Contenu du sommaire : Partis émergents en Europe du Sud

Revue Pôle Sud Mir@bel
Numéro no 45, 2016/2
Titre du numéro Partis émergents en Europe du Sud
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Thema

    • Partis émergents en Europe du Sud : Une introduction comparative - Christophe Roux p. 5-19 accès libre
    • Le Mouvement Cinq Étoiles : Organisation, idéologie et performances électorales d'un nouveau protagoniste de la politique italienne - Nicolò Conti, Filippo Tronconi, Christophe Roux p. 21-41 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Le Mouvement 5 Etoiles (M5S en italien) constitue l'innovation la plus significative de la politique italienne ces dernières années. Son succès électoral soudain et ses origines et modalités d'organisation particulières ne rencontrent guère de parallèles en perspective comparée. Dans cet article, nous présentons les principaux aspects de ce parti en commençant par une brève biographie de son fondateur et leader charismatique, le comédien Beppe Grillo, depuis les shows télévisés jusqu'aux salles de spectacle et au blog qui l'a lancé comme personnalité politique. Nous décrivons ensuite les principaux traits organisationnels du M5S, le positionnement idéologique de son électorat, les fortunes électorales du parti aux niveaux national, infranational et européen et ce qu'il été en mesure de réaliser ou non dans les institutions représentations. Ici, le M5S a opté pour le maintien de son caractère distinct vis-à-vis des partis de l'establishment, même si cela l'a conduit à une influence négligeable en termes de politiques publiques.
      The Five Star Movement (FSM) is the most significant innovation of Italian politics in the last years. Its sudden electoral success and its peculiar origin and organization have few parallels also in comparative perspective. In this article we present the main aspects of this party. We start from a short biography of its founder and charismatic leader, the comedian Beppe Grillo, from TV shows to the theaters, to the blog that launched him as a political character. Then we describe the main organizational features of the FSM, the ideological positioning of its electorate, the electoral fortunes of the party at national, sub-national and European level and its accomplishments (or, better, lack thereof) in representative institutions. Here, the FSM opted for maintaining a distinctiveness vis-à-vis the parties of the « establishment », even if this has brought to insignificant policy influence.
    • De l'hypothèse populiste à la nouvelle gauche : Origine et bases électorales de Podemos - Jordi Muñoz, Jacques Fontaine p. 43-64 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Podemos est-il une nouvelle expression des clivages classiques de la politique espagnole ou, à l'inverse, le recours à une rhétorique populiste a-t-il permis à cette nouvelle formation, comme l'ont théorisé certains de ses dirigeants, de reconfigurer l'espace politique et d'élargir le cadre traditionnel de la gauche ? Pour répondre à cette interrogation, nous analysons dans cet article les bases électorales de cette nouvelle formation de la gauche espagnole lors des élections de décembre 2015 quand elle obtint, associée à ses partenaires dans différents territoires, 20% des suffrages, 69 sièges et un rôle déterminant sur la nouvelle scène politique espagnole. Après avoir contextualisé l'émergence de Podemos et décrypté ses origines politiques et son évolution idéologique, nous analyserons en détail la constitution de son électorat par rapport à celui des autres partis sur la base des données d'une enquête du Centre de Recherches Sociologiques (CIS) de janvier 2016.
      Is Podemos a new expression of the classical Spanish political cleaveages ? Or, on the contrary, the use of populist rethorics has allowed the new party to foster an electoral realignment and gain traction beyond the traditional leftist electorate, as theorized by some of its leaders ? In this article I analyze the determinants of electoral support for the new party of the Spanish left in December 2015, when they reached, together with some allies in certain parts of the country, 20% of the vote and 69 seats in the national Parliament. After providing some context to the emergence of the new party, and presenting a brief outline of its ideological foundations and evolution, I present an empirical analysis of the sociological and attitudinal profile of its electorate, as compare to the other parties' voters. The analysis relies on a post-election survey fielded in January 2016 by the Spanish official Center for sociological research (CIS).
    • Le parti catalan qui aspire à gouverner l'Espagne - Astrid Barrio, Juan Rodríguez-Teruel, Jacques Fontaine p. 65-84 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Ciudadanos est un nouveau parti en Espagne qui a connu auparavant une longue trajectoire en Catalogne. Dans cet article on analyse les raisons de son émergence et de son succès dans ces deux différents cadres géographiques et ceci sur deux phases, son parcours dans chacune d'entre elles ainsi que son organisation, son leadership, son idéologie et les caractéristiques propres à ses électeurs comme à ses membres, en portant une attention particulière à la question de savoir comment la nature multi-niveau du système politique infère-t-elle dans chacun de ces deux aspects.
      Ciudadanos is a new political party in Spain but it has a previous Catalan trajectory. In this article we analyse the reasons for its emergence and success at both levels and in two sequences. We also deal with its organisation, leadership, ideology and its electoral support and membership. In so doing we pay close attention to the role played by the multi-level structure of the Spanish political system.
    • L'ambition sans remords : SYRIZA et l'exercice du pouvoir - Lamprini Rori p. 85-118 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Parti largement inconnu, suscitant l'indifférence de l'opinion publique européenne et des médias jusqu'en 2009, SYRIZA constitue probablement une exception dans la famille de la gauche radicale européenne, autant par son ascension électorale rapide et sa victoire aux élections de 2015 que par la succession de ses choix paradoxaux dès lors qu'il a accédé aux responsabilités. SYRIZA est parvenu à capitaliser sur la structure d'opportunité politique créée par la crise financière grecque, et à combler le vide suscité par l'effondrement du bipartisme prévalant alors ainsi que par la débâcle électorale d'un des deux de ses piliers pendant la période 2010-2012 ; à maitriser et promouvoir un récit alternatif à la crise, dominé par la dénonciation du système et le populisme, en soutenant qu'il existait une voie alternative à l'austérité au sein de la zone euro ; à conquérir une partie importante des électeurs du Mouvement Socialiste Grec (PASOK) et de la Nouvelle Démocratie (ND) en suivant dans sa rhétorique une stratégie de rupture avec le passé, mais de continuité et de ralliement en ce qui concerne ses cadres et sa tactique. SYRIZA n'a pas hésité recourir aux possibilités institutionnelles à sa portée. En refusant à la fin 2014 d'apporter son soutien à l'élection du Président de la République, sous le gouvernement ND-PASOK, il accélère ainsi son ascension vers le pouvoir. Et il y parvient inéluctablement, faisant alors face aux responsabilités inhérentes à l'exercice du pouvoir, à l'époque des memoranda. En partant de l'hypothèse selon laquelle la crise a agi comme un choc extérieur qui a réveillé des dynamiques de changements jusque-là latentes au sein du parti, cet article étudie la profonde mutation de SYRIZA en termes organisationnels, de sociologie électorale, dans son discours, son travail gouvernemental, et sa stratégie d'alliances. La présente étude s'inscrit dans le débat autour du changement des partis politiques contemporains liés autant aux contraintes extérieures qu'à l'épée de Damoclès que constitue la gouvernance.
      A largely unknown party, rather indifferent to European public opinion and the media until 2009, SYRIZA constitutes probably an exception among the family of the European radical left, as much by its rapid electoral ascent and its victory in the elections of 2015 as by the series of paradoxical choices it made once it had acceded to power. SYRIZA managed to capitalize on the structure of political opportunity created by the Greek financial crisis and fill the gap created by the collapse of the prevailing two-party system and the electoral debacle of one of its two pillars during the 2010-2012 period ; to master and promote an alternative narrative to the crisis, dominated by populism and the denunciation of the system, arguing that there was an alternative to austerity within the euro area ; to conquer a sizeable part of the voters of the Greek Socialist Movement (PASOK) and New Democracy (ND), following in its rhetoric a strategy of rupture with the past, but of continuity and rallying in terms of political personnel and tactics. SYRIZA did not hesitate to resort to the institutional possibilities within its reach. By refusing to support the election of the President of the Republic under the ND-PASOK government in late 2014, it accelerated its rise to power. And it inevitably succeeded, then facing the responsibilities inherent in the exercise of power in the times of memoranda. Based on the hypothesis that the crisis acted as an external shock that awakened the dynamics of hitherto latent changes within the party, this paper studies the profound mutation of SYRIZA in terms of organization, electoral sociology, discourse, policy-making, and coalition strategy. The present study contributes to the debate on the change of contemporary political parties linked to external constraints, as well as to the consequences that come with governance under austerity.
  • Arena

    • Du vote des pieds-noirs aux politiques mémorielles à l'égard des rapatriés : Étude du lien entre une opinion publique catégorielle et l'action publique - Emmanuelle Comtat p. 119-135 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Après une longue période d'amnésie collective faisant suite à la décolonisation, la question coloniale revient en force dans le débat public et a été au cœur de vives polémiques avec l'article de loi de 2005 sur le « rôle positif » de la présence française outre-mer. Dans un contexte de conflit des mémoires ravivé, nous proposons d'étudier le lien entre opinion publique pied-noir et « fabrique » de politiques publiques mémorielles. Observons les formes de mobilisations et d'actions de lobbying utilisées par les pieds-noirs pour que les revendications mémorielles soient mises à l'agenda et les relais dont ils disposent dans la classe politique.
      After a long period of collective amnesia following decolonization, colonial issues are back in public debates and have been at the centre of controversies with the 2005 French law on colonialism. In a context of revived conflicts of memory, we propose to study the link between the pied-noir public opinion and the making of memory policies. We shall see how the pieds-noirs put pressure on the political class for their memory demands to be put on the agenda and which political relays do they have.
  • Chronique électorale

  • Lectures