Contenu du sommaire : Intérêt national

Revue La revue internationale et stratégique Mir@bel
Numéro no 105, printemps 2017
Titre du numéro Intérêt national
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Autre regard

    • Rendre service - Nathalie Loiseau, Samuel Carcanague, Marc Verzeroli p. 7-17 accès libre
  • Éclairages

    • Offshore balancing : une stratégie globale plus efficace pour les États-Unis - John J. Mearsheimer, Stephen M. Walt p. 18-33 avec résumé avec résumé en anglais
      Pour la première fois dans l'histoire récente des États-Unis, de nombreux Américains remettent ouvertement en question la stratégie globale de leur pays. Cela ne devrait surprendre personne au vu des résultats désastreux qu'elle a engendrés au cours des vingt-cinq dernières années. Mais en poursuivant une stratégie d'« offshore balancing », les États-Unis renonceraient à leurs ambitieux efforts de remodeler les autres sociétés afin de se concentrer sur l'essentiel, c'est-à-dire maintenir leur domination dans l'hémisphère occidental tout en luttant contre de potentielles puissances hégémoniques en Europe, en Asie du Nord-Est et dans le golfe Persique. Il s'agit plus exactement d'assurer une gestion plus parcimonieuse de leurs atouts afin de maintenir leur suprématie sur le long terme et de protéger leur liberté sur le territoire national.
      For the first time in recent memory, large numbers of Americans are openly questioning their country's grand strategy. Such a distaste should come as no surprise, given its abysmal record over the past quarter century. By pursuing a strategy of «offshore balancing», Washington would forgo ambitious efforts to remake other societies and concentrate on what really matters: pre serving U.S. dominance in the Western Hemisphere and countering potential hegemons in Europe, Northeast Asia, and the Persian Gulf. Rather, by husbanding U.S. strength, offshore balancing would preserve U.S. primacy far into the future and safeguard liberty at home.
    • Géopolitique et géoéconomie de la Chine : nouveau pacte du Quincy ou consensus de Beijing ? - Emmanuel Hache, Sandrine Rol p. 34-44 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Exportatrice nette de pétrole brut jusqu'en 1993, la Chine est devenue le premier importateur mondial en 2014 et le deuxième consommateur, alors que sa production intérieure plafonne autour de 4 millions de barils par jour depuis 2010. La sécurisation des approvisionnements est devenue un axe majeur de la politique de sécurité énergétique du pays. Pour y répondre, la Chine a suivi plusieurs voies : diversification des sources d'approvisionnements, investissements dans les infrastructures d'importations, investissements à l'étranger dans l'amont pétrolier, etc. Au Moyen-Orient comme ailleurs, elle a développé des relations avec chaque pays et est parvenue, jusqu'ici, à ne prendre part à aucun conflit ou différent local. Compte tenu de la singularité de la situation de la zone, la question d'une évolution de la stratégie chinoise mérite d'être posée. La Chine parviendra-t-elle à ses fins sans infléchir sa position non interventionniste ?1
      China was traditionally self-sufficient in oil, but since 1993 it has been a net oil importer. China became the world's largest importer in 2014 and the second largest oil consumer, while its domestic supply has peaked at around 4 million barrels per day since 2010. Securing the country's supplies has become a major axis of the country's energy security policy. In response, China's policy has taken several paths: diversification of supply sources, investments in import infrastructures and overseas investments in the upstream oil and gas sector, etc. In the Middle East and elsewhere, China has developed relations with each country and has so far managed not to take part in any conflict or local situation. Given the uncommon status of this region, the question of an evolution of Chinese strategy has to be asked. Will China achieve its energy security goals without inflecting its non-interventionist position?
    • Mutations du marché international du lait : une erreur d'appréciation européenne ? - Stéphane Dubois p. 46-55 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La mondialisation est un processus géohistorique évolutif. L'heure n'est plus strictement à une mondialisation génératrice d'un marché planétaire mis en réseau par des logiques commerciales libérales. Désormais, l'État interventionniste est de retour, les perspectives de remises en place de cadres protectionnistes se précisent et les logiques économiques se régionalisent. Le marché laitier mondial, de par ses propres caractéristiques, en est un excellent révélateur. Or, les choix agricoles de l'Union européenne semblent plutôt ajustés à une vision libérale de l'élevage : suppression des cadres régulateurs de la production, volonté de conquête du marché mondial – notamment chinois –, mise en compétition des systèmes productifs nationaux intra-européens. Dans ce contexte, les concurrences s'exacerbent, au risque de fragiliser certaines économies laitières européennes, notamment celle de la France.
      Globalisation appears as a changing geohistorical process. Beyond the idea of global market, the economic interventionism is back, and protectionism and regionalisation are becoming clearer. The global dairy market is an excellent example. However, the farming policy of the European Union seems to correspond to a liberal approach of livestock farming: removal of the regulatory frameworks, plan to conquer the global market – especially in China –, competition between national production systems. In this context, rivalries are increasing, leading to a risk of weakening some European countries in the market, especially France.
  • Dossier : Intérêt national

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