Contenu du sommaire : Formes urbaines

Quel est le sens que l'on donne à la ville intelligente ? Qu'est-ce que cette ville intelligente ? Et quel sens donner à cette révolution technologique qui est en symbiose avec la transformation des villes ? Ces questions nous amènent à une réflexion prospective sur la ville contemporaine afin de relever les caractéristiques essentielles et remettre l'individu au centre du débat.

Ce texte interroge le modèle urbanistique de la smart city, en prenant comme point de départ les doutes de Le Corbusier concernant Chandigarh et les perspectives critiques qu'ils offrent sur le modèle urbain de la Ville Radieuse et de la Charte d'Athènes. À partir de ce doute fondamental, le texte propose une reconnaissance du potentiel technique qui alimente aussi bien le modèle de la smart city que les poétiques divergentes et les alternatives critiques qui s'y opposent. Deux phases des smart cities sont alors délimitées qui témoignent des transformations historiques et des adaptations stratégiques du modèle au cours des dernières années. Le texte expose ensuite les cas qui sont en contradiction avec le modèle de la smart city, et suggère l'exploration d'ouvertures spéculatives au-delà des limites de l'excellence technique, dans un champ proprement technologique.

La violente irruption de la donnée dans le champ urbain remet à plat la ville que nous voulons : une cité des services ? Dans notre analyse, nous ne partons pas de la donnée mais à l'inverse des acteurs concernés, soit parce qu'ils sont sujets des collectes et consommateurs des data-services qui en sont issus (citoyens, usagers), soit parce qu'ils œuvrent à cette industrie (le système éco-numérique), soit parce qu'ils tentent d'accompagner le mouvement (les « civic techs »), soit enfin et surtout l'acteur public, parce que ce nouveau paysage bouscule la définition même du service urbain (public ou non) et la gouvernance de la cité. Un écosystème est en gestation sans que le référentiel d'hier soit d'une grande aide tant la puissance de la donnée rebat les cartes. Qui détient le pouvoir ? Qui est légitime ? Quel statut pour le service urbain – public, privé, mixte ? Ne faut-il pas inventer une maîtrise d'usage publique pour affronter ces nouveaux enjeux ?

Chercheurs et visionneurs de la ville ont centré beaucoup d'attention sur la smart city du futur. Dans cet article, nous proposons une méthodologie de recherche qualitative qui place la proposition de la ville du futur dans les expériences et attentes actuelles du groupe de population qui grandit le plus dans ces villes : Millennials, cette population comprise entre les 18 et 35 ans. Sur la base de nos résultats, nous décrivons des tendances clés dans le comportement urbain des Millennials et les lions aux développements dans les infrastructures et connexités urbaines. Enfin, nous utilisons ces tendances comme base pour la proposition d'une Networked City, une ville caractérisée par l'information ouverte liant l'infrastructure numérique et physique et se focalisant sur la socialité et l'interaction.

Cet article propose d'interpréter l'espace urbain à partir de son imaginaire et des formes d'interaction sociale élaborées et médiées par les technologies de l'information et de la communication digitale, dans une perspective théorique et multidisciplinaire. La diffusion de l'usage des technologies dans le quotidien a modifié la manière dont l'homme expérimente, reconnaît et élabore ses espaces de vie, de même que les formes d'interaction sociale qui y prennent place. Nous ferons un bref historique de la relation entre le développement des villes et leur construction imaginaire. On peut identifier dans l'élaboration de l'imaginaire urbain un substrat commun d'images et de significations intersubjectives qui participent de la construction de formes sensibles d'interaction sociale et du processus de production de sens liés à l'espace. Ce parcours nous aidera à comprendre le contexte urbain actuel reconfiguré autour de ses dimensions esthético-sociales, elles-mêmes associées aux espaces hybrides et aux objets technologiques. Nous terminerons avec l'idée d'espace imaginal comme proposition d'interprétation de l'espace urbain contemporain où l'on considère l'imaginaire comme « lieu » où se manifestent les traits d'une culture et qui permet l'interprétation de l'espace collectif.

Le but de cet article est de discuter des nouvelles sensibilités dans les métropoles contemporaines à partir des projets de l'Internet des objets (Internet of Things) et des villes intelligentes. L'hypothèse principale est qu'une nouvelle sensibilité est produite avec des objets qui ont des capacités info-communicationnelles à partir des capteurs et de la connexion aux réseaux numériques. Maintenant devenus un dispositif numérique, les objets ont une sensibilité performative qui produit des demandes et de l'action à d'autres objets, en gardant la mémoire de ces actions dans des bases de données numériques. La nouvelle sensibilité performative produit ainsi des actions en temps réel et dans un avenir proche. Elle est la base d'une gouvernementalité algorithmique. Le but de notre réflexion est d'attirer l'attention sur la nouvelle sensibilité performative des objets dans des projets d'Internet des objets, villes intelligentes et big data.

Dans le passé, et en raison des changements apportés par les Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (NTIC), on s'est engagé de plus en plus dans un nouveau modèle de ville en fonction des nouveaux besoins sociaux. Cet article vise à aborder dans une perspective descriptive le modèle de ce type de ville. Pour ce faire, nous allons partir du concept de ville numérique et mettre en perspective un modèle de ville au-delà de la voie numérique. L'ampleur de la ville numérique et la mise en œuvre de la ville augmentée introduisent un nouveau modèle de planification urbaine dans le contexte de la société de l'information. Le marketing territorial et les NTIC sont un soutien essentiel pour la concrétisation de ce modèle. Les objectifs se concentrent sur l'exploration de ce nouveau scénario et l'explication de ce phénomène croissant. À travers les différents services offerts par ce type de villes, nous pouvons assurer le degré de consolidation de ces dernières et en particulier le degré d'implication et de participation des citoyens à ces services. Nous proposons une recherche en ligne à travers deux cas : la ville de Melbourne et la ville de Barcelone.

Dans le cadre du débat académique autour de la privatisation des espaces publics dans les villes, ainsi que de la perte de pertinence du quartier dans la construction de l'identité des habitants, le présent article propose une réflexion sur le potentiel de l'occupation festive de l'espace public dans la resignification et la reconstruction communautaire des quartiers. À partir de l'observation directe de quatre expériences de fêtes et foires de base sociale communautaire dans la ville de Talca, ainsi que d'une série d'entretiens avec les organisateurs et participants, nous essayons de comprendre les possibilités et les limites de l'occupation festive de l'espace public en tant que dispositif d'intervention et d'animation de la vie collective de quartier. Nous concluons que, dans la mesure où les expériences s'articulent à un discours et un sens collectif mobilisateur, s'appuient sur un modèle de gestion flexible basé sur l'autogestion, ont un sens territorial et participent à créer des processus d'apprentissage autour de l'action elle-même, la fête publique peut effectivement animer des processus d'identification au quartier et d'autonomisation des communautés.

Cet article traite d'une recherche-action (Goyette & Lessard-Hebert, 1987) réalisée dans un établissement scolaire public dans la commune de Peñalolén, à Santiago du Chili. Le défi de cette recherche a été de développer une méthodologie participative, capable de traduire les opinions, les inquiétudes, les désirs, les sensations et les coutumes d'une communauté éducative spécifique dans des données compréhensibles et utilisables par les architectes qui créeraient l'œuvre en question. En définitive, cet article décrira un processus conjoint de travail entre des architectes, des sociologues et une communauté éducative donnée, un processus visant à développer une méthode participative qui permettra un lien et une harmonie entre les utilisateurs, l'architecture et le lieu.

Cet article est une introduction, plus particulièrement un prologue théorico-méthodologique à un essai pionnier de rythmanalyse de Busan, ville portuaire de Corée. Il est basé sur quatre mois de recherche collaborative d'un travail sur le terrain entrepris à l'automne 2014. Ici les trois influences théoriques clés qui structurent ce travail (Lefebvre, Kracauer et Augé) sont présentées et liées à certaines réflexions critiques sur « Dynamic Busan », le slogan de la deuxième ville ambitieuse sous transformation rapide. Le concept clé de « non-lieux » offre un point de départ utile pour l'expérience quotidienne du nouveau paysage urbain de Busan comme « paysage » et comme « ville-selfie ».