Contenu du sommaire

L'article offre l'édition d'un sermon sur le ravissement de saint Paul au troisième ciel. Le sermon est probablement l'œuvre d'un franciscain et remonte sûrement au dernier quart du XIIIe siècle. L'étude qui accompagne l'édition se propose d'analyser les sources du sermon et notamment l'usage, qui y est fait, d'un complexe apparat symbolique ; celui-ci exploite notamment des symboles « liquides » ou « fluides » : eau, larmes, rosée, vin, etc. On propose également une interprétation de la « psychologie du raptus » esquissée dans le texte.

Pendant la première moitié du XVIIe siècle, les discours millénaristes enflamment l'imagination politique jusqu'au point d'inspirer l'exécution du roi Charles Ier. À part sa portée politique, le projet millénariste anglais a aussi l'ambition de produire une vision scientifique de la manière dont la grâce divine agit sur les corps matériels. Arthur Dent, John Dury, Cheney Culpepper, Samuel Hartlib et Henry More font appel à l'image métaphorique de la pierre mise en mouvement par une puissance au-delà de toute force matérielle (Dn 2, 31-35). Afin de montrer que ce projet millénariste est insuffisamment fondé, même du point de vue théologique, Thomas Hobbes utilise la même image de la pierre, en lui donnant cette fois une interprétation dont le but est de souligner que les passions ne sont pas à mépriser. En intégrant la discussion sur les passions humaines dans sa vision scientifique sur le mouvement physique, Hobbes entend produire une théorie scientifique capable aussi d'être mise au service de l'unité religieuse et politique.

De la solitude chez Levinas, la doctrine a déjà été ressaisie, mais non point les origines — par-delà Heidegger et Husserl, Proust et surtout Estaunié –, ni d'ailleurs la double ambiguïté – thématique et axiologique — comme la double ambivalence — méthodologique et thétique. C'est là le but de cette étude qui s'appuie aussi bien sur les textes publiés par l'auteur que sur ses premiers inédits, tous faisant mieux apprécier, parmi les grands penseurs de la tradition, la solitude de Levinas.

Le présent article s'intéresse à Incarnation de Michel Henry comme témoignage d'une lecture philosophique contemporaine des « Pères de l'Église ». L'analyse porte d'abord sur la façon dont l'auteur construit les rapports entre les chrétiens et l'hellénisme, par l'usage matriciel du Discours de Paul à l'Aréopage, selon une lecture créative. Elle traite ensuite de l'interprétation henryenne du « consensus des Pères » comme « la séquence idéelle » du combat pour la réalité de l'Incarnation, et met enfin en évidence l'appropriation de la pensée d'Irénée, de Tertullien et d'Augustin par l'exégèse philosophique, mais aussi du Nouveau Testament lui-même.

Le dominicain français Claude Geffré est l'un des théologiens les plus connus qui se sont consacrés à étudier l'impact de la globalisation sur l'expression de la foi chrétienne. Cette étude entend mettre en évidence son importante contribution en tant que réponse aux défis auxquels le christianisme est confronté dans ce monde de plus en plus interconnecté. Après avoir présenté les travaux des plus célèbres penseurs qui ont compris à quel point la rencontre entre la théologie et les données historiques était nécessaire, on verra comment, aujourd'hui, dans le sillage de Claude Geffré, on doit se concentrer sur les coordonnées géographiques en vue de construire un christianisme réellement universel.