Contenu du sommaire : Quand l'international passe au vert. L'appropriation de la question environnementale par les organisations internationales

Revue Etudes Internationales Mir@bel
Numéro vol. XLVII, no 1, mars 2016
Titre du numéro Quand l'international passe au vert. L'appropriation de la question environnementale par les organisations internationales
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Quand l'international passe au vert. L'appropriation de la question environnementale par les organisations internationales

    - Sous la direction de Lucile Maertens et Marieke Loui
    • Quand les organisations internationales se mettent au vert. Acteurs, instruments et effets de l'appropriation de la question environnementale - Lucile Maertens et Marieke Louis p. 5-28 accès libre avec indexation
    • La prévention des catastrophes naturelles et les organisations internationales du temps de la SDN au lendemain de la guerre froide. Quelle place pour l'environnement ? - Lukas Schemper p. 29-55 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      À partir de l'analyse d'archives, cet article propose de retracer le processus d'internationalisation de la gestion des catastrophes naturelles du temps de la sdn jusqu'aux années 1990. Les exemples choisis (uis, unesco, undro, dipcn) montrent que l'environnement et les catastrophes naturelles constituent le plus souvent deux agendas clairement différents : ces organisations internationales ont longtemps dissocié leur objectif principal – le secours ad hoc – et la recherche scientifique au service de la prévention. C'est pourtant à travers l'activité de prévention que ces mêmes acteurs ont commencé à s'intéresser à l'environnement sans nécessairement se préoccuper de la protection environnementale ou de créer un lien entre les régimes circulatoires de ces deux champs.
      Using archival analysis, this article retraces the internationalization of natural disaster management from the time of the League of Nations up to the 1990s. The chosen examples (uis, unesco, undro, idndr) show that the environment and natural disasters are usually two clearly separate agendas. These international organizations have long dissociated their main goal — ad hoc assistance — from scientific research focused on prevention. Yet prevention activities are the reason these actors came to be interested in the environment in the first place, though an interest in environmental protection or in building a bridge between these two fields did not necessarily follow.
    • Quand les casques bleus passent au vert. Environnementalisation des activités de maintien de la paix de l'ONU - Lucile Maertens p. 57-80 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      À partir d'une enquête menée au sein des Départements des opérations de maintien de la paix et de l'appui aux missions de l'onu, cet article met en évidence un processus d'environnementalisation des opérations de maintien de la paix. Il procède d'une dynamique bottom-up s'inscrivant dans les préoccupations environnementales croissantes qui se développent sur le terrain et d'une logique top-down en se matérialisant par la mise en place, au secrétariat, d'une politique environnementale pour l'ensemble des missions. En dépit d'une mise en oeuvre inégale et d'un verdissement limité, l'appropriation de l'environnement par les Casques bleus répond à des objectifs stratégiques de mise à l'agenda de l'environnement auprès des acteurs sécuritaires et de rapprochement entre environnement et sécurité à l'onu.
      Using an investigation into the un's departments of Peacekeeping Operations and of Field Support, this article provides an overview of the environmentalization of peacekeeping operations. Growing environmental concern on the ground has resulted in bottom-up environmentalization, while top-down environmentalization can be seen in the un Secertariat's environmental policy for all un field missions. Despite uneven implementation and limited greening, the Peacekeepers' appropriation of the environment meets two strategic objectives : putting the environment on the agenda for security actors and bringing security and the environment into closer sync at the un.
    • Emplois verts ou emplois tout court ? L'OIT et l'environnement (1970-2015) - Marieke Louis p. 81-105 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Cet article analyse la mise à l'agenda de la question environnementale à l'Organisation internationale du travail (oit) depuis la fin des années 1970 jusqu'à aujourd'hui. Il montre comment l'environnement, d'abord défini comme un enjeu de sécurité pour les travailleurs, est peu à peu intégré au paradigme du développement durable à partir des années 1990, sous la pression d'acteurs multiples, internes et externes à l'oit. L'adoption du concept d'emplois verts dans les années 2000 permet d'arrimer l'environnement à l'Agenda du travail décent – promu par l'oit depuis 1999 – et d'inscrire plus clairement la question environnementale dans le mandat de l'oit. L'article met ainsi à jour un processus d'appropriation de la question environnementale à mi-chemin entre verdissement et environnementalisation.
      This article analyzes how the environment has been added to the ilo's agenda from the late 1970s to the present day. It shows how the environment, initially defined as a worker safety issue, was slowly integrated into the sustainable development paradigm starting in the 1990s in response to pressure from a number of actors both inside and outside the ilo. The green jobs concept adopted in the 2000s made it possible to tie the environment to the Decent Work Agenda—promoted by the ilo since 1999 – and to inscribe the environment more clearly in the ilo's mandate. The article therefore provides an update on a process for appropriating the environmental question that is halfway between “going green” and environmentalization.
    • Responsabilité environnementale des entreprises et régulation extraterritoriale. L'implantation de Michelin en Inde à l'épreuve des Principes directeurs de l'OCDE - Swann Bommier p. 107-130 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Dans une économie globalisée, promouvoir la responsabilité environnementale des entreprises est un défi majeur. Des organisations internationales ont peu à peu établi des cadres normatifs et des instances de régulation pour rendre les entreprises redevables de leurs impacts environnementaux devant des audiences transnationales. Durant deux ans, nous avons étudié l'instance de régulation mise en place par l'ocde dans le cadre de ses principes directeurs à l'intention des multinationales. Nous démontrons ici que cette instance ne répond que partiellement aux enjeux environnementaux contemporains : son architecture institutionnelle compromet son indépendance, tandis que son mandat extraterritorial ne parvient pas à envisager les enjeux environnementaux dans leur globalité.
      In a globalized economy, promoting corporate environmental responsibility is a major challenge. International organizations have gradually established normative frameworks and regulatory authorities to hold companies accountable for their environmental impacts before transnational audiences. For two years, we studied the regulatory body set up by the oecd to enforce its guidelines for multinationals. Here, we demonstrate that this regulator only partly addresses current environmental issues. Its institutional architecture compromises its independence, and its extraterritorial mandate fails to consider environmental issues in their totality.