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Le 22 novembre dernier, l'historien Jacques Le Goff avait accepté de participer à un colloque de l'I.R.E.T.E.P. (Institut de Recherche sur les Enseignements Techniques et Professionnels) consacré à la société française et l'immigration maghrébine. Son intervention portait sur les brassages culturels et leurs fonctions historiques. Nous en donnons ici le texte enregistré. Il faut donc le recevoir comme il a été prononcé, dans toute sa spontanéité. Il n'en constitue pas moins, comme le dit précisément Jacques Le Goff dans sa conférence à propos de ce type d'enregistrement, un "document d'histoire".

Le "SOPEMI" nouveau est arrivé. Chaque année 3 l'O.C.D.E. publie un document de synthèse reprenant l'essentiel des contributions apportées par chaque Etat membre au "système d'observation permanente des migrations". Le rapport fourni par la France qui vient d'être rendu public déborde les limites de la seule année 1985 en présentant les faits et les chiffres relatifs à l'immigration et la présence étrangère de 1984 à 1986. Nous ne pouvons matériellement en reproduire la totalité en un seul numéro. Nous avons donc choisi d'en répartir la publication en plusieurs fois. Nous commencerons par les données chiffrées fondamentales relatives à ce que les statisticiens appellent les stocks, estimation du nombre des étrangers présents en France et les flux, ou entrées. Nous aborderons la prochaine fois cet autre aspect des flux que constituent les sorties ainsi que les caractéristiques de la population active, du chômage des étrangers et des transferts de fonds liés à la présence étrangère. Enfin , le SOPEMI 1985 comporte un ensemble d'informations sur les naturalisations et la démographie auxquelles le débat sur la nationalité confère un regain d'intérêt et d'actualité. Nous y reviendrons également.

Afin de changer leur image de marque s les H.L.M. ont entrepris une vaste campagne d'information et d'affichage qui tend à donner une autre idée du logement social, enfin débarrassé de son misérabilisme, de l'anonymat des grands ensembles, voire de ses immigrés... On peut sans doute construire autrement mais faut-il loger autrement et renoncer aux politiques d'attribution des logements sociaux qui favorisaient le brassage social ? Faut-il mettre celui-ci en accusation parce qu'il aurait abouti à l'inverse de ce qu'il recherchait ? Et les banlieues ouvrières de naguère se seraient-elles muées en nids d'intolérance ? Vraies ou fausses questions ? Bonnes ou mauvaises réponses ? On en est encore à l'incertitude... mais c'est bien aujourd'hui qu'il faut construire la France de demain.