Contenu du sommaire
Revue | Revue de l'histoire des religions |
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Numéro | tome 197, n°1, 1980 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Centenaire - Antoine Guillaumont, Henri-Charles Puech p. 3-5
- L'analyse ternaire de la nature dans la pensée indienne - Jean Naudou p. 7-26 A la suite des travaux de Georges Dumézil, l'origine indoeuropéenne des trois composantes de la nature selon la spéculation indienne paraît évidente. Certaines difficultés subsistent pourtant, à tel point que certains indianistes demeurent pour le moins sceptiques. En reprenant l'essentiel de l'argumentation, en apportant du point de vue des sources indiennes quelques précisions complémentaires, en corrigeant aussi une erreur d'interprétation d'un important passage d'une "upanisad" ancienne, cet article voudrait mettre un point final à la controverse.
- Le Zeus d'Eschyle et ses sources proche-orientales - Jacqueline Duchemin p. 27-44 L'œuvre d'Eschyle atteste l'acuité à ses yeux du problème du mal. Tout se concentre sur la physionomie de Zeus, dieu suprême du polythéisme grec, en qui le poète théologien tend à voir un absolu métaphysique. Les Chœurs des "Suppliantes" élèvent vers lui un hymne de louange sans faille, cependant que l'Agamemnon montre en lui le rempart de justice instruisant l'homme par la souffrance. Mais le Prométhée enchaîné le présente comme un tyran cruel, auteur des malheurs du Titan et de ceux de l'innocente lo. Hésiode, source grecque d'Eschyle, avait déjà buté sur l'obstacle. C'est pourtant l'étude des sources proche-orientales de la Théogonie, avec les recherches qu'elles nous poussent à mener jusqu'aux poèmes mythologiques suméro-babyloniens, qui nous permettent de proposer l'esquisse d'une solution. En effet le Zeus d'Eschyle présente à la fois des traits certains de Marduk, le grand dieu babylonien de l'"Enuma elish", vainqueur des puissances mauvaises, organisateur du cosmos, créateur bienveillant de l'Homme, et des traits évidents du rude et cruel Enlil de l'"Atrahasis", auteur du Déluge par lequel il voulait faire disparaître l'Humanité. La difficile recherche d'une synthèse entre ces deux figures opposées apporte vraiment son sceau à l'œuvre d'Eschyle.
- Passages anti-chrétiens dans “Kaf Ha-Qetoret” - Georges Vajda p. 45-58 Présenté sous forme de commentaire hébreu du Psautier, l'ouvrage de caractère kabbalisiique et apocalyptique, intitulé "Kaf ha-qetōret", d'un auteur anonyme du seizième siècle, sans doute expulsé ou descendant d'expulsés d'Espagne, contient un certain nombre de notations polémiques, fort agressives, à l'adresse du christianisme, plus rarement de l'Islam, et leurs fondateurs respectifs. Ces passages sont traduits et annotés ici.
- La philosophie de Jaucourt dans l'"Encyclopédie" - Georges A. Perla p. 59-78 Le chevalier de Jaucourt, qui fut longtemps considéré comme un simple compilateur, le Maître Jacques de l'"Encyclopédie", se révèle au lecteur scrupuleux comme l'un des meneurs de l'entreprise, celui qui a réussi le mieux, par la profusion et la hardiesse des articles qu'il a rédigés, à donner son ton subversif au dictionnaire. Dans des milliers d'articles au titre inoffensif, car il lui fallait dépister la vigilance des censeurs, Jaucourt a semé des critiques audacieuses de l'Eglise et de la monarchie. En effet, ce physicien huguenot a stigmatisé, sous la rubrique de « superstition », tous les dogmes et cérémonies catholiques (et protestants) qui ne s'accordaient pas avec le culte primitif ou les édits de « la raison ». Dans sa contribution au "Dictionnaire encyclopédique", Jaucourt s'est fait l'ennemi acharné du fanatisme et de la persécution. Apôtre de la tolérance, il concourut de façon considérable et manifeste à faire de l'"Encyclopédie" un instrument pour « changer la manière commune de penser ». La qualité de l'œuvre de Jaucourt, aussi bien que sa ténacité et son courage doivent le placer en tête de file du grand mouvement « philosophique » du Siècle des lumières.
Comptes rendus
- H. W. F. Saggs. The Encounter with the Divine in Mesopotamia and Israel (Jordan Lectures, 1976) - André Caquot p. 79-83
- M. Mollat. Les pauvres au Moyen Age. Etude sociale - Marcel Pacaut p. 83-87
- G. de Andrés. Proceso inquisitorial del Padre Sigüenza - Charles Amiel p. 88-91
Notes bibliographiques
- G. Dumézil. Mariages indo-européens, suivi de Quinze questions romaines - Robert Turcan p. 92-94
- S. Ros Garmendia. La Pascua en el Antiguo Testamento. Estudio de los textos pascuales del Antiguo Testamento a la luz de la crítica literaria y de la historia de la tradición - André Caquot p. 94-95
- L. F. Hartmann et A. A. di Lella. The Book of Daniel. A New Translation and Commentary - André Caquot p. 95-96
- D. R. Blumenthal. Understanding Jewish Mysticism (A source reader, The Merkabah Tradition and the Zoharic Tradition) - Nicolas Séd p. 97
- Violence and Defense in the Jewish Experience. S. W. Baron et G. S. Wise (éd.) - Georges Vajda p. 97
- J. Hug. La finale de l'évangile de Marc (Mc, 16, 9-20) - Pierre Nautin p. 97-98
- La doctrine des douze apôtres (Didachè), introduction, texte, traduction et notes par W. Rordorf et A. Tuilier - Pierre Nautin p. 99
- N. Fernández Marcos. Los Thaumata de Sofronio. Contribución al estudio de la incubatio cristiana - Bernard Flusin p. 99-100
- L. Ouspensky. Theology of the Icon - Irénée-Henri Dalmais p. 100
- M. Pye. Skilful Means, a concept in Mahayana Buddhism - André Bareau p. 100-101
Chronique
- Colloque sur "Sagesse et religion" (Strasbourg, octobre 1976) - Pierre Nautin p. 102-103
- Actes du Colloque sur Averroès - Antoine Guillaumont p. 103-104
- Cours d'histoire des religions de l'Open University - Antoine Guillaumont p. 104
- Bulletin de la société Ernest-Renan - p. 105-127