Contenu du sommaire : L'intégration au quotidien

Confrontés à la jungle paperassière française, les ressortissants étrangers, mais aussi les Français d'origine étrangère, sont amenés à fournir un certain nombre de documents administratifs. La traduction de ces documents est, avec l'information qui l'accompagne, la tâche principale d'Inter service migrants traduction information (ISMTI). Par ailleurs, près de 150 interprètes, étrangers eux-mêmes, sont mis par ISM à la disposition des hôpitaux, PMI, centres sociaux et autres administrations. Leur rôle : servir de «décodeur» entre l'étranger et les services français. Ege Nur (p. 10) est l'une de ces interprètes. Enfin, pour répondre aux situations d'urgence comme aux petits problèmes quotidiens, Inter service migrants a mis en place un service d'interprétariat par téléphone (encadré p. 11).

Répartis dans tous les départements, les bureaux du Réseau national d'accueil se sont donné comme mission l'accueil, l'information et l'orientation des populations d'origine étrangère. Mais avec l'arrêt officiel de l'immigration et la tendance à diriger les usagers directement vers les structures de droit commun, le Réseau national d'accueil se doit de réfléchir à son utilité et à son avenir.

Depuis mars 1989, l'Union ISM a été chargée par la DPM d'assurer le service d'information «Inter migrants». Après un an et demi de fonctionnement est-il possible, à partir d'une réflexion plus large, d'esquisser quelques grandes orientations, afin «d'assurer une meilleure information des étrangers sur leurs droits et devoirs » (Proposition n°6 du rapport Philippe Marchand) ?

Femmes inter associations (FIA) est un collectif d'associations et de personnes engagées dans des actions socio-éducatives, culturelles et économiques en milieu féminin. Ce collectif est en contact plus ou moins étroit avec environ 450 associations, groupes ou personnes. L'initiative en revient à Inter service migrants, qui en 1983 avait créé le Service Inter Associatif avec des associations menant déjà des actions auprès des femmes immigrées. Le groupe de travail qui s'était alors constitué décida en 1986 de devenir une association afin de donner aux femmes l'entière responsabilité de la structure.

Pourquoi organiser encore des stages qui permettent d'appréhender la culture de l'Autre ? Parce que, pour Gilles Verbunt, c'est de la connaissance d'autrui que naît la connaissance de soi-même et de ses propres réflexes culturels.

La réussite à l'école devient plus que jamais le passeport indispensable pour accéder à une formation qualifiante débouchant sur un emploi : on peut dire que, pour le plus grand nombre, c'est à l'école que se joue l'avenir des enfants issus de l'immigration. Il reste neuf années avant le prochain millénaire, soit le temps d'une scolarité obligatoire. C'est sans doute, en redoublant d'énergie et de volonté, le temps nécessaire pour amener l'opinion publique à accepter un enseignement de masse non sélectif ; au sein duquel chaque élève, issu ou non de l'immigration, trouve et prenne toute sa place dans une société moins inégalitaire. Si nous le voulons... En encadré (p. 32), Alain Seksig relate sa rencontre avec ISM, alors qu'il était instituteur à Belleville.

Depuis la rentrée scolaire 1989/1990, Inter service migrants a mis à la disposition d'élèves confrontés à des difficultés scolaires, des groupes d'«accompagnement à la réussite scolaire» animés par des étudiants d'origine étrangère. Une solution à l'échec scolaire ?

En même temps que changeait la nature même de la présence des immigrés en France, leurs besoins en formation évoluaient Les organismes publics, et en particulier le FAS, ont dû adapter leurs réponses à cette évolution des besoins : on a d'abord alphabétisé, puis on a préparé à la qualification et, désormais, on vise directement l'emploi.

L'ARA produit sur FR3 des émissions désormais bien connues des lecteurs d'Hommes & Migrations : Rencontres, Racines, Relais. Son directeur défend ici un bilan et fait part des projets tous azimuts de la «chaîne de la différence». Par le biais des coproductions, de l'étalement de sa grille de programmation, de la diversification de ses activités et de ses champs d'intérêt, l'ARA entend définitivement sortir du ghetto dominical dans lequel furent longtemps cantonnés le dialogue et la rencontre.

La libération des ondes a bouleversé le paysage radiophonique en suscitant l'éclosion de nombreuses radios locales privées associatives. Au fil des années, la physionomie de ces radios a changé avec la disparition de nombreuses d'entre elles, l'institutionnalisation de certaines et l'émergence de radios de proximité. Les radios locales privées (RLP), pour s'assurer un public notamment jeune, aimant «zapper» sur la bande FM ont dû en cherchant une spécificité propre à leurs émissions, montrer non seulement une certaine originalité par rapport à leurs «consœurs» mais aussi un certain professionnalisme en sachant distraire et informer tout à la fois. Une trentaine de radios associatives communautaires et/ou interculturelles se sont tournées vers un public dont elles se sentaient proches et ont demandé le concours de l'Etat afin d'insérer dans leur programmation des émissions favorisant particulièrement l'insertion de communautés d'origine étrangère vivant et travaillant en France.

Expositions, vidéos, outils pédagogiques, interventions d'artistes (stages, ateliers), spectacles, documentation sont autant d'outils mis à la disposition d'associations ou d'institutions par Images spectacles musiques du monde (ISMM) pour informer sur les «autres cultures» ou sur les «cultures des autres».

Organisme de diffusion des cinémas en provenance des pays du tiers monde, la Médiathèque des Trois Mondes permet au public français de rencontrer par le biais de l'audiovisuel les différentes cultures de la planète, les civilisations dont sont issus les étrangers vivant dans notre pays.