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Revue Revue de l'histoire des religions Mir@bel
Numéro tome 221, n°1, 2004
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Dumézil encore, toujours

    • Which Triad ? A Critique and Development of Dumézil's Tripartite Structure - Emily Lyle p. 5-21 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Quelle triade ? Critique et développement de la structure tripartie de Dumézil. L'auteur argumente qu'il existe deux triades distinctes dans l'idéologie indo-européenne. L'une est un ensemble simple composé de trois termes, tandis que l'autre est un ensemble complexe composé de trois relations différentes. Dumézil n'étant pas conscient de la deuxième triade, il a interprété toutes les triades significatives qu'il a trouvées comme appartenant à la série simple, et cela l'a mené à une identification erronée de la place des dieux dans la structure générale. Si la présente argumentation est acceptée, elle conduira à un renforcement de la prémisse fondamentale de Dumézil concernant l'existence d'une structure tripartie et son importance clé, tout en développant une nouvelle manière de percevoir les dieux dans le Panthéon.
      The author argues that there are two distinct triads in Indo-European ideology. One is a simple set of three terms while the other is a complex set that consists of three different relationships. Since Dumézil was unaware of the second of these, he interpreted all the meaningful triads that he encountered as belonging to the simple series and this led him to misidentifications of the places of the gods in the overall structure. If the present argument is accepted, it will lead to the reinforcement of Dumèzil's fundamental premise concerning the existence and key importance of a tripartite structure while developing a new way of perceiving the gods in the pantheon.
    • Tullus Hostilius et le thème indo-européen des trois péchés du guerrier - Dominique Briquel p. 23-62 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Dans la série des rois pré-étrusques de Rome, les analyses de G. Dumézil ont amené à reconnaître en Tullus Hostilius la figure d'un roi guerrier comme le fait attendre la tripartition fonctionnelle indoeuropéenne. A partir de cette constatation, G. Dumézil avait essayé de retrouver dans la geste de ce roi l'application d'un modèle légendaire courant, celui des trois péchés du guerrier. Mais la comparaison avec la mythologie du dieu indien Indra telle qu'elle apparaît dans le "Markandeyapurana" qu'il avait proposée n'est pas entièrement satisfaisante. On propose de rendre compte de la geste de Tullus par une autre structure fondée sur une série de trois péchés, ceux d'Horace tuant sa sœur, Mettius Fufetius trahissant Rome et les Albains abandonnant leurs cultes ancestraux.
      Tullus Hostilius and the Indo-European topic of the three sins of the warrior Among the kings of Rome of the pre-Etruscan period, Tullus Hostilius, as shown by G. Dumézil, appears as a warrior-kind, representative of the Indo-European second function. Therefore, Dumézil had tried to recognize in the tradition about Tullus an occurrence of the widespread « three sins of the warrior » theme. But his comparison with the Indian mythology of the warrior god Indra in the "Markandeyapurana" is not entirely satisfactory. Here is examined the hypothesis that the legend of Tullus Hostilius could be based on another sequence of three sins, those of Horatius, guilty of his sisters murder, Mettius Fufetius, treacherous ally of Rome, and the Albans, who have neglected their ancestral cults.
  • Recherches bibliques

    • Pourquoi le Horeb après le Sinaï ? - Jean Koenig p. 63-82 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La raison du changement du nom « Sinaï » en « Horeb » commence par la confirmation de la localisation du Sinaï au pays de Madian, au nord-ouest de l'Arabie. Quelques tentatives de contestation de ce point ont échoué. En ce qui concerne le Horeb, l'échec dans l'explication du terme est principalement dû au problème lexical qui concerne le mot "hrb". Les deux sens distincts que peut revêtir la racine "hrb" (compte tenu des particularités des phonèmes sémitiques de cette racine) s'expliquent non par une homonymie qui permettrait une déduction, mais par des conditions philologiques et ethnographiques qu'il convient d'éclaircir. Le nom « Horeb » a été emprunté à l'école rédactionnelle deutéronomiste après la construction du temple de Sion à Jérusalem. Sinaï était devenu inapproprié : désormais il était un Horeb.
      Why Horeb after Sinai ? To explain the change of name from « Sinai » to « Horeb » one must begin by confirming that Sinai was indeed in the land of Madian, in the north-west of Arabia. A few attempts to contest this point have failed. Turning to Horeb, the failure to explain the term can be attributed above all to the lexical problem surrounding the word "hrb". The two distinct meanings that the root "hrb" can have (taking into account the specific nature of the Semitic phonemes in this root) can be explained not in terms of homonyms, which would amount to deduction, but by bringing to the fore specific philological and ethnographical conditions. The noun « Horeb » was borrowed from the Deuteronomist school after the construction of the temple of Sion in Jerusalem. Sinai thus became inappropriate : from then on it was known as Horeb.
    • Les Juges d'Israël : une invention du Deutéronomiste ? - Isabelle de Castelbajac p. 83-97 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      C'est à l'auteur deutéronomiste que l'on devrait la transformation du régime politique précédant la royauté unifiée en une judicature créée de toutes pièces, alors qu'il s'agirait simplement d'une protoroyauté. En effet, cet auteur, d'une part modifie radicalement la figure du magistrat en lui attribuant la prérogative militaire réservée au roi (Jg. II, 16, 18), d'autre part efface toute trace de fonctions royales dans sa description de chefs, dont tout porte à croire qu'il s'agit de roitelets. Les efforts du Deutéronomiste viseraient à utiliser la judicature comme repoussoir de la royauté judéenne en la présentant comme une forme d'exercice du pouvoir vouée par essence à l'échec. Le Livre des Juges se livrerait ainsi à une condamnation sans appel de la royauté du Nord.
      Israel's Judges : a Deuteronomistic invention ? The Deuteronomistic author is responsible for the transformation of the political system previous to unified kingship into completely made-up judgeship, whereas it should be considered as a proto-kingship. On one hand, he radically alters the figure of the magistrate in attributing to him the military prerogative reserved to the king (Jg. II, 16, 18). On the other hand, he covers up all traces of royal duties certainly carried out by whom one should regard as chiefs of small kingdoms. The Deuteronomist's efforts aim to use judgeship as a foil to Judean kingship in presenting it as a kind of leadership doomed to failure. So the Book of Judges seems to condemn northern kingship.
  • Comptes rendus

  • Livres reçus - p. 121-124 accès libre