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Revue Revue de l'histoire des religions Mir@bel
Numéro tome 225, n°3, 2008
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
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    • La mort d'Aqhat : chasse et rites de passage à Ugarit - Jean-Marie Husser p. 323-345 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'existence de rites de passage dans les sociétés antiques du Proche-Orient demeure très difficile à cerner, car de telles pratiques ne sont pas attestées directement dans notre documentation. Par une approche compa­rative et la mise en évidence d'un code symbolique associant chasse et érotisme dans la légende ougaritique d'Aqhat, on pense avoir réuni un faisceau d'indices suffisant pour affirmer l'existence d'un rite de passage à Ougarit. L'hypothèse que nous développons ici est que la mort du héros et le différend qui l'oppose à la déesse prennent leur pleine signification dans le contexte d'un rite de passage des jeunes gens à l'âge adulte. La mort d'Aqhat apparaît comme un contre-exemple héroïque et le récit paradigmatique de l'échec de ce passage.
      The existence of rites of passage in the societies of the Ancient Near East remains something very difficult to evaluate, because such practices are not mentioned directly in our documentation. From a comparative approach, and the discovery of a code of symbols that associates the hunt with eroticism in the Ugaritic legend of Aqhat, a sufficient set of evidence has been gathered to confirm the existence of such a rite of passage in Ugarit. In this article, we develop the hypothesis that the death of Aqhat and the quarrel in which he is opposed to the goddess find their full significance in the context of a rite of passage from youth to manhood. The death of Aqhat seems to be a heroic counter-example and the paradigmatic tale for the failure to achieve this passage successfully.
    • Intensio de la charité et géométrie de l'infini chez Guillaume d'Auxerre - Charles Baladier p. 347-392 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'influence qu'ont eue les mathématiques sur la théologie médiévale s'est illustrée principalement et d'abord dans le monde anglais chez des auteurs du XIVe siècle. Or, plus anciennement, le théologien Guillaume d'Auxerre recourt, lui aussi, aux mathématiques à propos de la notion d'infini. C'est ce que nous révèle la découverte d'un manuscrit anonyme qui, en cette matière, s'inspire de Guillaume. Ce dernier développe une argumentation géométrique tablant sur l'incommensurabilité (improportionalitas) de la charité à partir de la disproportion entre l'angle de contingence (ou angle aigu) et l'angle droit. Ainsi conçu, l'infini n'est pas sans rapport avec le rejet de la théorie de Pierre Lombard qui identifiait la charité avec la présence de Dieu dans l'âme.
      The influence of mathematics on medieval theology seems to be found first, and most importantly, in England, particularly among fourteenth-century scholars. However, there is an earlier example in the theologian William of Auxerre, who also sought mathematical support for the discus­sions of the idea of Infinity. His influence can be seen in a recently-discov­ered manuscript by an anonymous inspired by William's example. William develops a geometrical reasoning relying upon the disproportion between the acute angle and the right angle which suggests the incommensurability (improportionalitas) of Charity. This concept allows a further step which rejects Peter the Lombard's theory identifying Charity with the presence of God in the human soul.
    • Mary Ward et sa Compagnie de Jésus au féminin dans l'Angleterre de la Contre-Réforme - Laurence Lux-Sterritt p. 393-414 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Insolite reflet de la querelle des femmes qui occupe les érudits, la polé­mique cléricale autour de l'Institut catholique fondé en 1611 par Mary Ward (1585-1645) tente de déterminer si ces étranges religieuses, qui se veulent missionnaires, sont les émissaires de Dieu ou les agents du mal. Tandis que leurs amis louent leur vertu, leurs nombreux ennemis contestent la probité de ces femmes qu'ils pensent corrompues. Leur vocation ne leur semble pas divine, mais maléfique, et l'innovation d'une Compagnie de Jésus au féminin, usurpant l'autorité cléricale, est la preuve de leur déviance. Convaincu, Urbain VIII éradique l'Institut en 1631 et le déclare nuisible à l'Église.
      Peculiarly echoing the ongoing "querelle des femmes", the clerical polemic which developed around the catholic Institute founded in 1611 by Mary Ward (1585-1645) pondered whether these unusual missionary nuns could in fact be considered as Soldiers of God. Whereas their friends hailed them as saints and mystics of angelic virtue, their many enemies questioned the probity of these women, whom they viewed, by their very nature, as corrupted. Their novel vocation seemed evil rather than divinely inspired, and their deviance was believed to be illustrated in their Society of Jesus for women, which usurped clerical authority. In 1631, these argu­ments convinced Urban VIII, who eradicated the Institute, declaring it harmful to the Church.
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