Contenu du sommaire : Productivité, croissance, emploi

Revue Futuribles Mir@bel
Numéro no 417, mars-avril 2017
Titre du numéro Productivité, croissance, emploi
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  • Editorial : Crise en Occident - Hugues de Jouvenel p. 3 accès libre
  • Crise ou renouveau de la démocratie ? Le pouvoir et la vision - Jean-Paul DELEVOYE p. 5 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    À quelques semaines des élections présidentielles, Futuribles a décidé de se pencher sur le manque de vision régulièrement dénoncé dans les commentaires de la vie politique française, en publiant une série d'articles sur le sujet. Ce déficit est-il réel, quelles en sont les raisons et comment pourrait-on y remédier ?Outre l'article de Jean Haëntjens sur les enseignements à tirer de certaines actions politiques locales innovantes, Futuribles donne la parole à un acteur politique, l'ancien ministre et ancien président du Conseil économique, social et environnemental, Jean-Paul Delevoye, qui fut aussi médiateur de la République. Celui-ci nous livre son analyse de la crise démocratique en cours, en particulier en France, et formule quelques propositions pour en sortir. Jean-Paul Delevoye rappelle ainsi quelles sont les racines du divorce entre les dirigeants politiques et les citoyens, et du manque d'idées d'avenir mobilisatrices. Il appelle à faire preuve de « gourmandise » envers le futur, pour donner envie aux individus de regarder vers l'avenir. Et pour susciter de nouvelles visions politiques susceptibles de rassembler, six conditions, dont il précise la teneur, sont selon lui nécessaires : la lucidité, la solidité éthique, la clarté, la responsabilisation, le partage et l'incarnation. Trouveront-elles un écho auprès des candidats à l'élection présidentielle de ce printemps ? S.D.
    With the presidential elections just a few weeks away, Futuribles has decided to look into the lack of vision for which commentators regularly criticize French political life, by publishing a series of articles on the subject. Is the absence of vision real, what are the reasons behind it, and how might it be remedied ? In addition to the article by Jean Haëntjens on the lessons to be taken from some innovative local political initiatives, Futuribles gives the floor to a politician, the former minister, ex-chair of the Economic, Social and Environmental Council and former Ombudsman Jean-Paul Delevoye. He gives us his analysis of the current crisis of democracy, particularly in France, and formulates some proposals to overcome it. Jean-Paul Delevoye reminds us of what underlies the divorce between political leaders and the citizenry, and the lack of inspirational ideas about the future. He calls on us to be “greedy” about the future, so as to inspire people to be forward-looking. And, if new political visions are to bring people together, he believes that six conditions, which he specifies here, will have to be met: clear-sightedness, ethical soundness, clarity, empowerment, sharing and embodiment. Will these ideas find an echo among the presidential candidates this spring?
  • Visions politiques et défis civilisationnels. L'exemple des politiques locales - Jean HAËNTJENS p. 13 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    Le thème du manque de vision est devenu récurrent dans les commentaires de la vie politique française. C'est pourquoi, à quelques semaines des élections présidentielles (dont on pourrait souhaiter qu'elles soient une occasion de proposer de réelles visions d'avenir à moyen-long terme aux citoyens français), Futuribles a décidé de creuser cette question en publiant une série d'articles sur le déficit de vision politique, les raisons de ce déficit et les moyens d'y remédier. Jean Haëntjens nous livre ici son analyse, en s'appuyant sur les enseignements à tirer des politiques locales.Après avoir souligné les défis civilisationnels, nombreux, auxquels les sociétés, en particulier européennes et occidentales, sont confrontées, et auxquels leurs dirigeants sont appelés à répondre, il montre comment, à l'échelon local, des villes et des territoires ont pris le contrepied du paradigme dominant du développement à tout prix, et proposé de nouveaux modèles civilisationnels. Agissant concrètement, en concertation et coproduction des politiques avec des acteurs de tous horizons, ces territoires ont développé des initiatives en matière culturelle, écologique, de mobilité, etc., qui offrent de nouvelles visions d'avenir à leurs habitants, assises sur d'autres valeurs. Ces nouveaux modèles politiques, que l'on retrouve dans de nombreux pays européens, constituent un premier socle qui pourrait inspirer l'Union européenne dans sa recherche d'un modèle civilisationnel en phase avec les exigences actuelles (réchauffement, transition, respect des droits et libertés humaines…) si tant est que les dirigeants politiques de ses États membres soient en mesure de les apprivoiser collectivement… S.D.
    The theme of lack of vision has become a recurrent one in commentaries on French political life. This is why, a few weeks from the presidential elections (which one might wish to see as an opportunity to offer real medium/long-term future visions to French citizens), Futuribles has decided to delve into this question with a series of articles on the lack of political vision, the reasons behind it, and possible remedies. Jean Haëntjens gives us his analysis, drawing on the lessons to be learned from local policy. After stressing the many civilizational challenges facing societies, particularly European and Western societies, challenges their leaders need to rise to, he shows how, at the local level, city and district authorities have held out against the dominant paradigm of development at all costs and have proposed new civilizational models. Acting concretely in unison with actors from all walks of life to co-produce policies, these authorities have developed initiatives in the cultural and ecological fields and in the area of mobility etc. that offer their residents new visions of the future, based on different values. These new political models, which one finds in many European countries, represent an initial base level the European Union might build on, drawing inspiration from them in its search for a civilizational model attuned to the imperative tasks currently facing us (global warming, transition, human rights and freedoms etc.), if indeed the political leaders of its member states are capable of getting a collective handle on these tasks…
  • Croissance économique et productivité. Un regard sur longue période dans les principales économies développées - Gilbert CETTE, Antonin BERGEAUD, Rémy LECAT p. 25 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    Depuis quelques années, les débats se multiplient, en particulier dans le milieu des économistes, quant aux perspectives d'évolution de la productivité et, par extension, de la croissance économique. Alors que l'on n'a jamais autant parlé de l'essor des technologies numériques et des bouleversements qu'elles pourraient entraîner, on constate en effet, sur la période récente et dans un grand nombre de pays dits avancés, une tendance à la baisse du rythme de croissance de la productivité. Or, si elle se confirmait, celle-ci pourrait aller de pair avec une ère de stagnation économique durable. C'est pourquoi Futuribles engage, dans ce numéro, une réflexion sur la question du ralentissement des gains de productivité et ses conséquences sur l'évolution économique des pays concernés, ainsi que sur l'évolution de l'emploi et des métiers.Antonin Bergeaud, Gilbert Cette et Rémy Lecat, qui travaillent sur le sujet depuis plusieurs années, ouvrent le dossier par un panorama de l'évolution sur longue période de la productivité du travail dans les principaux pays développés, avec un focus sur le ralentissement observé ces deux dernières décennies. Ils présentent, au regard des travaux publiés sur le sujet, les origines possibles de cette baisse et les perspectives envisageables, à plus long terme, en matière d'évolution du rythme de croissance de la productivité (tassement ou rebond ?). Ils montrent enfin, compte tenu des divergences observées entre pays développés (en particulier vis-à-vis des États-Unis), quelles sont les marges de rattrapage pour l'Europe. S.D.
    For some years now, prospects for the development of productivity – and, by extension, for increased economic growth – have been much debated, particularly among economists. While there has never been so much talk of the rise of digital technologies and the upheavals they could bring, in a large number of so-called advanced countries we actually find a trend in recent times towards lower productivity growth. Now if such a trend were to become established, it might go along with an era of lasting economic stagnation. This is why, in this issue, Futuribles is initiating discussion on this question of the slowdown in productivity gains and its consequences on the economy of the countries concerned, as well as on the future state of jobs and employment. Antonin Bergeaud, Gilbert Cette and Rémy Lecat, who have been working on this subject for several years, launch our inquiry with a conspectus of long-term labour productivity trends in the main developed countries, focusing particularly on the slowdown witnessed in the last two decades. Examining the published studies, they identify the possible origins of this and outline the longer term prospects for productivity growth (downturn or rally?) that might be anticipated. Lastly, in view of the divergences observed between the developed nations (particularly vis-à-vis the United States), they show how much ground Europe currently has to make up in terms of productivity.
  • La révolution occultée. Le rôle des facteurs immatériels - André-Yves Portnoff p. 41 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    Dans ce dossier consacré à l'évolution de la productivité, André-Yves Portnoff apporte ici un éclairage différent, visant à relativiser l'importance accordée à la productivité, telle qu'elle est aujourd'hui mesurée à l'aune d'indicateurs économiques. Il entend montrer notamment que tout un pan de la révolution numérique n'est pas pris en compte par les indicateurs de productivité actuels : c'est cette « révolution occultée » (qui d'ailleurs a commencé bien avant la vague numérique), reposant sur des facteurs immatériels, plus qualitatifs que quantitatifs, qu'il présente ici brièvement. Que ce soit en termes de management des ressources humaines, d'organisation interne des entreprises et de gestion de leurs relations externes, de promotion de l'innovation, etc., le numérique offre de multiples opportunités qui ne sont pas appréciées à leur juste valeur dans les indicateurs classiques, alors pourtant qu'elles constituent de réels facteurs de croissance et de bonne santé économique à long terme pour les organisations. S.D.
    In this dossier on productivity and how it has changed over time, André-Yves Portnoff looks at matters from a fresh angle, aiming to downplay the importance accorded to productivity as currently measured by economic indicators. He aims to show, among other things, that a whole swathe of the digital revolution isn't accounted for by current productivity indicators. It is this “hidden revolution”, resting on intangible factors that are more qualitative than quantitative (a revolution which actually began way before the so-called “digital wave”), that he outlines here. Whether in terms of the management of human resources, the internal organization of companies and the management of their external relations, the promotion of innovation etc., digital technology offers many opportunities that aren't adequately reflected in the classical indicators, even though they represent genuine drivers of growth and of long-term economic good health for organizations.
  • Les métiers de l'assurance à l'épreuve du numérique - Norbert Girard p. 47 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    Dans le contexte des débats actuels relatifs aux perspectives d'évolution de la productivité (en lien notamment avec le progrès technologique), Futuribles engage, dans ce numéro, une réflexion sur la question du ralentissement des gains de productivité et ses conséquences, notamment sur l'évolution de l'emploi et des métiers. Cet article de Norbert Girard apporte à ce dossier un éclairage concret sur un secteur particulièrement concerné par la vague numérique issue de l'évolution et la diffusion des technologies de l'information : celui de l'assurance.S'appuyant sur le dernier Baromètre prospectif des métiers et compétences dans l'assurance, il montre en quoi cette vague numérique a réellement affecté les métiers du secteur. Il souligne ainsi qu'elle n'a pas entraîné de baisse des effectifs mais, en revanche, une redéfinition des métiers et donc des compétences. Et c'est eu égard à ces évolutions de la nature des métiers et des modalités de la relation avec les assurés que le secteur doit s'adapter et faire en sorte de former les personnels. S.D.
    In the context of current debates about the prospects for productivity (in connection, among other things, with technological progress), Futuribles is, in this issue, initiating a discussion on the question of the slowdown in productivity gains and its consequences, particularly with regard to the future state of jobs and employment. This article by Norbert Girard sheds light on a sector that has especial concerns about the current “digital wave” arising out of the development and dissemination of information technologies: namely, the insurance sector. Drawing on the latest Baromètre prospectif des métiers et compétences dans l'assurance, it shows how this digital wave has actually affected jobs in the sector. For example, it points out that it hasn't actually led to a fall in staffing levels, but to a redefinition of jobs and, hence, of skills. It is with these developments in mind – changes both in the nature of jobs and in relations with clients – that the sector has to adapt and work to train its staff.
  • Le ralentissement des gains de productivité. La technologie au cœur des débats - Charles du Granrut p. 61 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    Depuis quelques années, les débats se multiplient, en particulier dans le milieu des économistes, quant aux perspectives d'évolution de la productivité et, par extension, de la croissance économique. Alors que l'on n'a jamais autant parlé de l'essor des technologies numériques, des bouleversements qu'elles pourraient entraîner, voire de la « troisième révolution industrielle », on constate en effet, sur la période récente et dans un grand nombre de pays dits avancés, une tendance à la baisse du rythme de croissance de la productivité. Or, si elle se confirmait, celle-ci pourrait aller de pair avec une ère de stagnation économique durable. Futuribles engage, dans ce numéro, une réflexion sur cette question du ralentissement des gains de productivité et ses conséquences, notamment sur l'évolution de l'emploi et des métiers.Charles du Granrut présente ici le cœur de la problématique et les principales positions des chercheurs qui alimentent ce débat. Il montre le rôle essentiel et pourtant difficilement mesurable aujourd'hui (en raison des indicateurs utilisés) du facteur technologique, et les limites éventuelles d'analyses en provenance principalement des États-Unis. S.D.
    For some years now, prospects for the development of productivity – and, by extension, for increased economic growth – have been much debated, particularly among economists. While there has never been so much talk of the rise of digital technologies and the upheavals they could bring – and even of a “Third Industrial Revolution” – in a large number of so-called advanced countries, we actually find a trend in recent times towards lower productivity growth. Now if such a trend were to become established, it might go along with an era of lasting economic stagnation. In this issue, Futuribles initiates a discussion on this question of the slowdown in productivity gains and its consequences, particularly on the future state of jobs and employment. Charles du Granrut lays out the core issues here and the main positions of the researchers contributing to the debate. He demonstrates the essential and yet not easily measurable role of the technological factor (because of the indicators currently employed), and also the possible limits to analyses originating mainly from the USA.
  • Futurs d'antan

    • La loi de Moore anticipe l'avenir de l'électronique - Pierre Papon p. 79 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Dans un article publié en 1965 dans la revue Electronics1 , Gordon E. Moore, alors directeur de la recherche-développement de Fairchild Semiconductor (une entreprise fabriquant des semi-conducteurs dont il était l'un des fondateurs), envisageait l'avenir des circuits intégrés inventés en 1958 par l'Américain Jack Kilby (qui recevra le prix Nobel de physique en 2000). En 1965, ces circuits étaient constitués de plusieurs composants (transistors, résistances, condensateurs, etc.) intégrés sur une même plaquette et assurant plusieurs fonctions (on les appelle aujourd'hui des puces électroniques). Gordon Moore estime, dans son article, que la dimension de ces circuits ira en diminuant et que l'on sera capable de doubler tous les deux ans le nombre de composants intégrés dans un seul circuit, ce qui permettra d'augmenter ipso facto ses performances et principalement sa vitesse de fonctionnement. C'est la fameuse loi de Moore. Ces circuits ouvriront la voie, affirme-t-il, à des nouveaux appareils (des ordinateurs portables aux montres électroniques) et augmenteront les performances de systèmes comme les radars.Son article était réellement prémonitoire car ses prévisions furent avérées. Il s'interrogeait aussi sur la limite extrême de la miniaturisation des circuits, car il avait compris qu'aux très faibles dimensions, il serait de plus en plus difficile d'évacuer la chaleur d'un circuit (elle est dégagée par effet Joule lorsqu'un courant électrique parcourt les résistances). Gordon Moore reviendra à plusieurs reprises sur l'énoncé de sa loi (le doublement biennal des performances des circuits), il avait envisagé la possibilité de leur doublement tous les 18 mois, mais en 1975 il maintiendra l'hypothèse de deux ans formulée dans son article de 1965. P.P.
      In an article published in the journal Electronics in 1965, Gordon E. Moore, then Research and Development Director at Fairchild Semiconductor (a semi-conductor manufacturer of which he was a cofounder), pondered the future of integrated circuits, which had been invented in 1958 by the American Jack Kilby (he would receive the Nobel prize for physics in 2000). In 1965, these circuits were made up of several components (transistors, resistors, condensers etc.) integrated on a single wafer and performing more than one function (today they are called micro-chips). In his article, Moore estimated that the dimensions of these circuits would continue to reduce and that it would be possible to double the number of components on a circuit every two years, thus making it possible to increase its performance and, in particular, its operating speed. This is the famous Moore's Law. He contended that these circuits would pave the way for new machines (from portable computers to electronic watches) and improve the performance of systems like radar.His article was genuinely far-sighted, since these predictions actually came to pass. He also speculated on the extreme limits to the miniaturization of circuits, having understood that at a very small scale it would be increasingly difficult to cope with the problem of heat (which is given off by the Joule effect when an electrical current meets resistance). Moore was to reconsider the terms of his law – the biennial doubling of the performance of circuits – on several occasions. At one point he envisaged the possibility they might double in performance every 18 months, but in 1975 he confirmed the original two-year hypothesis formulated in his 1965 article.
  • Forum

    • Le Brexit est-il inévitable ? - Martin Derek p. 85 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      En complément de la tribune européenne de ce numéro, consacrée aux conséquences géopolitiques possibles du Brexit, Futuribles publie ici une analyse du Brexit vu de l'intérieur : comment la sortie de l'Union est-elle envisagée par le gouvernement au pouvoir et les partis politiques ; et comment l'issue de la négociation est-elle ou pourrait-elle être perçue par les citoyens britanniques ? Derek Martin rappelle tout d'abord les lacunes du référendum sur le Brexit en termes de représentativité démocratique et les doutes que cela induit quant à la réelle volonté du peuple britannique de sortir de l'Union. Après avoir présenté les deux voies possibles défendues par les Brexiteers (hard Brexit versus soft Brexit) et leurs perspectives de succès dans les négociations avec l'Union européenne, il montre bien quelles pourraient être les désillusions des soft Brexiteers dans les différentes formations politiques britanniques. Une situation qui, selon lui, pourrait permettre de rebattre les cartes et d'ouvrir la porte à un scénario de retrait du Brexit, dont il présente les diverses modalités possibles. S.D.
      As a pendant to the current European column on the possible geopolitical consequences of Brexit, Futuribles is also publishing this analysis of Brexit seen, as it were, from the inside, asking how the UK government and political parties see exit from the EU and how the outcome of the negotiations is regarded – or might be regarded – by British citizens? Derek Martin reminds us, first of all, of the Brexit referendum's failings in terms of democratic representativeness and the doubts to which that gives rise regarding the real will of the British people to leave the Union. After presenting the two possible routes argued for by the Brexiteers (“hard” v. “soft” Brexit), and their prospects of success in the negotiations with the EU, Martin shows what disillusionments might arise for the “soft” Brexiteers within the various British political formations. A situation which, as he sees it, might make it possible to reshuffle the deck and open the door to a reversal of the Brexit decision in one of a range of possible ways that he outlines.
  • Tribune européenne

    • Géopolitique du Brexit : les risques de l'isolement - Jean-François Drevet p. 95 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Le 23 juin 2016, les Britanniques ont voté à 51,9 % des voix en faveur du Brexit, c'est-à-dire la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. Depuis, le nouveau Premier ministre, Theresa May, prépare la négociation des conditions de cette sortie qui, outre ses conséquences économiques, aura également un impact géopolitique notable pour le pays.C'est à ces conséquences géopolitiques que s'intéresse Jean-François Drevet dans sa tribune, montrant qu'en croyant reprendre ainsi le contrôle de leur vie internationale, les Britanniques pourraient bien être déçus. Côté Commonwealth, le Royaume-Uni n'est plus le partenaire majeur qu'il était dans les années 1970, devancé au plan commercial par les États-Unis, la Chine…, et certains pays membres du Commonwealth redoutent même les conséquences du Brexit sur leur propre économie. S'agissant des États-Unis de l'administration Trump, rien n'indique qu'ils trouvent un intérêt politique ou économique au retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne. Quant à la perspective effleurée par le gouvernement de faire du pays un paradis fiscal aux portes de l'Europe, elle ne suffit pas, pour le moment, à rassurer les acteurs de la finance britannique. Et pour finir, les dissensions internes (Écosse, Irlande) induites par le choix du Brexit risquent de ne pas faciliter la tâche du gouvernement. Comme le conclut fort bien Jean-François Drevet, l'Europe n'est guère plus facile à défaire qu'à faire ! S.D.
      On 23 June 2016, 51.9 % of votes cast in the British referendum were for Brexit or, in other words, for the UK's departure from the European Union. Since then, new Prime Minister Theresa May has been making preparations to negotiate the terms of that exit which, apart from its economic consequences, will also have a significant geopolitical impact for the country.It is these geopolitical consequences Jean-François Drevet considers in his column, arguing that if the British believe they are taking back control of their international affairs, they might well be disappointed. So far as the Commonwealth is concerned, the UK is no longer the major partner it was in the 1970s, the USA and China having both overtaken it in terms of trade. And some Commonwealth members even fear the consequences of Brexit for their own economies. When it comes to the United States under a Trump administration, it isn't at all clear that it sees its political or economic interests as lying in a UK withdrawal from the EU. As for the prospect, hinted at by the UK government, of turning the country into a European offshore tax haven, that idea has not as yet been sufficient to reassure British financial circles. And lastly, internal discord generated by the Brexit decision (in Scotland and Northern Ireland) isn't likely to make the government's task any easier. As Jean-François Drevet rightly concludes, Europe is scarcely any easier to dismantle than it has been to build!