Contenu du sommaire : Elles... Femmes en mouvement(s) sous la direction de Elisabeth Chikha, Michèle Malzac et Juliette Minces

L'évolution de la population étrangère féminine fait apparaître un changement dans les structures : féminisation de la population, nationalités de plus en plus diversifiées, accroissement des classes d'âge actif.

La féminisation de la population étrangère, qui suscite un intérêt nouveau, est attribuée à la persistance, voire à l'intensification des entrées des familles en dépit des freins mis à l'immigration de main-d'œuvre. Une étude approfondie des statistiques révèle une réalité plus complexe : la croissance des femmes est due pour une part limitée à un apport récent du regroupement familial ; l'immigration des femmes n'est pas nouvelle et il ne s'agit pas d'un phénomène croissant, traduisant des changements de comportements.

Avec une progression de 30 % en sept ans (1982-1989), les femmes turques sont devenues un enjeu essentiel pour l'intégration de leur communauté en France. Mais qui sont ces femmes ? Que deviennent-elles en immigration ? Comment évoluent-elles ?

Les femmes africaines de la région du fleuve Sénégal (Mali, Mauritanie, Sénégal), qui pour la plupart arrivent directement de leur village, rencontrent en France un certain nombre de difficultés : clandestinité, situation de polygamie aggravée par la vie en milieu urbain, perte de l'autonomie financière et de toutes références culturelles, etc. Difficultés qu'elles tentent peu à peu de surmonter.

Le mouvement associatif a un rôle important dans l'organisation des Portugais en situation d'immigration. C'est un mouvement qui attire les familles et où se côtoient aujourd'hui au moins trois générations. C'est donc un observatoire intéressant pour comprendre l'évolution de cette immigration, cerner les contradictions et les mouvements qui la traversent. Comprendre comment les femmes, et notamment les jeunes filles, s'y impliquent — alors que ce mouvement fut à son origine créé par des adultes , pour les jeunes et dirigé par des hommes — peut nous apporter une meilleure connaissance des transformations culturelles à l'œuvre chez les Portugais et les Portugaises de France.

A l'origine de l'étude qui suit, une observation : des jeunes, et en particulier des femmes, issus de l'immigration réussissent socialement. Or cette ascension sociale ne s'opère pas à l'identique entre filles et garçons. D'où l'intérêt de repérer ce que ces jeunes femmes en phase de réussite et d'intégration (acquisition d'une qualification professionnelle, poursuite d'études supérieures, prises de responsabilités associatives, politiques, etc.) mobilisent de spécifique avec leur communauté d'appartenance pour atteindre un autre statut social.

Le mouvement associatif est au centre de toutes les stratégies d'intégration. Ses dirigeantes sont tout à la fois des «mutantes» — entre deux cultures ou deux générations —, des «féministes soft», des femmes «trait d'union». Un portrait sociologique de ces «battantes», dont les activités allient l'innovation socio-économique, un goût prononcé pour l'autonomie et la tentation du politique.

Trois Niçoises de France Plus parlent. Tantôt rieuses, tantôt déterminées ou provocatrices, elles sont décidées à en découdre avec les clichés qui leur collent à la peau. Fouzia est animatrice, Anna est employée de banque, Badia est étudiante en histoire.

Elles sont françaises de fait, maghrébines d'origine, de tous âges et de toutes origines sociales, elles militent à l'EMAF (Expressions maghrébines au féminin) pour la reconnaissance de leur identité double et pour une égalité totale des droits.

Souad Benani est née au Maroc et vit aujourd'hui en France où elle est enseignante. Elle est de ces rares intellectuelles dont le langage et la pratique demeurent très proches des militantes de base des mouvements associatifs. Elle répond ici à nos questions concernant le rôle d'une association de femmes issues de l'immigration ; sa place dans la constellation des organisations «féministes» d'une part et «immigrées» d'autre part ; son action à l'égard du statut des femmes dans le pays d'origine.

L'Agence pour le développement de l'économie locale a une vocation d'études, de recherches, de conseil et d'assistance technique sur les questions d'exclusion, d'insertion et d'intégration. Elle est particulièrement spécialisée dans l'insertion par l'économique et travaille dans les quartiers en développement social où elle met en place des dispositifs permettant d'amener des publics de bas niveau de qualification à gérer de petites unités de production. Nous avons rencontré sa directrice, Madeleine Hersent.