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Revue | Revue de l'histoire des religions |
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Numéro | tome 230, n°1, 2013 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Le singe miroir de l'homme ? Enjeux d'une confrontation en Grèce ancienne - Karin Mackowiak p. 5-36 La figure du singe en Grèce ancienne interroge autant l'historien de l'imaginaire, capté par une créature dont l'analyse iconographique reste embryonnaire, que l'anthropologue des religions, tenté d'y voir une expression emblématique de conceptions ontologiques et religieuses grecques. Si l'introduction de l'animal en Méditerranée et certaines de ses représentations figuratives doivent beaucoup à l'Orient, son univers, empreint des mystères des représentations de passage, doit d'abord à la Grèce du Ier millénaire av. J-C ses contours particuliers. Le singe, miroir de l'homme, présentait sans doute un enjeu théologique que cette étude introductive, pensée en contrepoint avec les débats philosophiques du darwinisme, choisit d'éclairer.The figure of the monkey in ancient Greece appeals both to the historian of the imagination, who is captivated by this creature whose iconographic study remains embryonic, and to the religious anthropologist, who is tempted to see in it an emblematic expression of Greek ontological and religious concepts. While the animal's introduction into the Mediterranean region, like some of its figurative representations, owes much to the East, the imagery surrounding monkeys, imbued with the mysteries of representations of passage, owes its particular contours to Greece in the first millennium BC. The monkey, a mirror for mankind, certainly presented a theological issue and this introductory study (conceived of in juxtaposition to philosophical debates on Darwinism) will attempt to shed light upon it.
- La défense argumentée du libre arbitre dans la tradition musulmane. « Ḥasan al-Baṣrī » et ‘Umāra b. Wathīma al-Fārisī - Viviane Comerro p. 37-66 La question du libre arbitre de l'homme a été discutée dans les cercles musulmans dès la fin du viie siècle pour aboutir au ixe siècle à une position en faveur de la prédestination divine chez les auteurs des compilations classiques du Hadith. Le pouvoir de l'homme sur ses actes a pu être considéré comme attentatoire à la toute-puissance de Dieu qu'il venait concurrencer, et par conséquent à son unicité. En dehors de brèves mentions, il ne nous reste pas d'écrits développant le point de vue controversé à l'exception de l'épître de Ḥasan al-Baṣrī (m. 728) dont la présentation fait l'objet de la première partie de l'article. La seconde est consacrée à l'histoire du prophète Esdras, « le premier à avoir parlé de la prédestination » selon la tradition musulmane.The issue of human free will was debated in Muslim circles since the end of the 7th century and was resolved in favour of divine predestination in the 9th century classical Hadith compilations. Man's control on his own actions was regarded as conflicting and competing with the All-Mightiness of God and therefore violating His oneness. Except for brief references, there are no writings left expounding this controverted standpoint with the exception of the epistle of Ḥasan al-Baṣrī (m. 728). The first part of the article is concerned with the presentation of the epistle. The second part with the story of the prophet Ezra, “the first to talk about predestination” according to the Islamic tradition.
- Fissures et paradoxes dans la théologie politique d'Élie Merlat (1634-1705) - Myriam Yardeni p. 67-84 Élie Merlat est considéré comme l'un des théoriciens les plus importants de l'absolutisme. Pourtant, son Traité du pouvoir absolu des Souverains n'est pas un livre de pensée politique ni de théorie politique. C'est un ouvrage de théologie profondément imprégné de piété et de charité chrétienne. Son but est d'œuvrer au salut de ses frères huguenots cruellement persécutés.Élie Merlat is one of the most important theoreticians of absolutism. Nevertheless his work Traité du pouvoir absolu des Souverains is neither a book of political thought nor of political theory. It is a book of theology deeply impregnated with Christian piety and charity. His aim is to help his cruelly persecuted Huguenot brothers not to endanger their salvation.
- Jean-Jacques Gailliard (1890-1976) peintre « swédenborgien ». Un patrimoine d'avant-garde oublié au panthéon de l'art sacré ? - Sébastien Clerbois p. 85-111 Depuis 1912 jusqu'à sa mort en 1976, le peintre Jean-Jacques Gailliard, membre de l'Église de la Nouvelle Jérusalem, courant méthodiste inspiré par le mysticisme de Swedenborg, a réalisé une « peinture swédenborgienne », formant un vaste corpus de peintures, d'objets liturgiques, de croquis, incluant également des écrits théoriques et littéraires. Dans le contexte de la compréhension des affinités entre l'avant-garde et l'ésotérisme, cet article propose d'interroger les paradigmes et les significations de cette pratique partagée. En quoi l'abstraction naissante a cherché du sens dans la pensée ésotérique, et comment celle-ci conçoit et utilise la représentation ? Comment, dans cet art sacré, rendre visible est-il compatible avec une pensée de l'invisible ?From 1912 until his death in 1976, the painter Jean-Jacques Gailliard, a member of the New Jerusalem Church, a methodist movement inspired by Swedenborg's mysticism, created ‘swedenborgian' art, a vast corpus of paintings, liturgical objects, sketches, including theoretical or literary writings as well. Within the study of the connections between the Avant-Garde and Esotericism, this paper aims to understand the framework and the meanings of this relationship. How did the emerging abstraction search for meaning in esoteric thought, and how did esotericism view/use the representation? How, within the context of sacred art, is ‘rendering visible' compatible with … thought of the invisible?
Varia
- Éric Pirart, La naissance d'Indra, approche comparative de mythes de l'Inde ancienne - Guillaume Ducœur
- Alberto Cesare Ambesi, Nella luce di Mani - Anna Van Den Kerchove p. 116
- Laurent Bricault (dir.), Sylloge Nummorum Religionis Isiacae et Sarapiacae (SNRIS), avec la collaboration de Richard Ashton, - Thomas Faucher p. 117-119
- Clarisse Prêtre (éd.), avec la collaboration de Stéphanie Huysecom-Haxhi, Le donateur, l'offrande et la déesse. Systèmes v - Sophie Montel p. 120-122
- Jean-Claude Lacam, Variations rituelles. Les pratiques religieuses en Italie centrale et méridionale au temps de la deuxième guerre punique - Bruno Poulle p. 123-124
- Stéphanie Anthonioz, « À qui me comparerez-vous ? » (Is 40, 25). La polémique contre l'idolâtrie dans le Deutéro-Isaïe - Alain Le Boulluec p. 124-128
- Marie-Françoise Baslez, Comment notre monde est devenu chrétien - André Gagné p. 128-131
- Prosper d'Aquitaine, De vocatione omnium gentium - Jérémy Delmulle p. 131-134
- Aimé Richardt, Henri VIII et le schisme anglican - Stéphane-Marie Morgain p. 134-136
- Antoinette Gimaret, Extraordinaire et ordinaire des Croix : les représentations du corps souffrant, 1580-1650 - Sophie Houdard p. 136-138
- Les Antijésuites. Discours, figures et lieux de l'antijésuitisme à l'époque moderne, sous la direction de Pierre-Antoine Fabre et Catherine - Adrien Paschoud p. 138-141
- L'Œuvre d'Orient. Solidarités anciennes et nouveaux défis, sous la direction d'Hervé Legrand et Giuseppe Maria Croce - Catherine Mayeur-Jaouen p. 141-144
- Louis-Pierre Sardella, Demain, une revue catholique d'avant-garde (1905-1907) - Ward De Pril p. 144-146
- Marino Pulliero, Une modernité explosive : la revue Die Tat dans les renouveaux religieux, culturels et politiques de l'Allemagne d'avant 1914-1918, avant- - Lucien Pelletier p. 147-148
- Bernard Joassart, De Constantinople à Athènes : Louis Petit et les Bollandistes. Correspondance d'un archevêque savant (1902-1926) - Cécile Lanéry p. 148-151
- Ours de la Revue de l'histoire des religions (2013) - p. 1