Contenu du sommaire : Amérique latine. Les formes de la nation. Autour de Daniel Pécaut
Revue | Problèmes d'Amérique Latine |
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Numéro | no 101, été 2016 |
Titre du numéro | Amérique latine. Les formes de la nation. Autour de Daniel Pécaut |
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Dossier : Amérique latine. Les formes de la Nation. Autour de Daniel Pécaut
- Introduction. Amérique latine. Les formes de la nation - Gilles Bataillon p. 5-9
- Symbolique nationale, libéralisme et violences - Daniel Pécaut p. 11-64 La Colombie se singularise pendant un siècle par le fait qu'elle s'est réclamée d'un modèle libéral. La force de ce modèle renvoie avant tout à ses possibilités d'assurer une stabilité dans une société géographiquement et politiquement fragmentée. Ce sont les deux partis traditionnels formés au milieu du XIXe siècle qui ont eu en charge de préserver un minimum de cohésion de la société. Leur contribution à la viabilité du modèle libéral va au-delà, empêchant toute concentration excessive du pouvoir entre les mains de l'État central et assurant l'encadrement de la majeure partie des classes populaires et moyennes. La contrepartie en a cependant été la récurrence de phénomènes de violence, les uns liés à la division partisane, les autres à un déficit d'intégration à la nation et à la citoyenneté politique. Ordre et violence ont souvent cheminé de pair. Tels sont les thèmes abordés dans cet article. Revenant sur un siècle d'histoire colombienne, l'auteur propose une lecture à la fois chronologique et thématique de ces phénomènes.During a century Colombia characterizes itself by its demand of a liberal model. The force of this model mainly refers to the possibility of assuring stability in a society geographical and politically fragmented. It is the two traditional parties formed in the milieu of the nineteenth century the ones that took the lead in preserving a minimum of cohesion in society. Their contribution to the viability of the liberal model goes beyond, it prevents the overwhelming concentration of power in the hands of the central State and guarantees the regulation of the majority of low and middle classes. However, the counterpart has been the persistence of violent developments, some of them related to partisan division, and others to a deficit of national integration and political citizenship. Order and violence have gone hand in hand at once. These are the topics explored in this article. Reviewing a century of Colombian history, the author proposes both a thematic and chronological reading of these phenomena.
- Les intellectuels, la nation et la démocratie au Brésil - Daniel Pécaut p. 65-78 Dans quelle mesure la vocation des intellectuels à assumer la fonction d'architectes de la Nation n'engendre-t-elle pas une matrice de pensée commune ? Au Brésil, le primat accordé au thème de l'Unité nationale, à la quête d'une « organisation » du social, à l'adhésion aux schémas évolutionnistes comportant promesse de l'accès à la modernité, en sont autant de composantes. Cette configuration ne laisse guère de place pour l'idée démocratique. Dans cet article l'auteur analyse la formation de cette matrice de pensée au cours des années 1925-1935, puis sa consolidation dans la période 1955-1964 sous les dehors d'une affirmation révolutionnaire. Dans cette première partie il attache une attention toute particulière aux relations que les intellectuels brésiliens entretiennent avec l'État. Puis dans un deuxième temps il interroge l'évolution de ce rapport. Confrontés à partir de 1964 à un régime militaire qui durera plus de vingt ans, les intellectuels sont progressivement amenés à réévaluer l'idée démocratique. Décrire la façon dont s'est effectué ce ralliement, suggérer que celui-ci n'élimine peut-être pas toutes références aux anciennes conceptions du politique, tel est le second propos de cet article.To what extent the vocation of intellectuals to assume the role of architects of the nation produces a matrix of common thought ? In Brazil, the primacy to the issue of national unity, the search of « organization » of the social, the attachment to evolutionist patterns with the promise of modernity, are common components of that matrix. This configuration does not allow the idea of democracy. In this article the author analyses the formation of this matrix of thinking from 1925-1935, and its later consolidation during the period of 1955-1964 with the appearance of a revolutionary affirmation. In the first part, he draws the attention particularly to the relation Brazilian intellectuals have had with the State. In the second part, he inquiries about the evolution of this relation. Confronted from 1964 to a military regime lasting more than twenty years, the intellectuals are progressively persuaded to re-asses the idea of democracy. Describing the way this encounter takes place, suggesting that this, possibly, does not eliminate all the references to ancient conceptions of the political is the second purpose of this article.
Varia
- La sociologie à la VIe section - Daniel Pécaut p. 79-98 La création de la VIe Section de l'EPHE a contribué, avec celle du Centre d'études sociologiques, au renouvellement de la sociologie française après la guerre. Dans cet article l'auteur revient sur la fondation de la VIe section, sur l'apport des figures qui lui sont associées et les réflexions qui s'y sont fait jour. Puis suivant minutieusement son évolution, l'auteur revient sur les débats qui l'ont animé pendant plus de trente ans et continuent encore aujourd'hui de contribuer à une pensée sociologique originale.The creation of the VI Section of the EPHE contributed, with that of the Centre of Sociological Studies, to the renewal of French sociology after war. In this article, the author revisits the foundation of the VI section, the contribution of figures associated to and the reflections that emerged there. Then following carefully its evolution, the author explores the debates encouraging the section during thirty years and that today continue to enhance original sociological thought.
- Raymond Aron et le Tiers-monde - Danilo Martuccelli p. 99-117 Raymond Aron n'a jamais vraiment consacré explicitement une étude au Tiers-monde, cependant son œuvre ne cesse d'y faire référence. Cette thématique est ainsi à la fois un fil conducteur pour comprendre les grands axes de son œuvre mais aussi un ensemble de réflexions historiques significatives sur l'avatar du Tiers-monde au cours de la seconde moitié du XXe siècle. Aron aborde le Tiers-monde à partir de quatre grandes préoccupations : (1) la démocratie et le totalitarisme ; (2) la société industrielle et le développement ; (3) les relations internationales et interétatiques ; (4) la question de l'histoire et du déterminisme probabiliste. Dans chacune de ces perspectives, il propose une interprétation avant tout politique du Tiers-monde.Raymond Aron never really explicitly devoted a study to the Third World. However, in his work continuant reference is made to it. This issue appears both as a thread that runs through his entire work which allows to understand its main axis and as a set of significant historical reflections on the Third World's vicissitudes during the second half of the 20th century. Aron approaches the Third World departing from four major concerns : (1) democracy and totalitarianism ; (2) industrial society and development ; (3) international and interstate relations ; (4) the question of history and probabilistic determinism. Out from each of these perspectives he offers a political interpretation of the Third World.
- La sociologie à la VIe section - Daniel Pécaut p. 79-98
Note de lecture