un milieu où les non-musulmans sont nombreux ; on peut dès lors penser que les arguments qui sont donnés dans cet ouvrage pour défendre l'Islam seront des arguments rationnels. En fait, les arguments sont tantôt rationnels et tantôt dogmatiques, sans que l'auteur du livre semble percevoir la différence. L'élude des textes amène alors à conclure qu'il y a une véritable identification entre le domaine de la foi et celui de la raison, en ce sens que la foi musulmane est en accord total avec une raison islamisée et réduite aux dimensions de cette foi.

Daniel Defoe — utilisant la relation de voyage d'Adam Brand et peut-être des récits de marchands — a prêté à son Robinson Crusoe une traversée de la Chine et de la Sibérie pour regagner l'Angleterre. Il est amené à parler du labeur des missionnaires catholiques de Chine, et regarde comme seul moyen efficace de christianisation la domination d'une puissance chrétienne : la Russie. Aussi s'indigne-t-il de voir le gouvernement moscovite respecter les rites idolâtriques des Tartares et des Sibériens : c'est effectivement l'attitude que les Russes s'imposèrent ici jusqu'à l'adoption par Pierre Ier d'une politique d'encouragement systématique des conversions. Son témoignage, bien qu'indirect, correspond donc bien à ce qu'était un peu avant 1700 l'état des tentatives de christianisation en Chine et dans l'Asie russe.