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La marginalisation , la délinquance, sont les conséquences directes du délabrement social dans lequel la crise a plongé un grand nombre de jeunes habitant à la périphérie des villes. Si Français de souche et jeunes d'origine étrangère partagent la même "galère", les uns et les autres ne vivent pas pour autant l'échec ou les difficultés scolaires de la même manière. L'enfant d'immigrés, est porteur de deux, voire de plusieurs cultures qu'il rejette ou qu'il intègre simultanément. Partagés entre la (ou les) langue(s) des parents, le français de la rue et celui "officiel" de l'école, les jeunes d'origine étrangère partent, dès les premières années de leur scolarisation, avec un handicap difficile à surmonter. Dès lors, le "conflit culturel", dont Gilles Verbunt fait à juste titre " l'apologie n, se transforme en une course d'obstacles.

Créer sa propre entreprise est le rêve de bien des jeunes. Pour que ce rêve puisse se transformer en réalité, l'association " Entreprendre en France " a été lancée il y a un an à l'initiative de quelques chefs d'entreprise et de cadres dirigeants. Ceux-ci sont partis de la constatation que le principal handicap rencontré par les jeunes qui voudraient créer une entreprise vient du refus opposé par les banques de leur accorder les premiers financements. D'où l'idée de créer une société de caution dont l'objectif est de favoriser l'intégration des immigrés , français ou non , en fournissant à ceux d'entre eux qui ne disposent pas d'un appui familial la garantie qui leur est nécessaire.

On ne répétera jamais assez que l'immigration ne date pas des années soixante. L'identité française est faite, depuis deux siècles et plus, de communautés de toutes origines, qui ont marqué de leur empreinte la vie politique, culturelle, sociale, artistique et même scientifique de notre pays. Depuis quelques années déjà, les historiens s'attachent à restituer cette part enfouie de notre mémoire commune. Parmi beaucoup d'autres, quatre livres, tous publiés au printemps 1989, sont là pour nous rappeler qu'entre 1933 et 1945, les étrangers ont joué un rôle de premier plan dans le combat contre le fascisme et pour la liberté de la France.

Percée des Verts et du Front national , bataille autour du projet de métro lancé par le maire sortant Marcel Rudiof, victoire surprise de Catherine Trautmann, candidate du Parti socialiste, débat autour du parlement européen ; tout a contribué à projeter Strasbourg au devant de l'actualité, lors des élections municipales de 1989. Mais quelle place ont occupée les immigrés et les Français d'origine étrangère au cours de la campagne électorale ? Quel rôle ont-ils joué, dans et en dehors des partis ?

La " loi Joxe" n° 89-548 du 2 août 1989 a été publiée au Journal officiel du 8 août 1989 en même temps qu'une circulaire d'application datée également du 2 août. L'article 21 de la loi prévoit que dans un délai de six mois , un décret en Conseil d'Etat procédera à la codification de l'ordonnance du 2 novembre 1945 modifiée. Dans cette attente qui risque de se prolonger en raison de l'annulation de l'article 10 par le Conseil constitutionnel, et dans l'éventualité d'une nouvelle disposition législative en la matière , le ministère de l'Intérieur a diffusé auprès des préfets les extraits , qu'on lira ci-dessous , de l'ordonnance du 2 novembre 1945 dans sa rédaction issue de la loi du 2 août 1989.

Une augmentation généralisée des entrées et du nombre total des étrangers caractérise la situation en 1987 et 1988. Le rapport met l'accent sur l'importance de l'immigration familiale et des demandes d'asile politique. L 'emploi des étrangers y fait l'objet d'une analyse très fine qui fait apparaître l'accroissement des activités saisonnières, le développement de l'emploi non salarié et confirme la féminisation et la tertiarisation déjà constatées. De quoi largement alimenter le débat prospectif sur les conséquences de l'acte unique en 1993.