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Sous l'apparence d'une conversation improvisée dans un cadre naturel anodin, le préambule du Phèdre de Platon enracine paysage, actes et paroles dans la tradition religieuse, et reprend les procédés narratifs des vieux mythes oraux. Mais ce double enracinement ne va pas jusqu'à faire du préambule 'un véritable mythe : Platon se borne à rendre subtilement perceptible l'émergence du symbole à partir du sensible. En dévoilant ainsi la genèse du mythe, en tenant sur le monde sensible un discours qui n'est ni tout à fait du mythe, ni tout à fait de l'analyse philosophique, il procède à une initiation destinée à montrer que la voie d'accès à l'intelligible est double, mythe et philosophie constituant deux démarches complémentaires. L'étude de ces premières pages du Phèdre permet donc de mieux situer la place de la tradition religieuse, notamment sous la forme du mythe, dans la démarche cognitive de Platon.

Des opuscules philosophiques se dégage nettement un système du divin à trois étages (dieu suprême, accessible seulement à l'intelligence, dieux célestes, démons intermédiaires entre les dieux et les hommes), auquel Apulée adhère pleinement dans l'Apologie. Au livre XI de L'Ane d'or, Osiris, rangé parmi les démons dans le De d. S., et Isis ont les caractéristiques du dieu souverain, mais s'offrent aux regards de Lucius, dans des visions répétées. Pour résoudre cette double contradiction, deux hypothèses ont été proposées : une évolution personnelle de l'auteur ou une interprétation du roman comme une pure fiction. Compte tenu de la personnalité d'Apulée et des tendances de son époque, il est plus prudent d'admettre qu'il a voulu illustrer tour à tour, sans souci majeur de la cohérence, deux solutions en vogue — et qui l'attiraient l'une et l'autre — au problème angoissant de la relation entre l'homme et la divinité transcendante : la démonologie et le mysticisme isiaque.

Des notes latines publiées en 1918 par F. Macler dans la Revue de l'Histoire des Religions concernent diverses communautés chrétiennes d'Orient. Ces notes sont en réalité des résumés des chapitres LXXIV et LXXVI-LXXX du premier livre de l'Historia Hierosolimitana abbreviata de Jacques de Vitry (1160/1170-1240), évêque d'Acre. Cette constatation permet d'envisager de quelles autres « nations » traitaient ces notes conservées incomplètes dans un manuscrit de Caen (XVe siècle). Une étude de leur texte tend à montrer qu'elles furent rédigées vers la fin du XVe siècle.