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Revue Revue de l'histoire des religions Mir@bel
Numéro tome 218, n°4, 2001
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Médecine et religion dans les gemmes magiques - Maria Grazia Lancellotti p. 427-456 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Les gemmes magiques ( IIe-IVe s. apr. J.-C.) sont des pierres semi-précieuses sur lesquelles sont gravées des images issues de traditions diverses et des inscriptions « magiques » dans le sens conventionnel du terme. L'étude des anciens lapidaires, des recueils de médecine astrologique et des papyrus magiques révèle l'univers religieux complexe à l'origine de leur production. L'idéologie sous-jacente se fonde sur la notion de "sympatheia". Dans un cosmos caractérisé par une trame serrée de relations, dominé par les mouvements des astres et semi-paralysé par la loi de la nécessité, la magie ne se voulait pas moyen exclusif de défense contre les troubles dérivés de cette situation, mais aussi outil de connaissance du fonctionnement de la machine cosmique et des réalités qui la maîtrisent.
    Medicine and Religion in the Magical Gems The magical gems (2nd-4th CE) are engraved semi-precious stones showing both various types of iconography deriving from different traditions and inscriptions of a « magical » type in the conventional meaning of this term. The study of ancient lapidaries, medico-astrological treatises, and magical papyri discloses the religious universe from which the gems emanated. It deals with an ideology relied upon the notion of "sympatheia". In a high-structured cosmos, domined by the movements of the stars and semi-paralyzed by the Necessity's law, magic was not only a defensive means against the troubles deriving from such situation, but also a way to know the cosmic machine and its ruling powers.
  • « Partager la table des dieux » L'empereur Julien et les sacrifices - Nicole Belayche p. 457-486 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Le sacrifice est le rite-pivot du paganisme romain parce que, par la consécration, la cité « est autorisée à partager la table des dieux ». L'empereur Julien est célèbre pour avoir pratiqué tous les types de sacrifices offerts par l'arsenal religieux romain, tout en conservant sa capacité d'action face au vouloir des dieux. Sa passion pour les formes rituelles de religion donne la clef de son respect envers le judaïsme et de son projet de rebâtir le Temple de Jérusalem. Son attitude repose sur une conception spiritualisée de la relation avec la divinité, qui ne contredit pourtant pas son ritualisme maniaque. Elle prend ses racines dans sa double formation religieuse : son éducation néoplatonicienne et sa formation d'abord chrétienne, qui véhiculait la spiritualisation du culte.
    « Sharing the table of the gods » Julian the Emperor and the sacrifices Sacrifice is the central rite of Roman paganism because, through consecration, the city « is allowed to share the table of the gods ». Julian the Emperor remains famous for having celebrated the whole range of sacrifices available to the Roman religious tradition. However, he kept his freedom to act in the face of the gods' will. His passion for ritualistic forms of religion is the key to his respect for Judaism and to his aim at rebuilding the Temple of Jerusalem. His attitude is based on a spiritualised conception of the relationship to the divinity that does not nevertheless contradict his maniac ritualism. It is rooted in his double religious training : his neoplatonist education and his previous Christian teaching, which spread the spiritualisation of the cult.
  • Les cent voix de Quintanar [Le modèle castillan du marranisme (II)] - Charles Amiel p. 487-577 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Le marranisme, même si l'on s'en tient à son acception la plus stricte (crypto-judaïsme), est multiple et complexe. On en dégage ici un modèle, celui de La Manche, dans la Nouvelle-Castille d'Espagne, à la fin du XVIe siècle, grâce aux témoignages croisés d'une centaine de « sans voix » prisonniers de l'Inquisition. On reconstitue ainsi, après avoir retracé une persécution particulièrement instructive, leurs rites et leurs pratiques « du berceau à la tombe » (premier article), leurs prières, transmises oralement depuis des générations, et leur culture, façonnée par des lectures militantes (second article). Les conclusions sont que, contrairement à certaines assertions de l'historiographie contemporaine, le crypto-judaïsme spécifiquement espagnol pouvait encore être vivant et riche un siècle après l'Expulsion des juifs, et que les archives inquisitoriales sont fiables, pour peu qu'on leur applique la grille de lecture adéquate en matière d'histoire religieuse.
    The Hundred « Voiceless » of Quintanar. The Castilian pattern of Marranism (II) Marranism, even if taken only in the strictest sense of the term (crypto-judaism) , is multi-faceted and complex. The model which is delineated here, from the collated testimonies of about one hundred « voiceless » prisoners of the Inquisition, is that of La Mancha in late sixteenth-century New Castile in Spain. Having traced back a particularly instructive example of persecution, their rites and practices are reconstituted « from the cradle to the tomb » (first article), and also their prayers, transmitted orally through the generations, and their culture, fashioned by militant readings (second article). The conclusions drawn are, first, that despite what contemporary historiography might sometimes maintain, crypto-judaism in its specifically Spanish form was still alive, even thriving one century after the expulsion of the Jews ; second, it becomes clear that the archives of the Inquisition are reliable, so long as the critical approach is one that befits religious history.
  • Comptes rendus

  • Livres reçus - p. 601-604 accès libre