Contenu du sommaire : Travailleur social précarisé, étranger maltraité

Revue Plein droit Mir@bel
Numéro no 112, mars 2017
Titre du numéro Travailleur social précarisé, étranger maltraité
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Édito

  • Travailleurs sociaux précarisés, étrangers maltraités

    • Entre éthique et libéralisme - Christophe Daadouch p. 3-5 accès libre
    • Impuissants, écœurés, bâillonnés, licenciés - p. 6-12 accès libre avec résumé
      Le travail social est en pleine tourmente. Confrontées à la baisse des subventions, les associations entrent en concurrence sur des marchés publics où, comme n'importe quel compétiteur, elles pratiquent le mieux-disant économique… et le moins-disant social avec des répercussions sur l'emploi et les modalités d'intervention sociale. L'accompagnement cède le pas aux impératifs de gestion pour complaire aux bailleurs publics. Comme souvent, les populations étrangères font les frais de cet affaiblissement des normes, quand, de l'autre côté du guichet, celles et ceux qui les accompagnent voient leurs conditions de travail aggravées. Des travailleurs sociaux racontent leur quotidien.
    • « Désolée, je ne peux rien pour vous » - Rozenn le Berre p. 13-16 accès libre avec résumé
      Manque de personnel, stress au travail, absence de pause, heures supplémentaires non récupérées, risques psychosociaux non pris en compte… Pour les salarié·e·s travaillant dans des structures d'aide aux étrangers, la liste des entraves au droit du travail est longue. Et pourtant, peu de revendications émergent, chacun·e semblant accepter son sort sans broncher. Quand des voix s'élèvent, c'est souvent pour dénoncer les conditions d'accueil réservées aux étrangers, pas leurs conditions de travail. Témoignage d'une ex-travailleuse sociale employée au « tri des mineurs ».
    • Cherche travailleur précaire, Bac+5 souhaité, 1800 € bruts mensuels - Mathilde Pette p. 17-20 accès libre avec résumé
      Si les bénévoles restent majoritaires dans les associations de défense des étrangers, un processus de salarisation et de professionnalisation est à l'œuvre. Le Calaisis ne fait pas exception. Les salariés y travaillent dans l'urgence et dans des conditions difficiles, au contact de populations en grande précarité. Or cette précarité définit tout autant les contrats de travail des intervenants sociaux, les financements publics dont vivent les associations employeurs… voire les politiques migratoires pensées sur le court terme.
    • CAO : du vite fait au mal fait - Clémence Flaux p. 21-24 avec résumé
      Dans les associations intervenant auprès des étrangers, les conditions de travail ne cessent de se dégrader au gré de politiques publiques toujours plus restrictives qui conduisent à un accueil au rabais. Avec le démantèlement de la jungle de Calais, l'État est allé encore plus loin pour disperser ses habitant·e·s, agissant en dehors de tout cadre légal, y compris auprès de mineurs dont la protection est pourtant strictement encadrée en France, et ce, avec la complicité d'opérateurs privés. Si la prise en charge des étrangers a souvent servi de banc d'essai à celle des publics précaires, le pire est à craindre.
    • Les associations participent aux mutations de l'emploi - Matthieu Hély p. 25-27 accès libre avec résumé
      Les associations intervenant auprès des populations étrangères sont-elles à part ? Le mouvement de précarisation en cours est-il lié à leur secteur d'intervention et, parallèlement, aux politiques migratoires, ou commun à tout le secteur associatif ? La question peut se poser. Entretien avec Matthieu Hély, sociologue dont les recherches portent sur le travail associatif.
    • Précarité en miroir au guichet de l'État social - Pascal Martin p. 28-31 accès libre avec résumé
      Avec la mise en place de la CMU, l'assurance maladie s'est vu confier une nouvelle mission : l'assistance, soit la prise en charge de bénéficiaires non cotisants. Pour faire face à l'arrivée de ces publics précaires, « étrangers » ou perçus comme tels, à ses guichets, sans obérer la « performance économique » de ce service public devenu « gestionnaire », le choix a été fait de sous-traiter l'assistance à des opérateurs privés. Avec des conséquences sur l'emploi et le service.
  • Hors thème

    • L'humanitaire instrumentalisé à Calais - Marjorie Gerbier-Aublanc p. 32-35 accès libre avec résumé
      En visite à Calais, le 26 septembre 2016, François Hollande confirmait le démantèlement « complet et définitif » imminent de la jungle sans pour autant en préciser la date ni d'ailleurs les modalités de sa destruction ou le sort réservé à ses 10000 habitants. C'est dans un double contexte d'incertitude et d'urgence que les associations humanitaires intervenant sur le terrain ont participé, plus ou moins directement, à la préparation de cette soi-disant « opération humanitaire ».
    • Quel statut pour les enfants migrants ? - Tatiana Eremenko p. 36-39 accès libre avec résumé
      Le regroupement familial ayant été réduit à la portion congrue ces dernières années du fait de politiques migratoires plus restrictives, les enfants d'étrangers arrivent en France par d'autres biais qui contribuent néanmoins à la précarisation de leur statut administratif et de leur séjour.
  • Mémoire des luttes

    • SOS Refoulement : une lutte oubliée - Alice D. Peinado p. 40-44 accès libre avec résumé
      Le collectif SOS Refoulement est peu connu dans le paysage des luttes de l'immigration. Sans doute parce que son existence fut courte (4 ans) et circonstancielle, avec le durcissement de la politique migratoire sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing. Sans doute aussi parce que le collectif a péché par optimisme avec l'arrivée de la gauche au pouvoir. Pourtant, à lire ses archives, on se dit que les choses ont peu changé et que les raisons de cette lutte restent très actuelles.
  • Le focus juridique