Contenu du sommaire : Les nouvelles solidarités

L'histoire d'un atelier de couture créé par des jeunes filles issues de l'immigration maghrébine ne peut être lue comme un exemple parfaitement réussi d'Intégration par l'économique". Comme on le verra, cet atelier a connu bien des difficultés. L'auteur de ce texte, chercheur au Groupe de recherche et d'études sociologiques de Lyon, l'avait même intitulé "Les malentendus de l'économie sociale", considérant que l'expérience relatée ne peut être présentée comme un modèle. Il est vrai que cette étude constitue l'un des trois volets d'une réflexion sur les situations de communication souvent difficiles entre des jeunes d'origine étrangère et des agents administratifs. Cependant, par-delà ce thème, l'histoire de Nora, Fatima, Fatia et les autres témoigne des possibilités réelles de l'insertion par l'économique et montre qu'il ne faut envisager celle-ci ni comme une panacée, ni comme une illusion.

Près d'un demi-million de jeunes d'origine turque qui vivent en République fédérale sont nés à Berlin, Francfort, Cologne ou Munich. Susanne Krause est partie à la rencontre de ces "Beurs" d'Allemagne, dont les difficultés d'intégration dans la société allemande ressemblent à s'y méprendre à celles des jeunes Maghrébins de la seconde génération en France. Pour étayer son étude très fouillée sur un sujet dont on parle rarement sauf dans des milieux très restreints, elle a choisi de nous brosser plusieurs destins. Son texte pourrait s'intituler : "Apo, Mehmet, Ali. ..et les autres à la recherche d'une identité". L'article de Susanne Krause a paru dans "Documents" -l'excellente revue des questions allemandes (N° 4 -88) -qui nous a aimablement accordé l'autorisation de le reproduire.