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Aux origines intellectuelles de l'écologie politique européenne : la question de la technique. À la différence du mouvement environnementaliste américain qui s'est regroupé autour de la défense de la nature sauvage, l'écologie politique européenne s'est retrouvée autour d'une interrogation sur la technique et ses effets nocifs. Dans ce retour critique sur ce qui avait été un des projets unificateurs de l'Europe, l'écologie politique a trouvé certains de ses thèmes centraux : le souci des générations futures, le principe de précaution, l'appréhension de la catastrophe.

Aux origines de la pensée écologique : Ernst Haeckel, du naturalisme à la philosophie de l'Oikos. C'est à la croisée entre écologie scientifique et crises environnementales que se fait jour la pensée écologique dans la seconde moitié du xxe siècle. Pourtant, dès l'invention du terme sous la plume d'E. Haeckel, l'écologie fut placée sous le signe de l'articulation entre sciences de la nature et philosophie. Dépossédé de la paternité de l'écologie, objet de controverses depuis 150 ans, Haeckel ouvre cependant la voie à une pensée avant-gardiste, à la confluence des sciences naturelles, de la philosophie morale et de l'esthétique.

La gauche et la question écologique. La rencontre entre la gauche (PCF, PS, extrême gauche) et l'écologie fut à la fois tardive, heurtée et temporellement différenciée selon les organisations, dégageant trois postures contradictoires : les réfractaires, les suivistes et les pionniers. Pour comprendre cette typologie, trois clefs d'explication doivent être mobilisées : le rapport à la modernité, au marxisme et à l'optimisme révolutionnaire.

La création des Verts : une intégration idéologique de l'écologie politique ? Mouvement sans culture politique déjà solidement établie, l'écologie politique constitue un creuset théorique où s'agrègent des éléments venus d'horizons multiples, pour certains hérités du bouillonnement des « années 68 », pour d'autres venus de la tradition « naturaliste » des associations de protection de la nature. À partir de 1984, les Verts procèdent à la mise ordre de ce corpus hétéroclite afin de construire un discours politique le plus cohérent possible. Cette forme d'intégration idéologique participe à la consolidation de l'identité politique des Verts sur la scène électorale.

Le catholicisme et la question environnementale en France : les raisons culturelles d'un retard. Le retard dans l'institutionnalisation d'un discours écologiste dans le catholicisme en France s'explique par des raisons culturelles : le contexte international des interventions papales, l'absence de réflexion théorique sur le rapport à la nature des religions et la mobilisation d'un registre d'action par les évêques dans les années 1970 empêchant toute appropriation collective de la thématique écologiste.

« Déclarer qu'on va protéger la planète, ça ne coûte rien ». Les droites françaises et l'écologie (1971-2015). Face au développement du mouvement écologiste et à l'aggravation de la crise environnementale, les principaux partis de droite français ont réagi en transformant leurs discours et leurs programmes. Mais l'intégration de l'écologie fut très chaotique. Les résistances internes et la prépondérance d'un idéal productiviste ont eu raison de l'activisme momentané des dirigeants sur les questions écologiques.

L'extrême droite française et l'écologie. Retour sur une polémique. L'extrême droite française s'intéresse à l'écologie depuis le milieu des années 1980. En retard, le parti frontiste n'a développé un discours écologiste que ces dernières années, en dehors d'un bref intérêt durant la parenthèse mégrétiste. Cependant, nous montrerons qu'une école de l'extrême droite française, la « Nouvelle Droite », a élaboré, il y a trente ans, un discours écologiste cohérent, qui se structure sur un rejet des sociétés libérales et promeut en retour un communautarisme mixophobe et identitaire.

Sur quelques paradigmes de l'écologie politique en tant que trublions des systèmes juridiques libéraux. Si le trublion est celui qui agace et tourmente sans pouvoir contribuer autrement qu'à la marge et seulement à sa manière à déstabiliser sa cible, alors l'écologie politique, au moment crucial où nous parvenons, semble assez bien pouvoir jouer ce rôle. Le vertigineux défi qu'elle représente, à travers le nouvel espace-temps qu'elle suggère aux systèmes juridiques libéraux, commence certes à les remodeler timidement sur le terrain des procédures, mais les valeurs substantielles qu'elle défend ne sont pour l'heure qu'un cheval de Troie pas encore entré dans la place.