Contenu du sommaire : Néo-structuralisme : Stratégies du développement - L'Asie du sud-est après la crise
Revue | Mondes en développement |
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Numéro | no 113-114, 2001/1-2 |
Titre du numéro | Néo-structuralisme : Stratégies du développement - L'Asie du sud-est après la crise |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Présentation - Stéphanie Treillet p. 5-6
- Structuralisme : une revue des
hypothèses d'actualité - Stéphanie Treillet p. 7-12 La théorie structuraliste de la CEPAL est un pilier central de l'économie du développement. Ses hypothèses principales, élaborées dans les années 50 et 60, méritent d'être réexaminées à la lumière des évolutions économiques contemporaines. Il importe également de faire la part de ce qui a été véritablement mis en œuvre dans le cadre des stratégies de substitution d'importation, et de ce qui relève non pas des prescriptions théoriques, mais d'une adaptation au contexte politique et social.
- Les premiers travaux de Raul Prebisch à la CEPAL - Anne-Sophie Savignat p. 13-14
- De l'intégration cepalienne à
l'intégration néolibérale en Amérique
latine : de l'ALALC à l'ALENA - Hector Guillen Romo p. 15-26 Dans cet article, on analyse l'évolution du processus d'intégration latino-américaine illustré avec les cas de l'ALALC et l'ALENA. On examine ces processus d'i n t é g r a t i o n d a n s l e c a d r e d e s m o d è l e s d'accumulation en place au moment de sa mise en œuvre. Dans le cas de l'ALALC, l'intégration est considérée comme un instrument pour redynamiser le modèle d'industrialisation par substitution d'importations. Dans le cas de l'ALENA, elle est perçue comme un instrument pour favoriser le nouveau modèle de développement tourné vers l'extérieur.
- Comment réformer les réformes
économiques en Amérique latine ? - Ricardo French-Davis p. 27-35 Le renouvellement de la réflexion économique en Amérique latine permet aujourd'hui de prendre certaines distances avec la mode néolibérale. Les réformes qui s'en sont inspirées, bien qu'ayant obtenu certains résultats, ont en effet été trop idéologiques et uniformes dans des pays dont les points de départ, les structures et les conjonctures étaient très différentes. Leur résultat a été une croissance faible (inférieure à 3% dans les années quatre-vingt-dix) et régressif (20 millions de pauvres supplémentaires). L'heure est donc venue de réformer les réformes et de s'orienter vers la transformation productive dans l'é q u i t é. P o u r c e l a, i l e s t n é c e s s a i r e d'a v o i r notamment une politique financière prudente et un taux d'investissement suffisant. Dans cet article sont exposées certaines des principales politiques qui doivent être réformées.
- Renouveau structuraliste :
contexte, intérêt et limites - Hakim Ben Hammouda p. 37-46 Le courant néostructuraliste se présente comme une alternative à un néolibéralisme dominant, qui a inspiré les politiques d'ajustement structurel appliquées dans les années 1980. Des travaux et rapports sur les aspects sociaux (éducation, santé, etc.) et éthiques (équité) se sont multipliés, et ont été présentés comme l'un des composants essentiels de la constitution de ce “ paradigme ” alternatif. Une étude approfondie de ces domaines précis, complétée par l'évocation d'une expérience particulière, montre au contraire que les politiques sociales proposées par les néostructuralistes ne sont pas en rupture avec la pensée néolibérale.
- Le néo-structuralisme
De la critique du Consensus de Washington à
l'émergence d'un nouveau paradigme - Jean-Marc Fontaine, Mario Lanzarotti p. 47-62 Face à la montée en puissance du paradigme néo-libéral au cours des années quatre-vingt, les néo-structuralistes ont développé un corpus critique initialement axé sur l'analyse des problèmes de court-terme. En mettant l'accent sur les inadéquations des modèles orthodoxes et sur l'irréalisme de leurs hypothèses, ils ont réussi à traduire dans le langage de l'ajustement, l'essentiel des apports de la pensée structuraliste originelle. Ce renouvellement de la pensée sur le développement s'est poursuivi par extension du corpus critique à la question des réformes, puis à celle de la définition d'une stratégie alternative. La place de l'Etat, en particulier, a été r e c o n s i d é r é e d'u n e m a n i è r e n o v a t r i c e. E n réintroduisant, d'une part, les contraintes de gestion macroéconomique de court-terme dans la définition de la stratégie de long-terme, et en donnant, de l'autre, sa juste place à la politique industrielle et technologique, ils intègrent les contraintes apparues au cours des vingt dernières années dans une perspective de développement qui incorpore les acquis de la grande tradition structuraliste.
- Le “néostructuralisme” et la question sociale en Amérique latine et Caraïbes : construction d'une pensée alternative ou convergence idéologique ? - Eric Mulot p. 63-70 Le courant néostructuraliste se présente comme une alternative à un néolibéralisme dominant, qui a inspiré les politiques d'ajustement structurel appliquées dans les années 1980. Des travaux et rapports sur les aspects sociaux (éducation, santé, etc.) et éthiques (équité) se sont multipliés, et ont été présentés comme l'un des composants essentiels de la constitution de ce “paradigme” alternatif. Une étude approfondie de ces domaines précis, complétée par l'évocation d'une expérience particulière, montre au contraire que les politiques sociales proposées par les néostructuralistes ne sont pas en rupture avec la pensée néolibérale.
- Présentation - Claude Pottier p. 75-77
- Chocs extérieurs et crises de
normalisation dans l'ASEAN 4 - Jean Coussy p. 79-88 La crise des paiements des pays de l'ASEAN 4 en 1997 a suscité des mécanismes et des politiques de rééquilibre qui ont eu une efficacité certaine et rapide mais partielle et précaire. La succession d'une période d'entrées et d'une période de sorties de capitaux a laissé, sur les économies, des séquelles durables sur le système bancaire, les finances publiques et la stabilité politique et sociale. Par ailleurs la crise a renforcé les idées et les pouvoirs favorables à l'adoption de normes occidentales dans la gestion des Etats, des banques et des entreprises, ce qui peut susciter des crises de normalisation. Quelle qu'en soit l'issue, les pays de l'ASEAN 4 ne peuvent, ni ne veulent, rompre leur intégration internationale et ils auront donc à faire face aux chocs extérieurs que crée l'évolution de l'économie globale vers une économie de risques.
- Politiques de change en Asie du Sud-Est :
plus ça change … - Françoise Nicolas p. 89-101 Dans l'immédiat après-crise, un consensus est apparu, qui mettait en avant la supériorité des solutions dites “ en coin ” sur toute forme de régime intermédiaire de change. Bien que les pays de l'ASEAN semblent de prime abord apporter une confirmation à une telle polarisation des politiques de change (puisque les deux solutions extrêmes sont officiellement appliquées dans la région), les risques d'un retour à l'ancrage de facto au dollar ne sont pas totalement éliminés. Cet article s'attache à examiner les politiques actuelles de change, à en analyser le bien-fondé et à en évaluer les dangers ou les bénéfices dans une optique d'intégration économique régionale plus poussée. A cet égard, l'émergence récente de diverses initiatives de coopération économique et monétaire autorise un certain optimisme, même s'il est sans doute encore trop tôt pour porter un jugement définitif.
- Investissements étrangers et
réorganisation industrielle en Asie - Marc Lautier p. 103-115 Cet article analyse d'abord comment la politique industrielle et l'ouverture aux IDE se sont articulées, puis les résultats de cette combinaison sur la structure et l'organisation de l'industrie en Corée du Sud, en Malaisie et en Thaïlande. Depuis la crise de 1997-98, le volume et la nature des IDE ont évolué dans les trois pays. La libéralisation dans ce domaine s'accompagne paradoxalement d'un retour en force de l'Etat dans l'économie. A court terme, les cessions décidées par les entreprises et les Etats exercent un effet d'attraction sur les investisseurs étrangers. Simultanément, l'appétit de ces derniers crédibilise et encourage les politiques de restructuration. A plus long terme, cette ouverture croissante internalise, au sein de chaque économie, la contrainte de standardisation internationale des pratiques et des règles de gestion et de financement.
- L'Asie de l'est après la crise : entre la
mondialisation et la régionalisation - Philippe Hugon p. 117-127 La régionalisation ouverte et peu codifiée par des accords inter-étatiques de la zone est-asiatique avait été en phase avec la croissance. Elle n'avait pas conduit à un régionalisme caractérisé par des règles codifiées. On avait observé en juillet 1997 une contagion régionale de la crise puis une reprise régionale. Celle-ci pose l'alternative entre un multilatéralisme, combiné avec des politiques nationales, et une institutionnalisation de la régionalisation conduisant à des transferts de souveraineté. Cet article distingue le rôle du nationalisme, du régionalisme et du multilatéralisme en période de crise et en période de reprise.
- Les conséquences sociales de la crise
en Asie du Sud-Est : un constat - Diana Hochraich p. 129-137 Dans cet article, nous essayons d'établir un constat des conséquences de la crise dans les pays d'Asie du Sud-Est. Nous nous basons essentiellement sur des enquêtes menées par la Banque Mondiale et par des universitaires des pays concernés, dans le but de mesurer les effets de la crise et de mieux cibler les mesures d'aide nécessaires. Les conclusions sont légèrement différentes selon les pays, mais un trait commun ressort : la crise rend difficile, voire dans certains pays impossible, la mise en place d'un système d'éducation et de sécurité sociale qui permette d'améliorer le capital humain. Pourtant, c'est à cette condition que les pays d'Asie du Sud-Est pourront dépasser la spécialisation internationale basée sur la disponibilité de main-d'oeuvre bon marché, qui est à la base de bien des vulnérabilités de ces économies.
- Crise politique en Asie du Sud-Est - Sophie Boisseau du Rocher p. 139-147 La crise qui frappe l'Asie du Sud-Est n'est pas seulement économique ; c'est d'abord une crise de confiance et, à ce titre, elle atteint en priorité la sphère politique et entraîne des recompositions profondes et durables. La région est entrée dans une période de transformation structurelle sans que l'on puisse encore affirmer qu'elle entraînera un affaiblissement ou une revalorisation du politique, et donc un retour durable à la stabilité. Cet article vise à analyser les causes politiques de ces turbulences ainsi que leurs enjeux. Tant que de nouveaux équilibres n'auront pas remplacé les ordres anciens pour répondre à des demandes plus structurées et engagées de la part des sociétés civiles, il est illusoire d'analyser les seuls indices économiques et financiers pour déceler une reprise durable.
- Le Franc CFA peut-il devenir une
monnaie forte ? - Jean Pierre Fouda Owoundi p. 151-173 Dans cet article, nous montrons que la bonne question est celle de savoir si le Franc CFA peut devenir une monnaie forte. Nous examinons cette question en admettant deux hypothèses de travail : le Franc CFA ne peut devenir une monnaie forte qu'à la condition, d'une part d'être la monnaie d'un espace de croissance durable, et d'autre part d'être la monnaie d'une zone fortement attractive. Nous montrons d'abord que ces deux conditions ont été rarement vérifiées, le Franc CFA ayant été associé à une inflation contenue en raison du mécanisme pivot de la Zone Franc, le différentiel de croissance défavorable à cette dernière étant à relier à un taux de change réel d'équilibre souvent mésaligné. Nous montrons ensuite, à partir des modèles de substitution des monnaies, que la détention du Franc CFA est soumise à un risque accru. Le calcul de la prime de risque effectué permet de comprendre la défiance vis-à-vis de cette monnaie avant la dévaluation de 1994. Sa portée internationale dans la facturation et les échanges internationaux implique en conséquence, le retour à une croissance durable et l'attractivité de la Zone sur le plan financier.