Contenu du sommaire : D'Europe et d'ailleurs

Le texte qui suit devait clôturer le colloque organisé à Paris par l'ADRI les 8 et 9 octobre 1990, consacré à «l'immigration locale des populations d'origine immigrée en Europe». Claude Evin, appelé à Vaulx-en-Velin avec Gilbert Bonnemaison à la suite des graves incidents qui ont secoué cette banlieue lyonnaise, n'a pu prononcer cette allocution. Le Ministre exprimait son souhait de parvenir à une harmonisation des politiques d'intégration au sein de l'Europe et dressait un premier inventaire des convergences et des divergences nationales en la matière. Il soulignait à cette occasion que la France ne saurait transiger sur les valeurs de la République , et en particulier sur la laïcité. En conclusion, Claude Evin rappelait les grands axes de la politique française d'intégration.

La convention complémentaire Schengen, du nom du village luxembourgeois où elle a été signée en juin 1990, amène à s'interroger sur la place réservée aux ressortissants non communautaires à l'aube de 1993, et, au-delà, à analyser les modes d'élaboration des règles les concernant à l'échelon européen. Selon Jean-Marc Brassac, si un pas important semble être franchi vers la libre circulation des personnes, y compris des ressortissants non communautaires, les mesures contraignantes qui accompagnent la convention Schengen et l'esprit dans lequel elles ont été prises en restreignent singulièrement la portée. Un point de vue critique.

Tandis que la plupart des pays européens érigeaient, au début des années soixante-dix, des barrières juridiques pour se mettre à l'abri de nouvelles vagues migratoires, l'Italie devenait sans bien s'en rendre compte un pays importateur de main-d'œuvre, attirée notamment par l'image paradisiaque du «made in Italy». Ce n'est toutefois que très récemment — surtout depuis 1986 et de façon encore plus spectaculaire depuis l'été 1989 — que l'immigration est devenue une question médiatique, politique et sociale d'importance dans les débats qui traversent la société italienne.

«Nous risquons de subir le même sort que l'Empire romain, qui fut englouti par les Barbares... Ce sont les Marocains, les Turcs, les Yougoslaves, les peuples de l'Islam... Ce sont des gens qui viennent de très loin, ils n'ont rien de commun avec notre civilisation... Nous devons d'urgence faire quelque chose.» Ces propos tenus par le précédent ministre beige de l'Intérieur montrent qu'en Belgique aussi, l'immigration est devenue un enjeu politique important. Ce survol du décor belge de l'immigration souligne — à partir des domaines tels que les politiques d'Etat, les apports économiques et démographiques des immigrants et les problèmes quotidiens qu'ils doivent surmonter — les différences et les ressemblances de la Belgique et de la France.

Quoi de plus simple que de s'imaginer que Black en anglais doit se traduire par «noir», Asian par «asiatique» et integration par «intégration». Mais est-ce que ces mots ont le même contenu dans les deux langues ? Ce petit lexique tente d'expliquer le sens de quelques termes courants du côté britannique de la Manche, en prévision de la construction du Tunnel, mot anglais d'origine française qui est revenu en français dans sa version anglaise, mais qui semblerait vouloir dire la même chose dans les deux langues de nos jours.

La situation des Tsiganes en Europe de l'Est est de plus en plus préoccupante, au point que 12 à 20.000 d'entre eux ont fui les persécutions et la misère pour se réfugier en Allemagne. Leur arrivée en RFA n'est pas sans réveiller les peurs ancestrales, associées à ces populations de tout temps rejetées, et les autorités allemandes hésitent à leur reconnaître le droit d'asile. Nous publions ici le compte rendu de lecture d'un gros dossier paru dans le magazine allemand Der Spiegel du 3 septembre 1990 et intitulé «Asyl in Deutschland ? Die Zigeuner».

Au traditionnel antagonisme entre anglophones et francophones, s'ajoutent désormais la montée de la revendication culturelle amérindienne et l'arrivée de migrants du tiers monde, que les Canadiens appellent les «minorités visibles». Un nouveau défi multiculturel que le Canada va devoir relever.

La prospérité de l'économie nippone, la pénurie de main-d'œuvre dans l'archipel, la pauvreté des pays environnants... autant de facteurs qui ont incité — surtout depuis les années 1980 — des vagues de travailleurs à émigrer vers le Japon. Un phénomène nouveau qui inquiète les Japonais et place le pays face à des choix qui se posent là-bas en termes économiques, politiques, sociaux, mais aussi ethniques.