Contenu du sommaire : Le Languedoc Roussillon, sous la direction de Observatoire de l'intégration en Languedoc-Roussillon

le Languedoc-Roussillon a, vis-à-vis des migrations, une histoire spécifique qui se répercute sur l'ensemble de sa population. La région a depuis 1911 jusqu'au dernier recensement un pourcentage d'étrangers supérieur à la moyenne nationale. Elle a connu dans les années cinquante et soixante une immigration essentiellement espagnole, qui sera remplacée à partir de 1968 d'abord parles Algériens et ensuite massivement parles Marocains. Chaque vague migratoire a correspondu à un besoin régional en main-d'œuvre, en particulier dans l'agriculture et le bâtiment.

L'itinéraire d'une famille, d'origine algérienne, qui s'est installée par vagues successives — sept ménages ont émigré entre 1952 et 1970 — à Montpellier. Cette reconstitution, à partir d'entretiens menés sur une année, de son itinéraire urbain est révélatrice de la relation qu'établissent les migrants à la société d'accueil. Ainsi, si la dimension monolithique de la famille s'est maintenue au cours des vingt premières années, progressivement la ville a transformé les rapports des individus entre eux, dénaturant de fait l'ordre originel des lois familiales.

Le regroupement familial , qui correspond à un droit fondamental reconnu par le Conseil d'Etat, se poursuit et se poursuivra, comme le note le Haut Conseil à l'intégration dans son rapport de janvier 1992 en parlant d'«immigration durable». En Languedoc-Roussillon, quatrième région française concernée par ce regroupement, le FAS l'a retenu comme priorité. Pour lui, la réussite du regroupement familial, gage de succès de l'intégration, nécessite de mettre en place des stratégies dès l'arrivée. Le bilan d'une expérience assorti de propositions novatrices.

sont interrogés sur leurs capacités d'accueil des personnes d'origine étrangère ; la plupart reconnaissent que la «débrouille» leur tient lieu de politique. Pour pallier cette insuffisance, certaines administrations ont souvent recours aux interprètes des bureaux du Réseau national d'accueil, qui jouent en fait le rôle de véritables médiateurs interculturels. Aussi, à l'heure de la fermeture de ces bureaux, prévue au plus tard pour fin 1993, une réflexion doit-elle être menée sur la reconnaissance de la fonction de médiateur interculturel comme une véritable profession.

Comment accompagner les jeunes dans leur projet d'insertion , accueillir les familles rejoignantes, permettre aux personnes en situation d'exclusion une réinsertion ? Autant de problèmes auxquels sont confrontés agents de mairie, policiers, enseignants... C'est pourquoi il est indispensable de réfléchir à l'évolution de leur métier ; d'aborder la redéfinition et la réactualisation de leurs missions professionnelles.

Henri Bois est arboriculteur dans la plaine du Gard, à Saint-Gilles. Son exploitation, dont l'activité va de la production à la commercialisation en passant par le conditionnement en station fruitière, emploie, outre les ouvriers permanents, de nombreux saisonniers parmi lesquels des travailleurs immigrés. Pour former et stabiliser cette main-d'œuvre saisonnière, il a été l'initiateur d'une convention signée par la Fédération nationale des producteurs de fruits, le Fonds d'assurance formation des salariés d'exploitations agricoles et le FAS.

relative aux populations étrangères et/ou immigrées ? L'analyse des articles publiés dans Midi Libre, quotidien en situation de quasi-monopole de la presse écrite dans le Languedoc-Roussillon, durant l'année 1992 fait apparaître que le tryptique chômage — immigration — insécurité y fait florès et montre comment une vision particulière de la réalité sociale est ainsi transposée en opinion commune.

Parallèlement à l'adoption des lois sur les droits civiques pour lutter contre le racisme, s'est développée aux USA une réflexion plus large qui a conduit ce pays à prendre en compte une discrimination dite indirecte ou sociétale. La société américaine reconnaissait ainsi que l'appartenance à un groupe racial et ethnique minoritaire demeurait en soi un handicap. La lutte contre les discriminations rejoignait là celle contre les inégalités sociales. Aussi fut-il mis en place des politiques d'Affirmative Action, ou traitement préférentiel des minorités. Une conception de l'intégration très éloignée du modèle français. Pourtant, pour Pascal Noblet et, contrairement aux détracteurs français de cette politique qui n'en voient que les effets pervers, il faut tirer pour la France des leçons de cette expérience américaine de «reconnaissance de ses minorités».

En 1992, selon des sources officielles, 2 506 actes xénophobes dont 16 homicides ont été enregistrés en Allemagne. Presque le double de l'année précédente. Une montée de la violence qui interroge : qui sont ces «casseurs», de jeunes révoltés, des militants d'extrême droite ? Quelles sont les causes de cette crise ? Quelles sont les réactions de la population allemande, des hommes politiques... ?